LE ROUX Michel

Par Gérard Leidet

Né le 25 avril 1939 à Tizi Ouzou (Algérie) ; instituteur dans les Bouches-du-Rhône ; militant syndicaliste et mutualiste, secrétaire départemental chargé des affaires municipales (1975-1994) et directeur de publication du SNI-PEGC 13 et de la FEN 13 puis SNUIPP 13 et FSU 13 (1971 – 2005) ; membre du comité de section de la MGEN 13 (1994 – 2000), secrétaire général de la Mutualité de la Fonction publique (1999 – 2000).

Michel Le Roux naquit dans la frondeuse haute Kabylie où son père Louis Le Roux, né le 30 mai 1914, sous-officier de la gendarmerie était en poste. Sa mère, Simone Gestin, née le 20 septembre 1922, sans profession s’occupait des affaires du foyer.

Très tôt replié sur Alger, au climat plus favorable pour un jeune enfant, il effectua sa scolarité primaire et secondaire à Alger. Entré à l’École normale d’instituteurs d’Alger-Bouzareah en 1956, il termina sa formation professionnelle à celle d’Aix-en-Provence.

A sa sortie de l’école normale, Michel Le Roux fut nommé sur Marseille, et parallèlement à l’enseignement, il milita dans les mouvements de jeunesse en exerçant au sein des Éclaireurs et Éclaireuses de France (EEDF), mouvement laïque de scoutisme, la fonction d’assistant au commissaire départemental route (ACDR).

Sa carrière professionnelle se déroula sans interruption à Marseille, essentiellement dans les quartiers populaires de la vallée de l’Huveaune, alors zone industrielle.

Nommé en septembre 1961 à l’école de Pont de Vivaux (10e), boulevard Icard, Le Roux y exerça pendant dix ans. Dans l’intervalle il effectua le service militaire comme officier entre 1962 et 1964. Élève officier de réserve à l’Ecole d’Infanterie de Montpellier (Hérault), affecté au CEMJ à Issoire (Puy-de-Dôme), puis après la dissolution de cette unité, il fut muté au CMFP n° 2 à Fontenay-le-Comte (Vendée).

Nommé ensuite directeur à l’école de La Barasse (11e), boulevard Margaillan, pendant 19 ans, Michel Le Roux mena de front action pédagogique, militantisme syndical, action sociale et activités associatives : accueil hors temps scolaire de cours gratuits d’alphabétisation pour adultes, club informatique ouvert au public, membre du bureau du CIQ chargé du journal « l’écho de la Barasse » et membre du conseil d’administration de la Maison de quartier.

Le Roux termina sa carrière professionnelle à la direction de l’école de la Cité Michelis I en juin 1994.

Les raisons de son engagement syndical se cristallisèrent autour de la période effervescente de mai 1968. L’analyse personnelle des événements de mai lui permit de prendre la mesure plus globale de la complexité et de la dureté de la vie sociale, ainsi que de la nécessité de l’engagement individuel à mettre au service de la collectivité afin que « les choses changent. ». Dans ce contexte, le syndicalisme « n’était-il pas le meilleur outil pour mettre en œuvre ces évolutions ? ».

Sensibilisé par Roger Tourniaire* son condisciple à l’EN d’Aix et enthousiasmé par les discours enflammés et combatifs d’Alfred Bizot* et Gabriel Vialle*, anciens secrétaires généraux de la section des Bouches-du-Rhône du Syndicat national des instituteurs, Le Roux s’investit davantage, passant de l’animation de la sous-section des 10e et 11e arrondissements au conseil syndical puis au bureau départemental du SNI très rapidement.

De ces années de militantisme, quelques personnalités émergèrent avec force : Marcel Bally*, Manuel Lacambra et François Walger*, ce dernier secrétaire général du SNI puis de la FEN au milieu des années 1970. A cet égard, Michel Le Roux fut de ces militants qui firent le lien avec la nouvelle génération militante incarnée successivement par Jean-Louis Escalère, Laurent Quintard et Jean-François Longo, futurs secrétaires généraux du SNI et acteurs décisifs de la dynamique qui marqua la création du SNUIPP dans les Bouches-du-Rhône. Michel Le Roux trouva à leur côté conseils, aide et grande amitié.

Dans le même temps, Michel Le Roux fut chargé du secteur presse syndicale (1971 – 2005) et succéda en 1971 à Emmanuel Barelier comme secrétaire départemental à l’information. A ce titre il fut successivement directeur de publications de SNI-PEGC Actualités et FEN 13 qui devinrent plus tard Info Hebdo et FSU 13 lors de la naissance du SNUIPP puis de la FSU en avril 1993, à la suite de l’éclatement de la FEN. Parallèlement Le Roux était responsable de La lettre des délégués du personnel et Aix – Marseille Collège (Bulletin académique).

Avec Madeleine Fornali, Mireille Audemar, Christophe Lopez, plus tard Christiane Bonnardel, Noël Marchetti, Nöel Roch et Pierre Legal, il prit en charge le secteur départemental des affaires municipales ( 1975 – 1994) et participa ainsi à la défense quotidienne des intérêts de la corporation : amélioration des conditions de travail (plan informatique en 1976), problèmes de santé consécutifs à la présence de l’amiante dans les établissements scolaires (affaire de l’école maternelle de la Savine en 1977), questions plus classiques du syndicalisme enseignant (indemnités de logement, attribution des logements de fonction, études surveillées…).

Élu à la Commission administrative paritaire départementale à trois reprises, il représenta la corporation au Comité médical, veillant à la conformité et à l’humanisation des décisions officielles relatives aux accidents du travail ou de la santé.

Michel Le Roux fut aussi l’un des organisateurs de la manifestation laïque nationale du 4 décembre 1983 à Marseille (plus de 100 000 manifestants) et participa activement aux nombreuses manifestations et grèves contre le projet des maîtres directeurs, initié par le ministre de l’Éducation nationale René Monory qui souhaitait notamment confier un statut donnant autorité aux directeurs d’école face à leurs adjoints instituteurs. Il fut également le représentant du SNI dans de nombreuses instances : FCPE, Jeunesse au Plein Air, Maison de l’Étranger…

Après sa retraite d’instituteur en 1994, Michel Le Roux participa au CA de la Mutuelle Accidents Élèves, fut élu au comité de section MGEN 13 (1999 – 2000) ainsi qu’à la Mutualité de la fonction publique 13 dont il fut le secrétaire général (1994 – 2000).

Passionné d’Histoire, il fut correspondant départemental du Comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale et contribua à la rédaction de l’ouvrage de Pierre Guiral sur la Libération de Marseille (Paris, Hachette, 1974).

En 1960, Michel Le Roux épousa à Marseille, Monique Sèdes, institutrice, puis psychologue scolaire. Trois enfants naquirent de cette union : Philippe (1961), aujourd’hui enseignant syndicaliste- à la CNT à Gardanne (Bouches-du-Rhône), Jean-Michel (1968) enseignant formateur et Yann (1973), musicien enseignant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140350, notice LE ROUX Michel par Gérard Leidet, version mise en ligne le 19 avril 2012, dernière modification le 29 avril 2012.

Par Gérard Leidet

SOURCES : Archives du SNI des Bouches-du-Rhône. — Presse syndicale. — Entretien avec l’intéressé ( 20 novembre 2011) et réponse du militant au questionnaire.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable