BLANCHARD Henri

Par Daniel Grason

Né le 23 mars 1908 à Nemours (Seine-et-Marne), mort le 15 février 1944 à Sachsenhausen (Allemagne) ; ajusteur ; militant de la CGT ; communiste ; résistant.

Fils d’Alfred et de Bertille née Boulleray, Henri Blanchard vivait 41 rue Meslay à Paris (IIIe arr.). Interpellé le 5 septembre 1942 par des inspecteurs de la BS2, ils saisissaient sur lui son livret militaire ainsi que différents papiers dont sur une feuille manuscrite avec un mot de passe permettant d’entrer en contact avec Douis qui était réfugié chez Guigo, un papier où figurait le nom de mademoiselle Bourdier, un calendrier de l’année 1942 sur lequel figurait des comptes, une feuille portant le nom de Charpentier avec un commentaire « il n’y a eu aucun volontaire », une feuille avec des nombres, trois feuilles détachées d’un calendrier de juillet et août avec des comptes, un bloc de Zig-Zag, sans feuille sur lequel figurait des annotations, un billet de chemin de fer de Villeneuve Saint-Georges à Lieusaint-Moissy du 31 août et un papier commençant par Minot et Lallement et Duple de Provins.
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales, interrogé il déclara être entré dans l’action clandestine en septembre 1941. Il rencontra un nommé « Maurice » qui le chargea de développer le travail « aux masses ». Il entra en contact avec « Bertin » domicilié à Esbly qui était le responsable de la section de Chelles en Seine-et-Marne. « Aurès » lui présenta « Honoré » responsable à l’organisation, puis « Joseph » chargé des masses, « Bertrand » responsable de Villeparisis et Bertin de la section de Chelles.
Henri Blanchard fut chargé des secteurs de Chelles-Villeparisis et de Provins-Tournan, avec comme adjoints « Maurice » et « Honoré ». Le 1er septembre 1942, il dinait chez Rabot, un cultivateur. Des inspecteurs des Brigades spéciales se présentèrent et l’arrêtèrent. Emmené dans les locaux des Brigades spéciales, il y fut interrogé. Il affirma : « Je n’allais pas chez Rabot dans le but de lui proposer de l’action » mais recommandé par « Boyer » à Rabot « pour que ce dernier consentit à me fournir des denrées. »
Scepticisme des policiers, fouillé Henri Blanchard était porteur de documents manuscrits ayant trait à la propagande du parti communiste. Jean-Marie Guigo receveur d’enregistrement à Dammartin-en-Goële qui hébergeait Gaston Douis étaient cités. Sur un papier le nom de mademoiselle Bourdier, il était possible de la rencontrer chez elle entre 12 heures 30 et 13 heures 30 et de 19 heures à 20 heures.
Henri Blanchard assuma : « L’ensemble des documents se rapporte à l’activité clandestine, certains sont écrits par moi, les autres m’ont été remis par Joseph pour les faire passer à la région. »
Quant à Gaston Douis et Jean-Marie Guigo, il devait les rencontrer pour connaître leurs intentions. Étaient-ils prêts à s’engager dans l’activité militante clandestine ? Le domicile d’Henri Blanchard a été perquisitionné, les policiers saisirent : un imprimé de recensement ; un carnet de feuilles de papier à cigarette sur la couverture duquel figurait des rendez-vous ; des feuilles sur la formation de secteurs ; un feuillet manifold N°32 supportant les indications 14 juillet 1000, ronéo 14 ; deux billets de chemin de fer l’un pour le Vert Galant, l’autre pour Villeparisis.
Sommé de donner des explications, il assuma, les indications manuscrites étaient de lui. Quant aux billets de chemin de fer, il les utilisa pour rencontrer Bertrand. Les tracts et les brochures qui avaient été saisis lui avaient été remis par Antoine à titre de documentation.
Incarcéré, Henri Blanchard était le 24 janvier 1943 au départ de Compiègne dans le convoi de 1557 hommes à destination de Neuengamme en Allemagne. En fin de convoi 230 femmes déportés à Auschwitz en Pologne, dont plus de la moitié étaient communistes ou proches du PCF, seules 49 survivront.
Henri Blanchard matricule 58125 mourra le 15 février 1944 à l’âge de trente-six ans à Sachsenhausen. Le nom d’Henri Blanchard a été gravé sur le tableau commémoratif dédié « À nos martyrs » au siège de la Confédération Générale du Travail (CGT) à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), et sur le Monument aux morts de Nemours (Seine-et-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140394, notice BLANCHARD Henri par Daniel Grason, version mise en ligne le 30 janvier 2021, dernière modification le 30 janvier 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 107 BS2 carton 15. – AD Yvelines 1369 W 8 (notes de Jean-Pierre Besse). – Bureau Résistance (pas de dossier). – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site internet GenWeb.

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