LUTTRINGER Eugène

Son père, Théophile, était journalier, sa mère s’appelait Rosalie Zimmermann. Ses deux parents étaient catholiques. Il avait appris le métier de charpentier et fut embauché à Sennheim (nom allemand de Cernay). Il adhéra au parti communiste à sa création, en 1920. Il était secrétaire de la section de Cernay-Thann en 1938. Il devint membre du comité fédéral du Haut-Rhin.
Son frère, Mathieu, né le 25 février 1888, et marié à une Allemande, fut lui aussi un militant actif aux usines automobiles Bugatti de Molsheim. Victime de la répression patronale en 1927, il devint commerçant ambulant.

Eugène fut recherché par la Gestapo en septembre 1940, mais il n’était pas encore rentré en Alsace annexée. En effet, il avait été interné par les autorités françaises depuis le 17 janvier 1940 au camp de Château Sablou (Dordogne), où étaient rassemblés des indésirables, en particulier des syndicalistes, des communistes et des autonomistes alsaciens. Il ne fut libéré qu’après la visite des autorités allemandes, qui organisèrent le rapatriement des Alsaciens en octobre 1940. Il rentra alors en Alsace annexée.

Il fut arrêté le 13 juillet 1942 par la Gestapo, à Cernay, pour avoir distribué des tracts dénonçant l’envoi des jeunes gens au service du travail du Reich (RAD). Il fut emprisonné à Mulhouse jusqu’au 24 juillet 1942 puis envoyé au camp de Schirmeck (matricule 359). Il fut libéré par les Alliés le 23 novembre 1944. Il devint membre de la FNDIRP.

Il fut nommé adjoint au maire de Cernay à la Libération.

Il fut placé en 4e position sur la liste communiste du Haut-Rhin à la première Constituante d’octobre 1945, 5e sur celle de la seconde Constituante (juin 1946) et aux législatives de novembre 1946.

Il s’était marié à Sélestat le 14 novembre 1930 avec Louise Andrès, dont il avait divorcé en 1954. Il s’était remarié à Cernay le 7 juin 1958 avec Maria Joséphine Ritzmann.