LICHTLÉ Albert [LICHTLÉ Robert, Albert ]

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

Né le 3 septembre 1902 à Soultzmatt (Haute-Alsace annexée), mort le 17 mai 1983 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; chaudronnier sur cuivre, employé au Gaz de Strasbourg ; syndicaliste CGTU puis CGT dans le Bas-Rhin ; communiste ; membre de la FSGT ; président du syndicat CGTU des ouvriers du Gaz de Strasbourg en 1935, secrétaire de l’Union des Syndicats CGT des services publics et des transports de 1936 à 1939 et de 1945 à 1953, membre du comité régional d’Alsace du PCF de 1936 à 1939, membre du comité fédéral du PCF du Bas-Rhin de 1948 à 1959, membre du bureau fédéral en 1949, conseiller municipal de Strasbourg (1953-1965).

Albert Lichtlé était né dans une famille de sept enfants, dont le père, Xavier Lichtlé, était vigneron. Sa mère s’appelait Émilie Esser. Après l’école primaire de Soultzmatt. Albert fut d’abord manœuvre puis, après son service militaire dans la marine, il trouva un emploi au Gaz de Strasbourg et fut formé à la chaudronnerie sur cuivre. Il se syndiqua à la CGTU en 1925. Il assista au huitième congrès de la CGTU en 1935 en tant que président du syndicat des ouvriers du Gaz de Strasbourg. Il devint le 4 août 1936, après le rétablissement de l’unité syndicale, secrétaire permanent de l’Union CGT des services publics et des transports du Bas-Rhin jusqu’à 1953. En 1938 il assumait aussi la fonction de secrétaire de la section de Haguenau de l’Union des services publics. Il devint trésorier de la section syndicale en 1939.
Il adhéra au PCF en 1929. Il fut secrétaire de la cellule d’entreprise de 1931 à 1936. Il suivit une école fédérale en 1936. De 1936 à 1939 il fut responsable de la section de Strasbourg-Neudorf, qui comprenait 376 membres (selon les chiffres de la Gestapo en 1940) et membre du comité régional du parti communiste. Il fut candidat aux cantonales de Woerth (Bas-Rhin) en octobre 1937.

Prisonnier de guerre en 1940, il fut libéré en tant qu’Alsacien-Lorrain et revint à Strasbourg annexée et nazifiée , où il reprit son emploi à l’usine du Gaz. Il essaya d’organiser une forme de résistance en participant à un groupe de trois clandestins décimé en 1942 (avec Mattern* et Heiligenstein*), distribua de la propagande antinazie, et organisa autant que faire se pouvait le ralentissement de la production dans son entreprise. A partir de 1943, il se sentit menacé d’arrestation et se cacha à Ingwiller (Bas-Rhin), jusqu’à l’arrivée des Américains, en mars 1945. Il présida ensuite la section locale FNDIRP de Strasbourg-Neudorf.

Le 25 février 1953, la cellule du Gaz de Strasbourg distribua un tract de protestation contre un des inculpés alsaciens du procès de Bordeaux, qui avait participé au massacre d’Oradour-sur-Glane, et qui avait l’intention de reprendre son poste au Gaz de Strasbourg.

Le 13 septembre 1945 il fut à nouveau candidat aux cantonales, ainsi qu’en 1961, dans le canton de Woerth. En 1948 il fut élu au comité fédéral, l’année suivante, en 1949, il entra au bureau fédéral mais n’y resta qu’un an. Il fut à nouveau élu au comité fédéral de 1950 à 1959.

De 1959 à 1964, il fit partie de la commission de contrôle financier du CF. Il fut élu parmi les cinq conseillers municipaux communistes de Strasbourg en 1953, alors que le PC avait 12% des voix ; puis réélu en mars 1959, parmi les six élus. Il fut membre du conseil d’administration de l’office des HLM de Strasbourg mais ne quitta jamais son modeste logement de deux pièces.
Le 8 novembre 1956, les ouvriers CGT et CFTC du Gaz de Strasbourg débrayèrent en commun pour protéger l’appartement d’Albert Lichtlé. menacé de saccage par les étudiants qui manifestaient en faveur de la Hongrie et s’en étaient déjà pris aux locaux du parti communiste, à l’imprimerie et à certains logements de responsables communistes.

Il prit sa retraite, le 1er octobre 1957.

Albert Lichtlé était aussi connu comme militant de la FSGT, à laquelle il avait adhéré en 1945. Il engagea toute sa famille dans le développement de la société de gymnastique l’Égalitaire de Neudorf. De 1945 à 1974, il en fut le président. Le club possédait un refuge à Wildersbach (Bas-Rhin), qui pouvait accueillir des gymnastes et aussi servir de villégiature aux familles.
Albert Lichtlé avait épousé le 22 janvier 1926 Marie-Rosalie Fohrer, née le 4 septembre 1902 à Soultzmatt (Haute Alsace annexée), morte le 29 avril 1970 à Strasbourg (Bas-Rhin), ouvrière d’usine. Le couple eut trois enfants, dont l’un, Robert, ouvrier au Gaz de Strasbourg comme son père fut militant communiste à partir de 1948 et membre du comité fédéral en 1956.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140315, notice LICHTLÉ Albert [LICHTLÉ Robert, Albert ] par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss, version mise en ligne le 17 avril 2012, dernière modification le 1er avril 2022.

Par Françoise Olivier-Utard, Léon Strauss

SOURCES : Entretien avec sa petite-fille, le 29-9-1999 - Liste Gestapo. – Arch. Dép. Bas-Rhin ,284 D 348, 544 D11. — Arch. Dép. Seine-Saint-Denis, 261 J/67. — Arch. de la fédération communiste du Bas-Rhin. — Tribune syndicaliste , Strasbourg,1er août 1936. — Revue du personnel des services publics, Strasbourg, août 1936. — Humanité, Strasbourg , 15 novembre 1938.

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