MARCHELIDON Henri, René, Louis

Par Jacques Girault

Né le 28 novembre 1915 à Tournon-Saint-Pierre (Indre-et-Loire), mort le 18 décembre 1995 à Issoudun (Indre) ; instituteur dans l’Indre ; militant syndicaliste du SNI.

Photo vers 1950.
Photo vers 1950.

Son père, ouvrier agricole, lampiste à la compagnie de chemins de fer Paris-Orléans, puis conducteur de locomotive, était syndicaliste, communiste et résistant ; sa mère élevait les quatre enfants du ménage. Henri Marchelidon reçut les premiers sacrements catholiques. Il effectua sa scolarité à l’école primaire et au cours complémentaire de Montluçon (Allier). Il entra à l’École normale d’instituteurs de Châteauroux (Indre) en 1932. Titulaire du brevet supérieur et du certificat d’aptitude pédagogique, il fut nommé instituteur à Saint-Hilaire de Gondilly (Cher) en 1935, puis à Douadic (Indre) en 1938 après son service militaire, commencé à Lons-le-Saunier (Jura) en octobre 1936. Il obtint, en 1953, un poste d’instituteur au Blanc (Indre) dans une classe primaire du collège d’enseignement général. Puis après la construction du lycée, il fut nommé dans la classe de transition d’une nouvelle école primaire. Dans son enseignement, il s’inspirait des méthodes de l’école Moderne (Célestin Freinet). Dans ses postes ruraux, il animait les coopératives scolaires et des amicales laïques, pratiquant le théâtre.

Henri Marchelidon adhéra dès son premier poste au Syndicat national (CGT) dans le Cher. Normalien, il participa à la manifestation avant la grève du 12 février 1934 puis fut gréviste le 30 novembre 1938, subissant une retenue de huit jours de salaire. Il était partisan des analyses pacifistes du Syndicat national des instituteurs. Il prit part à la solidarité avec les républicains espagnols, aidant un couple de réfugiés.

Politiquement, Marchelidon se partageait la plupart des analyses de l’aile gauche (Marceau Pivert) du Parti socialiste SFIO.

Il se maria religieusement en raison du « climat familial » en octobre 1939 à Mauvières (Indre) avec une institutrice. Le couple eut un fils qui fut baptisé. Son père s’affirmait personnellement dans une « position anticléricale » et méfiant à l’égard de la politique de la « main tendue » aux catholiques.

Mobilisé en septembre 1939 comme sous-officier dans un régiment de tirailleurs marocains, fait prisonnier en 1940, il s’évada à deux reprises de captivité en Allemagne. Repris chaque fois, il fut envoyé en camp de représailles à Kabiercyn-Rawa-Ruska (Pologne) de 1942 à 1945 où il adhéra à une amicale des instituteurs qui évolua dans un sens politique antifasciste et résistant.

Après la guerre, membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs, Henri Marchelidon devint le secrétaire de la section en 1955-1956 et fut reconduit jusqu’en 1962. Robert Coustal, dans L’École libératrice, le 22 mars 1957, cita un de ses articles dans le bulletin départemental où il fallait pour le SNI une « ligne de conduite, claire, précise et connue de tous ». Lors du congrès national de Brest, le 20 juillet 1958, il fut assesseur de la séance consacrée aux territoires d’Outre-mer. Lors de la discussion du rapport moral au congrès du SNI de Strasbourg, en juillet 1960, il dénonça les syndicats catégoriels des directeurs ou des enseignants de collèges. Signataire de la motion d’orientation présentée par la majorité pour le congrès du SNI de Paris en 1961, dans son intervention, le 4 juillet 1961, lors de la discussion du rapport moral, il souhaita que le syndicalisme prenne part « à l’élaboration des plans », rendus nécessaires à chaque étape de « l‘évolution des sociétés ». Il fut candidat au bureau national en dix-huitième position sur la « Liste pour un syndicalisme indépendant, réaliste et constructif ».

Henri Marchelidon adhéra au Parti socialiste SFIO quand il fut déchargé de responsabilités syndicales. Militant de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale sur le plan régional et national, il fut le responsable national de la Société de construction universitaire (SCUC). Après le décès de son épouse, il milita davantage au Secours populaire et à la Ligue des droits de l’Homme.

Retraité, Henri Marchelidon se retira à Fontgombault. Veuf, il se remaria avec une institutrice et il habita avec sa seconde femme à Issoudun (Indre). Ses obsèques furent civiles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140408, notice MARCHELIDON Henri, René, Louis par Jacques Girault , version mise en ligne le 23 avril 2012, dernière modification le 28 avril 2021.

Par Jacques Girault

Photo vers 1950.
Photo vers 1950.
Photo vers 1970
Photo vers 1970

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé. — Presse syndicale : l’Ecole libératrice. — Notes d’Hélène Guillemot, directrice de l’écomusée de la Brenne, de Madame Delottier.

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