MARTIN Mathurin, Marie

Par François Prigent

Né 5 février 1890 à Guénin (Morbihan), mort le 28 avril 1963 à Baud (Morbihan) ; instituteur puis directeur d’école ; secrétaire de mairie ; militant laïque ; résistant Libération-Nord ; secrétaire de la section SFIO de Baud (1944-1963) ; maire SFIO de Baud (1947-1963) ; président de la fédération des élus socialistes du Morbihan (1950-1963) ; dirigeant fédéral de la SFIO (1948-1963) notamment dans la commission des conflits ; président du syndicat cantonal d’électrification en 1958.

Fils d’un instituteur, Mathurin Martin, à sa sortie de l’École normale d’instituteurs de Vannes, fut nommé à Néant-sur-Yvel. Instituteur investi dans les filières laïques locales et secrétaire de mairie, il s’installa en 1911 à La Chapelle Neuve où il acheva sa carrière comme directeur d’école.

Implanté à Baud au début de la Seconde Guerre mondiale, il adhéra au Parti socialiste SFIO à la Libération, devenant secrétaire de la section lors de sa reconstitution en septembre 1944. Très présent dans les réseaux laïques départementaux, notamment à la Fédération des œuvres laïques, il fut élu maire SFIO de Baud dès sa première candidature lors des élections municipales de 1947.

Dirigeant de la fédération socialiste SFIO à partir du congrès de 1948, délégué du canton de Baud, il figurait parmi les membres de la commission de contrôle et des conflits, en compagnie de François Giovannelli (maire d’Inzinzac-Lochrist depuis 1945), Charles Montmayeur* (conseiller général de Guémené-sur-Scorff entre 1945 et 1949) et Odette Michel* (secrétaire de la section de Lorient).

Partisan du socialisme municipal, il fut l’instigateur de la renaissance de la fédération des élus socialistes (après une première tentative de Ferdinand Thomas*, conseiller général de Hennebont en 1947) à l’occasion du congrès fédéral de Vannes du 14 mai 1950. Assisté par Alexandre Courric (instituteur) et Louis Hervé (maire de Larmor-Plage en 1966), il anima ce réseau d’élus locaux, socle de la SFIO.

Lors d’une élection partielle en 1955, il fut candidat pour la SFIO aux cantonales à Baud, recevant le soutien appuyé de Louis Le Moënic* et Jean Le Coutaller. Avec 1 503 voix sur 7 578 inscrits, devançant nettement le candidat communiste Herviou (910 voix), il se classa en 3e position au 1er tour (en 1951 le candidat socialiste Morvan avait recueilli 767 voix sur 6 128 votants). Il fut ainsi devancé de 36 voix par l’industriel radical Mathurin Onno (maire de Pluméliau) qui ne parvint pas à gagner le siège face à la droite (Guyomard).

Il fut décoré en février 1956, Le Rappel du Morbihan saluant ses 25 années d’administration municipale.

Les élections cantonales de 1958 visaient à « prendre la revanche de l’injustice des législatives de 1956 » pour la SFIO de Jean Le Coutaller, qui avait perdu son siège de député malgré une forte progression en voix. La SFIO espérait l’emporter dans 4 cantons : Louis Le Moënic* à Plouay, François Giovannelli à Hennebont, Arsène Bigno à Cléguérec et Mathurin Martin à Baud. Président du syndicat cantonal d’électrification, il mit en avant les réalisations opérées au plan municipal ainsi que sa position de « grand défenseur de la laïcité ». Alors retraité, il ne parvint pas à franchir le premier tour, tout en améliorant considérablement le score de la SFIO (1 342 voix aux élections législatives de 1956 contre 2 442 voix aux cantonales de 1958) avec 25 % des suffrages, devançant le candidat du PCF.

En novembre 1959, toujours secrétaire de section, il figurait parmi les réseaux Kléber-Lousteau pour la relance d’une commission nationale agricole de la SFIO, pour laquelle le Morbihan fut très actif.

En octobre 1960, il figurait parmi les résistants laïques, maires SFIO proches à l’occasion des obsèques de Jean Le Coutaller, portant les cordons avec Joseph Kerbellec (maire de Quéven entre 1947 et 1974), Charles Montmayeur*, Louis Le Moenic*, François Giovannelli et Joseph Kergaravat (conseiller général de Gourin entre 1955 et 1961), tandis qu’Yves Guélard (secrétaire fédéral de la SFIO entre 1960 et 1975) prononçait son éloge funèbre.

À son décès en avril 1963, son premier adjoint, également SFIO, Paul Le Maux, directeur du cours complémentaire, prit sa suite à la mairie de Baud. La femme de Mathurin Martin mourut quelques jours après son mari, le 22 mai 1963.

En 1964, Jean-Marie Le Priol, syndicaliste agricole laïque, que Mathurin Martin avait fait entrer en contact avec la SFIO dès 1957, devint conseiller général de Baud.

La commune de Baud fut ensuite dirigée par des maires de gauche, peu ou prou socialisants (Pennec et Yves Leroy), jusqu’à Jean-Paul Bertho, employé de mairie PS, élu en 2001. La place de la mairie de Baud porte le nom de Mathurin Martin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140467, notice MARTIN Mathurin, Marie par François Prigent, version mise en ligne le 3 mai 2012, dernière modification le 28 avril 2013.

Par François Prigent

SOURCES : Archives fédérales du PS du Morbihan. — Archives de l’OURS, dossiers Morbihan. — Le Rappel du Morbihan (1953-2008). — Mairie de Baud. — Entretiens avec Jacques Ollivier*, Jean Le Bec et Jean-Paul Bertho.

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