MANOËL Marie-Thérèse [née ROBION Marie-Thérèse]

Par Jacques Girault

Née le 10 juin 1933 à Paris (XIIe arr.) ; institutrice ; militante communiste à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Fille d’un mécanicien-tourneur-outilleur et d’une dactylo, née en Suisse, naturalisée en 1922, devenue vendeuse, Marie-Thérèse Robion, pratiquante catholique comme ses parents, fréquenta l’école laïque, puis le cours complémentaire de La Garenne-Colombes (Seine). Elle entra à l’École normale d’institutrices de la Seine en 1949 et obtint le baccalauréat (Sciences expérimentales). Elle enseigna d’abord à l’école Félix Faure de Saint-Denis, puis dans plusieurs écoles (dont Pierre Semard et Diez) de 1954 à 1965. Titulaire du certificat d’aptitude à l’enseignement des inadaptés, elle fut nommée dans une classe de perfectionnement (1966-1972). Elle devint directrice des sections d’enseignement spécialisé aux collèges Garcia Lorca de Saint-Denis (1973-1979), puis République de Nanterre (1979-1981) avant de revenir au collège Garcia Lorca en 1981-1982. Après sa retraite, elle obtint une licence de lettres.

Sensibilisée par les questions sociales, elle participa au début des années 1950 aux équipes en relation avec la Mission de France et la Jeunesse étudiante chrétienne de France. A Saint-Denis, elle était membre du « groupe » qui réunissait des catholiques de gauche, organisation « assez suspecte aux yeux de l’institution ecclésiale du cru ». Elle milita dans des équipes enseignantes catholiques jusqu’en 1953 puis participa à la revue de la gauche catholique, La Quinzaine, de 1953 à sa condamnation en février 1955 par le Pape. Elle cessa toutes relations avec l’Église en 1955.

Elle se maria uniquement civilement en avril 1955 à Saint-Denis avec un ouvrier fraiseur, ancien séminariste à la Mission de France qui opta pour le laïcat faute de pouvoir devenir prêtre-ouvrier, communiste, fils de gens de maison. Le couple eut trois enfants qui ne furent pas baptisés.

Membre du Syndicat national des instituteurs, militant dans la tendance « Unité et action », Marie-Thérèse Manoël rejoignit l’Union nationale des syndicats de l’Éducation nationale-CGT à la fin des années 1960 et, retraitée, en resta membre. Elle fut membre du bureau de l’association locale de parents d’élèves.

Marie-Thérèse Manoël milita au Mouvement de la Paix (1954-1956) et adhéra au Parti communiste français en juin 1955. Elle fut proposée par le secrétariat de la fédération communiste Seine-Nord-Est pour suivre en 1960 le stage central organisé par le PCF. Secrétaire à plusieurs reprises d’une cellule communiste, elle quitta le PCF en janvier 1985 en complet désaccord avec la « ligne Marchais ».

Vers 1973, elle reprit contact avec l’Église par le biais de l’Action catholique ouvrière. Elle participa à ses activités jusqu’en 2009, année où elle s’en éloigna, « indignée par l‘abondance des prises de position de Benoît XVI et de l’apathie de l’ACO à cet égard ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140361, notice MANOËL Marie-Thérèse [née ROBION Marie-Thérèse] par Jacques Girault, version mise en ligne le 19 avril 2012, dernière modification le 29 avril 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressée. — Notes de Nathalie Viet-Depaule.

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