JACQUINOT Pierre

Par Pierre Hadj Amar, Bernard Jacquinot et Roger Barralis

Né le 10 août 1918 à Martigny-les-Bains (Vosges), mort le 10 février 1998 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) ; instituteur puis PEGC ; militant chrétien ; membre du PSU et du SGEN.

Pierre Jacquinot
Pierre Jacquinot

Sorti instituteur d’un institut de formation professionnelle fin 1943 (les écoles normales ayant été supprimées par le régime de Vichy), Pierre Jacquinot militait à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), puis à Jeunesse de l’Église après la Libération. Il entra à l’OCCAJ comme permanent pour trois ans (vers 1949). Il obtint un poste d’instituteur à Boulogne-Billancourt (1952-1954) puis à Sèvres (1955-1965). Devenu professeur d’enseignement général de collège au lycée de Sèvres (1965-1978 ), il militait au SGEN ainsi qu’ au Parti socialiste unifié (PSU) depuis son origine en 1960 et jusqu’à sa dissolution. Il était trésorier de la section de Clamart (Seine, Hauts-de-Seine) du PSU.

À partir de 1954, il habita dans la Villa Clairbois, ensemble de pavillons situé en lisière du rond-point du Petit-Clamart. Cette propriété, aménagée avant-guerre pour loger des scolaires anglais, avait servi à la Kommandantur pendant l’Occupation et avait été rachetée ensuite par La Vie catholique, organisation catholique de Georges Hourdin et d’Ella Sauvageot*, gérée par elle et Gabriel Ferrier, vice-président MRP du conseil général de la Seine, qui résidait à Courbevoie (Seine, Hauts-de-Seine). Il était à l’époque très difficile de se loger et un groupe de jeunes couples, militants progressistes chrétiens du mouvement Jeunesse de l’Église, s’était installé dans cet endroit après la guerre : les Janodet, les Ferry, les Grattesat, les Leguay et Manesse, rejoints par les Jacquinot.

Pierre Jacquinot y fréquenta notamment Francis Jeanson, le « porteur de valises », Aimé Césaire et l’équipe des militants de la Lettre, groupe de militants chrétiens issu de la dissolution de Jeunesse de l’Église. Il y rencontra aussi des prêtres-ouvriers de Renault, comme Bernard Chauveau, des prêtres espagnols engagés dans la lutte antifranquiste, des militants du FLN algérien, tous partageant les mêmes valeurs humanistes. Pendant les dernières années de sa vie, il se consacra beaucoup aux prisonniers, d’abord comme visiteur de prison officiel, puis à titre amical à leur sortie.

Sa femme Fernande, née en 1920, rebaptisée Odile, rencontrée à l’École Normale d’Instituteur et épousée en août 1945, partageait ses convictions et ses engagements religieux et politique ; elle mourut le 13 mars 2012.

Leur fils aîné, Bernard Jacquinot, né en 1947, adhéra au PSU en 1970. Candidat suppléant de Jean Le Garrec* aux élections législatives de 1973 (circonscription du Petit-Clamart, Plessis-Robinson, Châtenay-Malabry et Sceaux), il resta militant du PSU jusqu’à sa dissolution. Syndicaliste CFDT, il travailla dans le groupe de la Caisse des Dépôts de 1974 à 2009, après quelques années à la direction des études et recherches d’EDF à Clamart.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140298, notice JACQUINOT Pierre par Pierre Hadj Amar, Bernard Jacquinot et Roger Barralis, version mise en ligne le 11 avril 2012, dernière modification le 1er juillet 2021.

Par Pierre Hadj Amar, Bernard Jacquinot et Roger Barralis

Pierre Jacquinot
Pierre Jacquinot

SOURCES : Témoignages. — Thierry Keck, Jeunesse de l’Église 1936-1955. Aux sources de la crise progressiste en France, Karthala, 2004.

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