MARTIN Georges [instituteur dans l’Ain]

Par Jacques Girault

Né le 25 mars 1926 à Bourg-en-Bresse (Ain), mort le 8 décembre 2016 à Bourg-en-Bresse ; instituteur dans l’Ain ; militant communiste.

Réception à Bourg-en-Bresse de Guerman Titov, cosmonaute soviétique après son vol orbital en 1961, avec de droite à gauche, G. Martin, G. Titov, Élie Cartonnet, X, R. Salvit*.

Fils d’un employé à la compagnie de chemins de fer du PLM, militant syndicaliste et socialiste SFIO, Georges Martin reçut les premiers sacrements catholiques puis refusa toute pratique après la communion. Élève du cours complémentaire d’Ambérieu-en-Bugey, il réussit le concours d’élève-maître en 1943 et effectua ses études au lycée Lalande à Bourg-en-Bresse. Après le baccalauréat (« série Philosophie ») en 1946, il devint instituteur à Hostias, puis à Viriat et enfin à Bourg-en-Bresse. Après avoir obtenu le certificat d’aptitude pour l’enseignement des inadaptés (1960) et le certificat de rééducateur psycho-pédagogique (1963), il exerça dans des classes de perfectionnement puis se consacra aux rééducations individuelles à Bourg-en-Bresse jusqu’à sa retraite en 1981. Il fut pendant cette dernière période membre de diverses commissions départementales. Parallèlement, il dirigeait des colonies de vacances puis des camps d’adolescents. Militant des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation actives, co-fondateur des Francs et Franches camarades dans l’Ain, il fut membre du bureau départemental du mouvement dans lequel son épouse assurait le secrétariat technique. Longtemps directeur de stages de formation au BAFA, il dirigea de 1958 à 1968 un camp d’initiation à l’alpinisme pour les adolescents aux Houches dans la vallée de Chamonix.

Engagé dans la Résistance civile dès 1942 en relation avec René Berthet, instituteur, membre des Forces unies de la Jeunesse dans le lycée à partir de 1943, Georges Martin distribuait des journaux clandestins et des tracts. En avril 1944, dans l’Armée secrète d’Ambérieu, il participa à des parachutages, des sabotages ferroviaires et à diverses missions. Le 8 uin 1944, le plan Vert étant déclenché, il rejoignit le maquis de Corlier, l’AS d’Ambérieu devenant la compagnie FFI Moselle, spécialisée dans les sabotages ferroviaires.

Il se maria uniquement civilement en juillet 1949 à Beaupont (Ain). ils eurent deux filles qu’ils ne firent pas baptiser.

Georges Martin adhéra au Parti communiste en 1943. Il devint le secrétaire fédéral de l’Union de la jeunesse républicaine de France. Diffuseur de L’École et la Nation, entré au comité de la fédération communiste au début des années 1950, il écrivait régulièrement dans la presse communiste. En juin 1953, il signait un article dans lequel il affirmait « la neutralité scolaire n’est pas l’abandon des principes républicains ». Il ne fut pas représenté pour le comité fédéral en mai 1954. La section de montée des cadres notait « esprit de suffisance. Prétend toujours avoir trop de responsabilités. Veut écrire un nouveau livre ».

Par la suite, Georges Martin fut un des refondateurs du comité France-URSS à la fin des années 1940. Il devint membre du comité national puis du secrétariat national de 1970 à 1987, non permanent, de l’association France-URSS et le directeur de France-URSS magazine dans lequel il publia de nombreuses enquêtes. De 1968 à 1973, il dirigea des stages de langue russe pour lycées et étudiants à Sotchi au bord de la mer Noire. Il écrivit plusieurs brochures sur l’URSS (Un kolkoze nommé Ukraïna, France-URSS histoire de l’association, un guide du Moscou en langue russe paru aux éditions du Progrès avec son directeur).

Critique vis-à-vis des outrances et de l’ouvriérisme de Georges Marchais, après son refus de s’expliquer sur son activité pendant la Seconde Guerre mondiale, Martin quitta le Parti communiste français. Il se considérait en 2012 comme « un communiste sans carte ».

Membre du Syndicat national des instituteurs, il n’était plus syndiqué après sa retraite.

Après la guerre, Georges Martin devint membre puis président de l’Amicale FFI André Lemitre, regroupant les Résistants d’Ambérieu. Membre du conseil départemental des Anciens combattants, victimes de la guerre pour la Mémoire, membre de la commission de préparation du concours national de la Résistance et de la Déportation au rectorat de Lyon, il multipliait les interventions dans les établissements scolaires du département.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140476, notice MARTIN Georges [instituteur dans l'Ain] par Jacques Girault, version mise en ligne le 3 mai 2012, dernière modification le 21 avril 2022.

Par Jacques Girault

Réception à Bourg-en-Bresse de Guerman Titov, cosmonaute soviétique après son vol orbital en 1961, avec de droite à gauche, G. Martin, G. Titov, Élie Cartonnet, X, R. Salvit*.

ŒUVRE : En plus de ses ouvrages pour France-URSS, Ambérieu la rebelle. Histoire de la Résistance de la cité cheminote, Bourg-en-Bresse, 2002. — Une aventure industrielle : la Schappe de Saint-Rambert en Bugey, Bourg-en-Bresse, 2004. — Un siècle d’Ambérieu-Aviation. De la Société sportive à la Base aérienne 278., Bourg-en-Bresse, 2007

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Notes de Pierre Roche. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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