LUCAS Yvette

Par André Balent

Née à le 20 septembre 1928 à Châteauneuf-Val-de-Bargis (Nièvre) ; psychotechnicienne à Toulouse (Haute-Garonne) de 1951 à 1959 ; attachée puis chargée de recherche et directeur de recherche au CNRS à Toulouse de 1961 à 1994 ; militante du PCF, membre du comité fédéral de la Haute-Garonne de 1975 à 1979, membre du comité départemental des Pyrénées-Orientales de 2002 à 2010, collaboratrice de la section économique du comité central du PCF de 1970 à 1980 ; militante de la CGT puis de la FEN (SNCS) et à nouveau de la CGT.

Yvette Lucas à Perpignan (2005),à une réunion de l’Amicale des vétérans du PCF, à côté du secrétaire national de l’Amicale Daniel Renard.
Yvette Lucas à Perpignan (2005),à une réunion de l’Amicale des vétérans du PCF, à côté du secrétaire national de l’Amicale Daniel Renard.

Le père d’Yvette, Joseph, Albert Lucas (1897-1974), fils d’agriculteur né à Saint-Malo (Nièvre) et instituteur était « de gauche » et attaché à la défense de la laïcité. Mobilisé en janvier 1916, il combattit sur le front du Piave en Vénétie (Italie) et fut très marqué par l’expérience de la guerre. Adhérent du mouvement de la Paix dès sa création, il fut le président de la section départementale de la Nièvre de l’ARAC des années 1950 jusqu’en 1974. Instituteur à Saint-Révérien (Nièvre) à partir d’octobre 1928, il fut nommé directeur à Varennes-Vauzelles en 1941. Pendant la seconde Guerre mondiale, il aida les résistants de Vauzelles, quittant la maison pour « donner des cours du soir » aux ouvriers des grands ateliers de réparation de la SNCF de Vauzelles. En 1944, il fut membre du CLL de Varennes-Vauzelles (Nièvre), commune de la banlieue de Nevers. On lui proposa de devenir maire de la commune, ce qu’il refusa. Il fut un sympathisant du PCF, sans, toutefois, jamais adhérer au parti. Il adhérait au SNI.

Sa mère, Georgette Marriault (1899-1979) était née à Châteauneuf-Val-de-Bargis. Fille d’un agriculteur qui exerçait en activité saisonnière comme entrepreneur briquetier, elle était également institutrice. À la Libération, elle adhéra à l’UFF et fut dès ce moment, une sympathisante du PCF.

Yvette Lucas fut baptisée et fit sa première communion, « pour des raisons de convenances familiales et sociales » (réponse à un questionnaire écrit, 2 avril 2012). Elle est athée depuis son adolescence.

En avril 1948, elle se maria avec Claude, Georges Fontaine psychotechnicien et adhérent du PCF. Elle divorça en 1955. De 1958 à 2002, date de son décès, elle fut la compagne de Marcel Sansas, journaliste au Patriote de Toulouse puis aux Nouvelles 31, militant du PCF, de la CGT et de Tourisme et Travail.

Yvette Lucas eut trois filles. Marie-Claude Fontaine, conservateur de musée, retraitée (2012), née à Paris le 5 octobre 1948, épousa Pierre Philippart. Ève-Marie Fontaine naquit à Paris le 13 septembre 1950, fit une carrière de médecin du travail et eut deux enfants : Ludivine Thomas et Julien Bresson. Dominique, née le 25 novembre 1953 d’une union hors mariage avec le sociologue René Bassoul, porte également le nom de Fontaine. Devenue la chorégraphe Geisha Fontaine, théoricienne de la danse, créatrice de la compagnie de danse contemporaine « Mille plateaux associés » elle a épousé Pierre Cottreau, vidéaste et co-fondateur de la compagnie ; tous deux ont soutenu les engagements du PCF, en particulier à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) où s’exerçait une partie de leur activité.

Yvette Lucas fit ses études primaires à l’école primaire de Saint-Révérien puis au collège de jeunes filles de Nevers où elle obtint en 1946 un bac de philosophie. Elle fit une année d’hypokhâgne au lycée Fénelon de Paris. Elle poursuivit ses études à la Sorbonne entre 1947 et 1951. Titulaire d’une licence de psychologie en 1950 — elle choisit cette licence créée en 1947 plutôt que celle de philosophie, car elle n’envisageait pas, initialement, une carrière dans l’enseignement —, d’un certificat de morale et de sociologie en 1948 et d’un diplôme d’études supérieures de philosophie en 1951, elle obtint un diplôme d’État de psychotechnicien en 1953. Elle soutint en 1968 une thèse de 3e cycle de sociologie du travail à Toulouse (Ouvriers de l’automation). En 1981 elle obtint à Toulouse, sur travaux, un doctorat d’État ès Lettres (L’automation).

Au plan professionnel, Lucas fut d’abord, de mars 1951 à juin 1959, psychotechnicienne à l’ANIFRMO (ministère du Travail), Association interprofessionnelle pour la formation rationnelle de la main d’œuvre, devenue en 1966 l’AFPA, Association pour la formation professionnelle des adultes. Ce premier poste était localisé à Toulouse, ville où elle fit la totalité de ca carrière professionnelle. Employée par une association régie par la loi 1901, elle n’avait qu’un contrat de travail léonin qui permit à son employeur de la licencier alors qu’elle était détachée sur deux mi-temps, à l’hôpital de Montauban (Tarn-et-Garonne) et au BUS de Toulouse. Ayant porté plainte auprès du Tribunal d’instance de Toulouse, dont relevaient les Associations loi de1901, pour licenciement abusif, car l’ANIFRMO avait embauché dans le mois qui suivit son licenciement, elle gagna son procès et obtint 5000 F de dommages et intérêts. Philippe Malrieu*, communiste, professeur d’université, la mit en contact avec un collègue, Raymond Ledrut* (1919-1987) [militant du PSU, alors professeur de philosophie en classe préparatoire au lycée Fermat de Toulouse et par la suite professeur de sociologie à l’université de Toulouse Le Mirail.] Ce dernier lui trouva des vacations qui lui permirent aussi d’entrer en relation avec Pierre Naville*. Avec Raymond Ledrut, Naville l’appuya pour entrer en octobre 1961 au CNRS, section de sociologie et de démographie. Elle orienta donc ses recherches dans le domaine de la sociologie du travail, se référant pour la pratique de la sociologie aux cours de Georges Gurvitch et du certificat libre de sociologie générale de la Sorbonne dont elle avait suivi l’enseignement. Sous la direction de Pierre Naville, elle se consacra à son thème de recherches, l’automation. Elle travailla à Toulouse au Centre de recherches sociologiques (CeRS) fondé par Raymond Ledrut jusqu’en 1983 et conserva jusqu’au bout des relations étroites avec lui. En 1983 elle créa, avec plusieurs chercheurs du CeRS sa propre équipe de recherche : l’ERMOPRES (Équipe de recherche Modes de production et Société). L’automation industrielle fut au centre de ses recherches, dans le sillage de Pierre Naville qui les avait initiées dès 1954. Des références de Naville à Charles S. Peirce (1839-1914), le « père » étatsunien de la sémiotique, lui firent comprendre l’intérêt méthodologique de la « science des signes » pour mettre en évidence des aspects essentiels de ses recherches sur l’automation et l’évolution rapide des technologies de production qui caractérisa les années 1960 et au delà. Pierre Naville l’encouragea dans cette voie. Associées à l’étude marxiste du procès de travail et des interrelations forces productives – rapports de production, ces recherches ont permis à Yvette Lucas d’approfondir l’analyse de la transformation des systèmes techniques dans l’industrie. Les observant in situ, Yvette Lucas a mis l’accent sur les systèmes de signes (codes) assurant la communication entre les hommes et les machines dans l’industrie automatisée. Elle fut ainsi amenée à publier en 1974 un essai de sémiologie industrielle, Codes et machines. Après avoir soutenu sa thèse, le constat de l’évolution des « fonctions ouvrières » et de leur transformation rapide sous l’influence des nouvelles technologies amena Yvette Lucas à étudier les savoirs professionnels en s’appuyant plus particulièrement sur les biographies professionnelles d’ouvriers de l’aéronautique. Avec deux sociologues de son équipe, Christophe Beslay (sociologue indépendant et maître de conférences à mi-temps à Toulouse II – Le Mirail) et Jérôme Dihouantessa (d’origine congolaise, par la suite cadre à France-Télécom), elle étudia, dans le cadre de l’ERMOPRES, l’intégration des fonctions et des savoirs ouvriers dans les « systèmes machiniques » qui caractérisaient la nouvelle phase de l’automatisation. Cette recherche aboutit à la publication en 1989 d’un ouvrage, Le vol du savoir.

De 1971 à 1984, Yvette Lucas et son équipe participèrent à un projet international de recherches, groupant des chercheurs de quinze pays (Europe, États-Unis, Japon). De 1990 à 1995, elle présida le comité de recherche « Sociologie des groupes professionnels » de l’Association internationale de sociologie et fut membre de son bureau jusqu’en 2005. Elle a collaboré de 1979 à 1983 aux travaux du Centre de recherches syndicales de Ljubljana (Yougoslavie, aujourd’hui Slovénie) et effectua aussi des visites de recherches à Tampere (Finlande), Lodz (Pologne), Anvers (Belgique) et Mannheim (Allemagne).

Yvette Lucas adhéra à l’UJRF en 1945-1946 puis au PCF en janvier 1948. Il est vrai que Varennes-Vauzelles, où les résistants communistes, certains emprisonnés, d’autres assassinés par les nazis, avaient été nombreux, était un milieu favorable pour susciter un engagement fort car elle demeura depuis adhérente à ce parti. Ses activités professionnelles de chercheuse ne l’incitèrent pas à rechercher des fonctions politiques de premier plan. Elle fut toutefois membre du comité fédéral de la Haute-Garonne de 1975 à 1979 et membre du comité départemental des Pyrénées-Orientales de 2002 à 2010. De 1970 à 1980, elle fut une collaboratrice de la section économique du comité central du PCF où elle aborda les thématiques relatives à ses recherches sur la révolution scientifique et technique et la révolution informationnelle. Dans cette commission, elle côtoya Anicet Le Pors* (connu alors par son pseudonyme « Alexis Cousin »), Philippe Herzog*, Paul Boccara*, Jean Fabre*, Charles Fiterman*, Francette Lazard*. Elle a aussi bien connu André Barjonet* en sa qualité de secrétaire du centre d’études économiques de la CGT puis son successeur, Jean Magniadas*. Elle participa aux travaux de l’Institut de recherches marxistes.

De 1965 à 1977, elle présida le Comité toulousain pour l’Espagne dont la création était localement l’aboutissement de la conférence d’Europe occidentale pour l’Espagne qui s’était tenue à Paris les 4 et 5 mai 1963 à la suite de l’exécution par les franquistes du communiste Julian Grimau. Ce fut un tâche de longue haleine à laquelle elle consacra beaucoup de temps. Ce comité dont l’action se prolongea jusqu’à la fin de la « transition démocratique » en Espagne fut intense. Structure unitaire, elle regroupa dès ses débuts les forces politiques de gauche toulousaine, le PCF (surtout Jean Llante*, membre du comité central), le PSU (dont Achille Auban* ancien ministre), la SFIO (avec, en particulier André Méric, vice-président du Sénat), la CIR, l’Association internationale des juristes démocrates, la CGT, la FEN, et plus tard ou de façon plus épisodique, la CFDT et la CNT. Le comité multiplia les actions de toute sorte : manifestations, démarches auprès du consulat d’Espagne, accueil de militants ayant dû quitter l’Espagne, envoi d’avocats aux procès, diffusion d’informations concernant les luttes antifranquistes, du mouvement ouvrier ou des intellectuels.

À partir de 1975, après avoir acquis une résidence secondaire à Banyuls-sur-Mer, Yvette Lucas noua des liens avec les Pyrénées-Orientales. Elle s’y établit définitivement à partir du printemps 1998. Depuis 1999 jusqu’à maintenant (2012), elle est secrétaire départementale de l’amicale des vétérans du PCF des Pyrénées-Orientales. Depuis 2002, elle siège au bureau national de l’Amicale des vétérans du PCF.

Militante du PCF pendant plus de soixante ans, Yvette Lucas fut inévitablement mêlée aux actions du parti et aux moments qui en marquèrent l’histoire.

La guerre d’Indochine fut l’occasion d’un premier engagement intense qui ne posait aucun problème en ces temps d’exacerbation des tensions de la guerre froide. Elle participa à l’organisation de collectes en 1951-1952 et cacha et hébergea pendant plusieurs mois un des étudiants vietnamiens de Toulouse menacés d’expulsion. En 1953, elle participa activement à la campagne pour la libération d’Henri Martin* en collectant des signatures en sa faveur.
En 1956, Yvette Lucas accueillit favorablement la publication du rapport Khrouchtchev, estimant même a posteriori qu’il était « formidable ». En novembre 1956, lorsque les troupes soviétiques envahirent la Hongrie, elle pensa qu’il y avait alors une menace contre-révolutionnaire. Elle estime aujourd’hui (2012) que ce sentiment était conforté par les années de guerre froide et que cela ne fit pas alors de « vagues importantes dans le parti en Haute-Garonne ».

Elle était à cette époque très préoccupée par les débuts de la guerre d’Algérie. Pendant plusieurs années (1955- 1962), cette lutte absorba une bonne partie de son activité militante. En effet, à Toulouse, la mobilisation contre cette guerre fut importante, en particulier dans les milieux enseignants et universitaires, et donna lieu à de nombreuses manifestations unitaires.

Mai 1968 fut également une étape importante dans la vie militante d’Yvette Lucas. Les usines et les facultés étaient en grève et la manifestation du 13 mai 1968 fut considérable à Toulouse (30000 manifestants). Dans les facultés la grève fut très suivie. Yvette Lucas se souvient des « relations conflictuelles avec les gauchistes » et de l’intense participation des enseignants et chercheurs communistes aux débats dans les facultés et dans les manifestations.

Yvette Lucas mit beaucoup d’espérance dans le processus entamé lors du « printemps de Prague » et suivit avec attention lors de ses vacances d’été à Carnon (Hérault) les vains efforts du secrétaire général du PCF Waldeck Rochet*— et du parti — pour s’opposer à l’intervention en Tchécoslovaquie des troupes du pacte de Varsovie.

Elle milita en faveur du programme commun de la gauche, participa aux discussions du 22e congrès qui abandonna le terme de « dictature du prolétariat » et s’intéressait beaucoup aux analyses soutenant l’idée d’« un socialisme aux couleurs de la France ». Elle appréciait alors particulièrement l’action que Jean Kanapa* développa à la direction du parti à partir de 1975 et estimait en 2012 que sa mort en 1978 a « fait du tort au parti ». Durant toute cette période (1965 - 1983) elle était fortement mobilisée par les actions de solidarité avec les antifranquistes d’Espagne, par son activité syndicale et sa participation aux travaux de la section économique du PCF.

Après l’échec électoral de 1978, elle fut troublée par la rupture qui eut lieu en 1979-1980, entre la direction du parti et un grand nombre d’intellectuels qui manifestaient des désaccords. Elle songea même fugitivement à quitter le Parti mais fut retenue par les liens et la fraternité qui l’unissaient à ses militants. Peu après, elle refusa de signer la pétition du parti soutenant l’intervention soviétique en Afghanistan.

Dès cette époque, observant attentivement, à partir de son travail de sociologue, les transformations de la société, tant en France qu’à l’échelle mondiale, elle eut parfois l’impression d’un retard des politiques (du PCF comme d’autres partis et mouvements de gauche, les syndicats en particulier) à trouver les réponses « permettant de faire face aux nouveaux dangers liés à l’exacerbation des contradictions du capitalisme et aux nouveaux enjeux qu’elle fait naître ».

Quand l’URSS s’est effondrée, elle a pensé qu’il s’agissait d’ « une catastrophe immense » car ce bouleversement affectait un territoire aux dimensions considérables et consacrait la dislocation d’une économie reconnue comme une des deux premières au monde (sur ce thème Y. Lucas se réfère plus particulièrement à par exemple l’ouvrage de Peter Drucker, The Age of Management). Elle avait aussi à l’occasion de divers voyages et rencontres avec des universitaires et chercheurs de ces pays (notamment en Pologne, en octobre 1981, peu de temps avant la déclaration de l’état de siège ; en RDA en avril et juillet 1989) ressenti un certain nombre des difficultés rencontrées par leurs habitants.

Fortement attachée à l’idée communiste et à ses fondements marxistes, elle demeura au PCF et en suivit l’évolution avec une grande attention. Elle manifesta par des courriers ou textes restés sans effet son désaccord avec l’attitude confinant à l’abandon qui marqua le congrès de Martigues (2000) et certaines des années qui suivirent et elle participa intensément aux débats qui eurent lieu depuis, tant en interne qu’à l’extérieur. Elle continua à militer dans les rangs de la fédération des Pyrénées-Orientales, participant activement à la vie de l’organisation et prenant part à ses combats, le dernier en date, la campagne électorale de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), candidat à l’élection présidentielle de 2012 et les élections législatives qui suivirent. Aux élections municipales de mars 2014, elle fut candidate à Banyuls-sur-Mer, en quatrième position sur la liste du Front de gauche conduite par Richard Sanchez. Cette liste obtint 5, 4 % des voix des votants (Voir aussi Razouls Claude).

Yvette Lucas fut une collaboratrice de la presse communiste pour laquelle elle écrivit, au fil ses ans de nombreux articles. Pour Nouvelles 31 (Toulouse), elle fut critique théâtrale de 1966 à 1996. De 2006 à 2010, elle anima la chronique culturelle du Travailleur catalan (Perpignan), tenant des chroniques sur le théâtre, la danse, la musique, les livres, le cinéma, les arts plastiques et d’autres activités culturelles. Elle continue, après 2010, d’écrire occasionnellement des articles. Elle alimenta aussi, de façon plus épisodique, les rubriques politique et sociale. Signalons qu’elle présenta dans Le Travailleur catalan les divers numéros du Midi rouge, le bulletin de l’Association Maitron Languedoc-Roussillon, les autres publications et les activités de celle-ci.

Yvette Lucas fut aussi une militante syndicale assidue. De 1951 à 1959, elle fut une adhérente du syndicat CGT des psychotechniciens. Puis, militante du SNCS-FEN de 1961 à 1982, elle fut membre du bureau de section de Toulouse de 1963 à 1982 de ce syndicat et membre suppléante de sa CA nationale de 1968 aux environs de 1980. Elle fut élue sur une liste du SNCS au comité national du CNRS, section de sociologie et de démographie de 1976 à 1983. Élue du SNCS sur une liste du SNESup, elle siégea, de 1971 à 1980 au conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER).

Enfin, Yvette Lucas fut aussi une militante associative. Elle fut, de 1960 à 1968, membre du bureau, puis secrétaire, de l’association des parents d’élèves du lycée Berthelot de Toulouse et présida de 1977 à 1982 l’association « Le dansoir », du centre de danse contemporaine Geisha Fontaine de Toulouse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140486, notice LUCAS Yvette par André Balent, version mise en ligne le 3 mai 2012, dernière modification le 22 juin 2017.

Par André Balent

Yvette Lucas à Perpignan (2005),à une réunion de l'Amicale des vétérans du PCF, à côté du secrétaire national de l'Amicale Daniel Renard.
Yvette Lucas à Perpignan (2005),à une réunion de l’Amicale des vétérans du PCF, à côté du secrétaire national de l’Amicale Daniel Renard.
Tampere (Finlande), 1975 ou 1976, à l'issue d'un colloque professionnel. À droite d'YL, une députée communiste finlandaise ; au centre Yvette Lucas ; à sa gauche, en profil perdu, Lisa Rantalaiho, psychologue à l'Université de Tampere qui participait avec YL au programme de recherches international, « Automation and industrial workers ».
Tampere (Finlande), 1975 ou 1976, à l’issue d’un colloque professionnel. À droite d’YL, une députée communiste finlandaise ; au centre Yvette Lucas ; à sa gauche, en profil perdu, Lisa Rantalaiho, psychologue à l’Université de Tampere qui participait avec YL au programme de recherches international, « Automation and industrial workers ».

ŒUVRE CHOISIE : livres : Codes et machines, essai de sémiologie industrielle, Paris, PUF, 1974 (traduction en polonais, Varsovie, 1976). — L’automation, PUF, 1981. — La révolution scientifique et technique, Paris, Éditions sociales, 1981. — (avec Christophe Beslay et Jérôme Dihouantessa), Le vol du savoir, Lille, Presses universitaires de Lille, 1989. — (avec Claude Dubar, dir.), Sociologie des groupes professionnels, Lille, Presses universitaires de Lille, 1994 ; Édition, présentation, commentaires et notes de l’ouvrage posthume de Marcel Sansas, La force d’un destin, une aventure de guerre insensée, Toulouse, Éditions de la renaissance, 2011 ; nombreux rapports de recherche ; nombreuses communications à des colloques ou congrès scientifiques ; nombreux articles, en particulier : « L’aire sémantique de l’automatisation », Cahiers internationaux de sociologie, PUF, 1970. — « Analyse sémiologique des systèmes de communication hommes-machines », Épistémologie sociologique, premier semestre 1970, Anthropos, éd., pp. 129-149. — « Automation industrielle et sémiologie », L’année sociologique, 3e série, vol. 23, 1972, pp. 71-118. — « Les travailleurs, le progrès technique et la crise », La Pensée, 245, janvier-février 1985, pp. 21-37. « Forces productives et rapports de production de la ‘‘Civilisation au carrefour’’ à nos jours », La Pensée, 356, 40 ans après 1968, quelle société ?, octobre-novembre-décembre 2008 ; collaboration à une dizaine d’ouvrages collectifs, en particulier : un chapitre d’Automation and the Industrial Worker, en anglais, Sage publications. — « L’aéronautique, une industrie productrice de savoir-faire", in dir. Patrick Fridenson, Industrialisation et sociétés, Paris, éditions de l’Atelier, 1997, pp. 97-120. — « Le comité toulousain pour l’Espagne (1965-1975) : dix années de solidarité et d’actions », in Martin Malvy (préface), Républicains espagnols en Midi-Pyrénées. Exil, histoire et mémoire, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, Région Midi-Pyrénées, 2004, 336 p. [pp. 246-251]. — « Le Comité Toulousain pour l’Espagne (1965–1975). Dix années de solidarité et d’actions », Communication au colloque La guerre d’Espagne dans l’Histoire de France, Nérac (Tarn-et-Garonne), 7 & 8 mars 2009. 10 p. Non publié. — Nombreux articles de presse (Nouvelles 31, Toulouse ; L’Humanité, édition régionale Midi-Pyrénées ; Le Travailleur catalan, Perpignan).

SOURCES : Réponse à un questionnaire d’André Balent, 2 avril 2012. — Entretien, Banyuls-sur-Mer, 16 avril 2012. — Entretiens téléphoniques (4 et 26 avril 2012, 3 mai 2012). — Courriels, 5 mai 2012, 11 mai 2012, 30 mai 2012.

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