Par Jacques Girault
Né le 29 septembre 1893 à Daglan (Dordogne), mort le 7 septembre 1965 à Bordeaux (Gironde) ; inspecteur départemental de l’enseignement technique ; résistant ; militant socialiste, maire du Bouscat (Gironde).
Fils d’un instituteur, Marius Marchandou suivit une scolarité à l’école nationale professionnelle de Vierzon (Cher) de 1907 à 1910 et obtint le certificat d’études pratiques industrielles des sections spéciales d’ENP. Il fut reçu à l’École nationale des Arts et Métiers d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) en 1910 et obtint son diplôme en fin d’études en 1913. Il obtint alors un poste de maître auxiliaire à l’école primaire supérieur de Saint-Céré (Lot) où il enseigna les sciences appliquées jusqu’en 1916. Incorporé dans un groupe d’aviation en 1916, réformé temporaire en 1917, il resta militaire et devint soldat dessinateur dans une usine de moteurs d’avions puis dans une fonderie de bronze pendant sept mois. Il devint alors mécanicien d’aviation puis contrôleur militaire du service de fabrication de l’aviation dans des entreprises de la région parisienne (Delaunay Belleville, usine à Boulogne). Après l’armistice, à Bordeaux, il exerça les fonctions d’ingénieur-dessinateur dans les tramways puis dans une entreprise d’appareils de levage.
En août 1919, Marius Marchandou se porta candidat pour un poste d’enseignant dans une école pratique de commerce et d’industrie. Nommé en février 1920 à l’EPCI d’Evreux (Eure) comme chef des travaux, il ne rejoignit pas ce poste et fut nommé professeur technique, chargé de la direction des ateliers à l’EPCI de Bordeaux. Il était en même maître chef des ateliers des écoles communales. Parallèlement, il était professeur de dessin à la Société philomathique (apprentis) et enseignait la géométrie appliquée dans les cours organisés par le syndicat CGT des tailleurs de pierre à la Bourse de Travail. Il enseignait aussi la technologie à l’école des élèves officiers mécaniciens de la Marine marchande annexée à l’EPCI.
Habitant Villenave d’Ornon, Marius Marchandou se maria en avril 1920 à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Le couple n’eut pas d’enfants et vint habiter Le Bouscat à la fin des années 1920. En 1927, il organisa la kermesse laïque en tant que responsable du patronage des écoles publiques du Bouscat.
Très actif dans son établissement, il démissionna de ses responsabilités communales pour se consacrer au transfert des ateliers de l’EPCI dans de nouveaux locaux. Il fut nommé chef des travaux en 1933 et occupait à nouveau la fonction de directeur surveillant des cours professionnels de la ville.
Marchandou, membre du Syndicat de l’enseignement technique, militant socialiste SFIO, actif dans le groupe aquitain des groupes des anciens élèves des Arts et Métiers, officier d’une loge maçonnique, était, sous le Front populaire, membre de droit du comité de direction de la section bordelaise d’aviation populaire.
Non mobilisé au début de la guerre, il fut suspendu de ses fonctions enseignantes pour appartenance à la Franc-Maçonnerie. Retraité, il participa à la Résistance. Il fut nommé président de la délégation municipale du Bouscat mise en place à la Libération, le 6 octobre 1944. Retrouvant l’enseignement, il demanda en novembre son détachement au Centre de formation professionnelle « Emile Gentil » annexé au collège technique et en devint le chef de travaux. Il fut réintégré peu après comme chef des travaux au collège technique.
Marius Marchandou se porta candidat en avril 1945 pour un emploi d’inspecteur de l’enseignement technique, corps qui venait d’être créé. Il fut proposé en avril 1945 pour devenir chargé de mission d’inspection pour l’enseignement technique. Le ministère se demandait, par lettre du 18 avril 1945 si une telle nomination serait opportune puisqu’il présidait la délégation spéciale du Bouscat. Le directeur du CFP proposa qu’il soit nommé pour contrôler l’enseignement manuel dans les CFP (futurs centres d’apprentissage) tout en étant en surnombre au collège technique. Finalement, après l’annulation d’une nomination comme inspecteur en Charente, en juillet 1945, il fut chargé, comme inspecteur de l’enseignement technique, des fonctions de coordination du travail des jeunes pour la région de Bordeaux. En 1957, il fut désigné pour siéger au conseil d’administration de l’école supérieure d’œnologie et prit sa retraite deux ans plus tard.
Socialiste SFIO, Marius Marchandou fut élu maire de la ville le 29 avril 1945. Élu, le 19 octobre 1947, conseiller municipal à la tête de la liste « du Parti socialiste SFIO de défense républicaine et des intérêts communaux », il fut battu lors de l’élection du maire.
Veuf, Marius Marchandou se remaria en mars 1965 à Bordeaux.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat., F 3244, F17 27128. — Arch. mun. Le Bouscat (David Aller Soriano) . — Arch. OURS, fédération des Basses-Pyrénées.