MARÉCHAL René, Henri

Par Didier Bigorgne

Né le 16 janvier 1925 à Mézières (Ardennes), mort le 2 mars 1990 à Charleville-Mézières ; professeur de français-philosophie ; militant syndicaliste, secrétaire de la section des Ardennes du Syndicat national de l’enseignement technique (1951-1966) militant communiste et du Mouvement de la paix, secrétaire du Parti communiste français des Ardennes (1956-1959) ; maire de Renwez (1977-1983).

René Maréchal
René Maréchal

Fils d’Aimé Maréchal, ouvrier ajusteur, et d’Angella Bailly, sans profession, René Maréchal était l’aîné de deux enfants. Il fréquenta d’abord l’école primaire du quartier de Saint-Julien à Mézières. Il poursuivit sa scolarité au cours complémentaire de Mohon où il obtint le brevet élémentaire en 1941. Il fréquenta ensuite l’école primaire supérieure de Mézières qu’il quitta en 1944 après avoir réussi au brevet supérieure.

Pendant l’occupation allemande, Maréchal, alors étudiant, refusa de se mettre au service de la culture allemande pendant l’été 1944. Engagé dans les FTPF, en août-septembre, il participa à des opérations militaires avec Rolande Trempé*. Il prit part aux combats de la libération de Charleville et de Mézières les 2 et 3 septembre et mena la lutte en Belgique contre les partisans de Léon Degrelle.

Maréchal débuta sa carrière d’enseignant en qualité d’instituteur intérimaire dans le village de Faux (Ardennes) du 1er novembre au 8 décembre 1944. Parti au service militaire (décembre 1944-mai 1945) comme engagé volontaire dans l’aviation, il le termina comme aspirant. Il fut ensuite maître d’internat à l’Ecole normale d’instituteurs de Charleville puis au collège technique de garçons de Charleville du 10 octobre 1946 au 1er octobre 1948. Ayant obtenu la licence de Lettres modernes à Paris en 1948, il devint adjoint d’enseignement à l’école nationale professionnelle de Paris (boulevard Raspail) jusqu’au 1er octobre 1950. Titularisé professeur, il fut alors nommé au collège technique de Charleville qui prit plus tard le nom de lycée d’Etat François Bazin. Selon un rapport de son chef d’établissement, daté du 2 févier 1982, il était un professeur certifié « particulièrement brillant et efficace qui assure un enseignement littéraire et philosophique de grande valeur dans les classes de second cycle et surtout auprès des étudiants techniciens supérieurs ». En cessation anticipée d’activité pour raison de santé à partir du 10 octobre 1982, il fut à la retraite le 16 janvier 1985.

Maréchal s’engagea en 1947 dans le syndicalisme enseignant dont il fut un animateur, un responsable et une personnalité dans les Ardennes pendant plus de vingt ans. En 1951, il devint secrétaire départemental de la section ardennaise du SNET, fonction qu’il occupa jusqu’en 1966. Avec la fusion du SNET et du Syndicat national de l’enseignement secondaire, il se consacra à la section syndicale SNES de son établissement qu’il dirigea pendant de longues années. Secrétaire de la FEN-CGT des Ardennes et membre du bureau de l’UD-CGT en 1953-1954, il siégea à la commission administrative de la section ardennaise de la Fédération de l’Éducation nationale (3 novembre 1951-30 janvier 1958) ; il fit aussi partie du Comité départemental d’action laïque. Dirigeant du courant « Unité et Action », il fut élu à la commission administrative de la FEN départementale le 20 janvier 1964 et conserva cette responsabilité jusqu’au 21 février 1973.

Parallèlement à son engagement syndical, Maréchal mena une activité politique importante. En août 1946, il adhéra au PCF. Secrétaire-adjoint de la section communiste de Charleville (1947-1948), puis membre de la cellule de l’ENP de Paris, collaborateur du journal communiste, La Voix du XIVeme, secrétaire de la section de Renwez à partir de 1953, il occupa des fonctions dirigeantes dans les Ardennes. Elu au comité fédéral en 1953, il fut membre du secrétariat du 1er juillet 1956 au 31 juin 1959. Il siégea ensuite au bureau fédéral jusqu’au 14 novembre 1971, puis de nouveau au comité fédéral jusqu’au 13 octobre 1974. Il était le responsable de l’éducation à partir de 1963.

Dans le même temps, Maréchal avait rejoint le Mouvement de la paix. Il anima le comité local de Renwez. Opposé à la guerre d’Algérie, il fut condamné à mort par l’OAS, selon la presse locale en janvier 1962 ; il signa une pétition contre la guerre au Vietnam en juin 1965.

Maréchal représenta le PCF, à deux reprises, aux élections législatives. Le 2 janvier 1956, en quatrième position sur la liste communiste, il obtint 37 917 voix (pour une moyenne de liste de 38 238 voix) sur 164 654 inscrits et 138 498 votants ; avec 150 003 suffrages, le PCF arrivait à la deuxième place, derrière le Front républicain (185 855 voix), et retrouvait un siège de député avec l’élection de Pierre Lareppe*. Aux élections des 18 et 25 novembre 1962, Maréchal fut candidat dans la deuxième circonscription de Charleville-Rocroi. Il recueillit 9 495 voix sur 59 624 inscrits et 42 000 votants au premier tour. Bénéficiant du désistement de la veuve de Pierre Vienot*, candidate du Parti socialiste unifié, il échoua au scrutin de ballottage en rassemblant 16 340 suffrages sur 45 489 votants. Il fut le suppléant du candidat communiste en 1967, en 1968 et en 1973.

Pendant une vingtaine d’années, Maréchal fut le candidat communiste aux élections pour le Conseil général dans le canton de Renwez. A l’exception des élections des 23 et 30 septembre 1973 où il arriva en tête au premier tour avec 524 voix sur 3 237 inscrits et 1 919 votants pour échouer au scrutin de ballottage en recueillant 916 voix sur 2 184 votants, il fut toujours éliminé au premier tour. Il obtint 484 voix sur 3 200 inscrits et 2 081 votants le 4 juin 1961, 519 voix sur 3 126 inscrits et 1 990 votants le 24 septembre 1967, 679 voix sur 3 991 inscrits et 2 925 votants le 18 mars 1979.

Finalement, Maréchal connut la réussite électorale sur le tard dans la commune de Renwez. Elu conseiller municipal le 21 mars 1965, réélu le 14 mars 1971, il conduisit la liste communiste à la victoire le 14 mars 1977. Il devint alors maire de Renwez, mandat qu’il exerça jusqu’au scrutin municipal des 6-13 mars 1983 auquel il ne se représenta pas.

Le 26 juillet 1947 à Charleville, René Maréchal épousa Paulette, Augustine Guillet (voir Paulette Maréchal*), institutrice qui devint professeur d’économie ; de cette union naquit un garçon. Décédé à l’hôpital de Charleville-Mézières, il fut enterré civilement le 5 mars 1990 à Renwez.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140423, notice MARÉCHAL René, Henri par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 30 avril 2012, dernière modification le 30 avril 2012.

Par Didier Bigorgne

René Maréchal
René Maréchal

SOURCES : Arch. Dép. Ardennes (dossier inspection académique 77WE 120). — Archives du comité national du PCF. — Bulletin de la section ardennaise du Syndicat national des instituteurs, 1951 à 1973. — l’Humanité-Dimanche-Une semaine dans les Ardennes, 1953 à 1971. — Nouvelles des Ardennes, 1971 à 1977. — Presse locale. — Renseignements communiqués par Jean-Luc Maréchal, fils de l’intéressé, et par Bertrand Sénécaut, ancien secrétaire de la section des Ardennes du SNES. — Notes de Jacques Girault.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable