MARIÉ Henri, Désiré, Joseph.

Par Alain Dalançon Jacques Girault

Né le 13 décembre 1898 à Hautmont (Nord), mort le 8 avril 1979 à Lille (Nord) ; professeur de mathématiques à Lille (Nord) ; militant du Syndicat national des écoles primaires supérieures.

Fils d’un facteur des postes, Henri Marié fut reçu à l’Ecole normale d’instituteurs de Douai en 1914 mais interrompit sa scolarité au début de 1916. Exerçant comme instituteur intérimaire, il fut déporté par les autorités allemandes en avril 1916 et relâché seulement en décembre. Il enseigna alors à La Madeleine, dans la banlieue de Lille et prépara seul le brevet supérieur et le baccalauréat qu’il obtint en 1917 et en 1919. Il effectua son service militaire de juin 1919 à juin 1920. Instituteur pendant quelques semaines, il obtint une délégation d’instituteur à l’école primaire supérieure de Landrecies (Nord) en octobre 1920. Inscrit à la faculté des Sciences de Lille, il réussit à six certificats d’études supérieures (mathématiques et physique) entre 1921 et 1923 et au diplôme d’études supérieures en 1924. Il obtint un poste de professeur délégué puis titulaire de mathématiques à l’EPS de Lille à partir de 1923.

Il se maria le 25 août 1926 à Tilly-Capelle (Pas-de-Calais) avec Elisa Louvain, qui enseignait les sciences naturelles dans le même établissement. Ils habitaient 8, cours Ferlier à Lille. Le couple divorça le 11 avril 1946.

Adversaire de François Dupas, secrétaire général du SNEPS et secrétaire de la section départementale du Nord, il fut élu sur la liste d’opposition à la direction nationale, conduite par Alcée Marseillan, qui gagna les élections à la commission administrative nationale en 1931. Il devint en 1933-1934, secrétaire adjoint chargé des professeurs au côté de Henri Maunoury, secrétaire des professeurs adjoints et de la section du département voisin du Pas-de-Calais. Il conserva cette responsabilité jusqu’en 1937.

Au congrès de Pâques 1938, il critiqua vigoureusement le rapport d’activité du syndicat en disant qu’il était « sans vues sur l’avenir », qu’aucune consultation des syndiqués n’avait été organisée, que ne s’y trouvait aucun compte-rendu de l’activité de la Fédération générale de l’enseignement et qu’un flottement se manifestait entre membres du bureau. Il fit donc adopter par le congrès le principe d’un rapport d’orientation syndicale.

Après la réunion du conseil national confédéral de la CGT du 21 septembre 1938, il posa la question des désaccords entre les dirigeants de la Fédération des fonctionnaires, Robert Lacoste et Pierre Neumeyer, et André Delmas*, secrétaire général du SNI, au sujet des accords de Munich. Persuadé que la presque unanimité des enseignants approuvaient Delmas, il posa la question du maintien de la FGE à la Fédération générale des fonctionnaires ; il avait fait voter à l’unanimité (17 voix moins 3 abstentions) par l’assemblée générale de la section du Nord une motion d’approbation sans réserve à la position défendue par Delmas au CCN de la CGT.

Après le départ de Marseillan du secrétariat général à la rentrée 1938, et son remplacement par Gustave Pacquez*, directeur de l’EPS de Boulogne, il se maintint dans l’opposition à la direction nationale.

Parallèlement, Marié militait au Parti socialiste SFIO, soutenant à la fin des années 1930 les positions de Paul Faure*.

Mobilisé comme lieutenant au début de la guerre, Marié fut démobilisé au camp de Lectoure (Gers). Mais dans son dossier de demande de retraite, figurait la mention qu’il avait été prisonnier du 4 juin 1940 au 12 juillet 1941.

Il reprit son poste de professeur à Lille et se montra très vite favorable au régime de Vichy. Nommé adjoint au maire de Lille, délégué à l’instruction publique, il participa au mouvement des prisonniers comme dirigeant de la maison du Prisonnier de Lille et à des initiatives maréchalistes (conférence de Je suis partout ou signature d’un livre d’or lors de la venue de Philippe Henriot). Son cas fut examiné par le Conseil d’enquête académique qui décida, le 13 avril 1945, sa radiation sans pension. Mais des rectifications intervinrent qui lui furent notifiées le 17 décembre 1946, notamment son admission à une pension de retraite à partir de juillet 1946. Cette mise à la retraite d’office fut confirmée en 1947 par le ministère de l’Education nationale en mai 1947.

Isolé, divorcé depuis avril 1946, il retourna habiter chez sa mère invalide et entama une procédure de demande de révision qui intervint le 11 juin 1951 ; la commission consultative d’enquête l’autorisa à réintégrer l’enseignement comme professeur certifié au collège moderne de Lille à partir de la rentrée 1951-1952. A la fin des années 1950, il gérait la caisse de solidarité de l’établissement. Il fut affecté comme professeur au lycée mixte de Lille en 1960 où il resta jusqu’à sa retraite en 1963.

Marié ne reparut plus dans aucune instance délibérative syndicale après la guerre. Il était membre du groupement des retraités du SNES en 1979 lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140438, notice MARIÉ Henri, Désiré, Joseph. par Alain Dalançon Jacques Girault, version mise en ligne le 1er mai 2012, dernière modification le 4 mai 2012.

Par Alain Dalançon Jacques Girault

SOURCES : : Arch.Nat., F 17/28338. - Archives de l’IRHSES (dont archives de l’épuration dans l’Education nationale).

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