LEMERCIER Gérard

Par Jean-Pierre Besse, Gérard Boëldieu, Claude Pennetier

Né le 11 juillet 1936 à Paris (XIIe arr.) ; ouvrier professionnel à l’usine Renault du Mans (Sarthe) qu’il quitta en 1981 ; membre du bureau national de l’UJCF  ; militant communiste et syndical de la Sarthe jusque vers la fin des années 1970 ; devenu antiquaire au Mans.

Comme son père, André, qui, après avoir travaillé dans une briqueterie du Mans y fut OS, Gérard Lemercier fut ouvrier à la Régie nationale des usines Renault (RNUR). Titulaire du certificat d’études et d’un CAP, il devint en effet, à partir de 1954, ajusteur à l’usine Renault du Mans. Comme son père, Lemercier fut membre du PCF dont sa mère était sympathisante.

Il milita tout d’abord parmi les Jeunes communistes qu’il avait rejoints en 1954. En juin 1956, un mois après la création par l’UJRF de la Sarthe d’un Comité départemental de la jeunesse contre la guerre d’Algérie, Gérard Lemercier signa la pétition de la section communiste de l’usine Renault du Mans contre l’envoi en Algérie de disponibles et de rappelés, en faisant suivre son nom de la mention : « un jeune qui part [au service militaire] ». Dans le questionnaire biographique, daté du 12 mars 1959, à la demande des instances dirigeantes du PCF, il indiqua avoir été « réformé définitif n° 2 » (donc en raison de maladie contractée en service). Dans ces années, alors qu’elle était apprentie, sa sœur Denise adhéra à l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

Membre de la cellule Fabien de la section Renault à partir de la fin de 1956, Lemercier suivit en 1958 l’école fédérale de 15 jours. Entré au bureau fédéral sarthois du PCF en 1959 il y fut le responsable des Jeunes communistes. secrétaire départemental de l’UJCF, membre de son bureau national de celle-ci, il organisa le 25 avril 1960, au Mans, dans le cadre des cent rassemblements pour la paix en Algérie prévus par cette organisation dans toute la France, un rassemblement départemental de jeunes pour protester contre la poursuite de la guerre en Algérie au cours duquel il appela à l’action contre la prolongation du service militaire. S’exprimèrent aussi Robert Manceau, un des principaux dirigeants du PCF dans la Sarthe, et Henry Lelièvre, secrétaire départemental du Mouvement de la paix. En 1962, la fédération communiste sarthoise envisagea de faire de Lemercier son secrétaire à la propagande. Il fut en fait chargé d’impulser la section Renault. En août 1964 il suivit l’école centrale d’un mois où son comportement fut apprécié : « A fait une très bonne école. Sa participation à toutes les activités de l’école, notamment en tant que secrétaire de celle-ci, fut très positive. Peut participer à une école de quatre mois ». En 1970, toujours membre du comité fédéral, Lemercier ne fut pas reconduit au secrétariat fédéral. Son activité étant jugée « insuffisante », il démissionna du comité fédéral l’année suivante. Gérard Lemercier figura sur les listes, non élues, menées par le communiste Pierre Combe, lors des municipales, au Mans, de 1965, de 1966 (après la dissolution de la municipalité de centre-droit), de 1971. Dans les années 1970, des dissensions seraient intervenues entre des dirigeants de la fédération sarthoise du PCF et Lemercier.

À l’usine Renault du Mans, Lemercier exerça des responsabilités au sein de la CGT à laquelle il adhéra en 1954 : membre du comité exécutif à partir de 1958, membre du bureau en 1966, membre du Comité d’entreprise dont il devint le secrétaire en 1966. Lors de la grève des OS d’avril-mai 1971, à un des meetings de la CGT, Lemercier résuma la condition professionnelle des grévistes par cette formule restée fameuse : « Le bâton de maréchal pour l’OS c’est le balai ». Porte-parole de son syndicat, il subit les quolibets de grévistes lorsque, le 17 mai, il recommanda la reprise du travail. Proposition rejetée par les OS (2 000 voix pour la poursuite de la grève contre 1 700). Lemercier participa aux négociations tant avec la direction de l’usine du Mans qu’avec la direction générale de la RNUR. En 1978 il fut délégué au congrès de Grenoble. Au début de 1981, il était secrétaire général du syndicat CGT de l’usine Renault. En avril 1981, à la veille du premier tour de la présidentielle, il signa un appel à voter pour Georges Marchais* (PCF). Lemercier quitta la RNUR dans les mois suivants.

Passionné d’objets anciens, Lemercier s’établit antiquaire au Mans, s’installant en été à La Trinité-sur-Mer (Morbihan). Marié deux fois, de sa première femme il eut une fille et un garçon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140393, notice LEMERCIER Gérard par Jean-Pierre Besse, Gérard Boëldieu, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 avril 2012, dernière modification le 25 août 2012.

Par Jean-Pierre Besse, Gérard Boëldieu, Claude Pennetier

SOURCES : Archives du comité central du PCF. – Arch. Dép. Sarthe, 660 W 125 AFN divers 1954-1957 ; 1359 W 120 (contient le rapport des RG sur le rassemblement de jeunes du 25 avril 1960). – Presse locale. – Les Nouvelles de la Sarthe, Sarthe Nouvelle, organes successifs de la fédération de la Sarthe du PCF. – Remerciements à tous les retraités cégétistes de la RNUR rencontrés, en particulier MM Alain Boustouler, Alain Aumont, Jean-Yves Houdayer et Hubert.

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