MARTEL Claude, Hubert

Par Gérard Boëldieu

Né le 25 février 1937 au Mans (Sarthe), mort le 25 janvier 2017 au Mans ; ajusteur SNCF ; célibataire ; secrétaire du cercle des jeunes cheminots de l’UJRF au Mans en 1955 ; militant communiste dans la Sarthe à partir de 1956 ; secrétaire fédéral des JC de 1960 à 1962 ; secrétaire fédéral à l’organisation de 1962 à 1975 ; permanent à partir de 1963 ; premier secrétaire fédéral de 1977 à 1982 ; secrétaire fédéral aux entreprises en 1982 ; adjoint au maire du Mans, Robert Jarry, et vice-président de la Communauté urbaine du Mans, de 1983 à 1989 ; secrétaire départemental du Secours populaire de 1989 à 1997.

Le père de Claude Martel, Hubert Martel, natif de Saint-Nazaire-sur-Charente (Charente-Inférieure, aujourd’hui Charente-Maritime), fils d’un voiturier, fut maçon dans son département natal puis travailla à la gare de triage du Mans (Sarthe). Il était syndiqué à la CGT et sympathisant communiste. Sa mère, Amélie Hirbec, fille de petits fermiers à Mayet (Sarthe), où elle naquit, devint bonne d’enfants de châtelains au Mans. Mariés en 1936 au Mans, ils n’eurent qu’un enfant. De 1940 à 1943, la famille se replia à Soubise, près de Rochefort (Charente-Inférieure).

De retour dans la Sarthe, Claude Martel fréquenta l’école primaire de Mayet puis entra au cours complémentaire d’Écommoy. Son père mourut en 1950. L’année suivante, à quatorze ans, muni du certificat d’études primaires, Martel fut admis au centre d’apprentissage Auguste-Piron de la SNCF, au Mans (Une centaine de postulants pour trente places). La retraite de son mari étant insuffisante pour subvenir à leurs besoins, sa mère devint femme de service à l’école maternelle de Mayet.

Ajusteur au dépôt des machines à vapeur de la SNCF du Mans, Claude Martel adhéra à la CGT. En 1955 il fut délégué des jeunes cheminots CGT au 5e festival de la Jeunesse à Varsovie. La même année, il adhéra à l’UJRF, porté peu après au secrétariat du cercle des jeunes cheminots du Mans. Dans la soirée du 16 mai 1956, à l’appel du Comité des jeunes Sarthois contre la guerre d’Algérie, fondé par l’UJRF de la Sarthe, Martel participa, en gare du Mans, à une manifestation pour empêcher le départ de rappelés en provenance du camp militaire d’Auvours, à Champagné (Sarthe). Manifestation contrée par les CRS de Versailles et qui se termina en bataille de rue, pavés d’un chantier proche contre gaz lacrymogènes. À la fin de 1956, Martel adhéra au PCF.

À partir de mai 1957, Martel, accomplit vingt-huit mois de service militaire : douze en France, successivement à Mably, près de Roanne (deux mois de classe), à Metz (4 mois de formation de brigadier du service du matériel), à Versailles (4 mois au centre de formation des sous-officiers du matériel), à Bourges (formation hélicoptère) ; seize en Algérie à Sétif. Au sortir de l’Armée, avec le grade de maréchal des logis, Martel adhéra à l’ARAC et à la fédération des sous-officiers républicains, ainsi qu’à la fédération française des anciens combattants en Afrique du Nord.

En 1960, succédant à Gérard Lemercier* comme secrétaire départemental des Jeunesses communistes de la Sarthe, Martel entra au bureau fédéral du PCF. Au début de juin 1961, il fit partie d’une délégation du Comité des jeunes sarthois contre la guerre d’Algérie qui se rendit à Évian afin de remettre aux délégués français des pétitions signées pour qu’aboutissent rapidement les pourparlers de paix en Algérie avec les émissaires du GPRA. Ils ne purent joindre les représentants français, mais furent reçus par le maire d’Évian, le successeur de Camille Blanc assassiné le 31 mars par l’OAS. Après avoir fleuri la tombe de Camille Blanc et bien des péripéties, les délégués sarthois rencontrèrent le commandant Slimane, à Bois d’Avault, résidence des représentants algériens, près de Genève.

En 1962, Martel fut élu secrétaire à l’organisation de la fédération sarthoise du PCF. Comme le préconisait le Parti pour les militants accédant à ce poste, il devint permanent. Il suivit l’école centrale d’un mois puis, en 1969, celle de quatre mois. En 1975, il se vit confier la responsabilité de l’action du PCF dans les entreprises.

Devenu maire du Mans en mars 1977, Robert Jarry*, premier secrétaire de la fédération sarthoise depuis 1949, proposa Martel pour lui succéder ; choix entériné à l’unanimité par le comité fédéral le 16 mai suivant. Les quatre à cinq années que Martel passa à ce poste n’en furent pas moins marquées par des tensions avec le même Jarry resté membre du comité fédéral. En 1982, remplacé, sur sa proposition, à la tête de la fédération sarthoise par Daniel Boulay, député sortant battu aux législatives de 1981, Martel redevint secrétaire fédéral aux entreprises.

Élu municipal au Mans en 1983, Martel fut, durant le second de maire de Robert Jarry, adjoint aux constructions neuves et à l’entretien des bâtiments existants, ainsi qu’un des vice-présidents de la Communauté urbaine du Mans avec les mêmes responsabilités. Aux élections municipales de 1989, en rupture avec Jarry exclu du PCF, Martel figura sur la « liste de rassemblement de la gauche » conduite par Daniel Boulay qui, au second tour, en fut le seul élu.

De 1989 à 1997, Martel fut le secrétaire (permanent) de la fédération de la Sarthe du Secours populaire, poste qu’il quitta de son plein gré pour le confier à des jeunes.

Martel fut membre du Mouvement de la paix et de France-URSS. Des années 1990 à 2008, il présida le comité du souvenir « Pont Coëffort-Châteaubriant » qui, tous les ans, en octobre, au Mans, avant de se rendre dans la carrière des fusillés à Châteaubriant, commémore, devant la plaque inaugurée en 1948 sur les lieux où ils furent abattus par deux policiers français, le 27 juillet 1943, le sacrifice d’Auguste Delaune et de Jean Fresnel, résistants communistes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140554, notice MARTEL Claude, Hubert par Gérard Boëldieu, version mise en ligne le 19 mai 2012, dernière modification le 12 février 2017.

Par Gérard Boëldieu

SOURCES : Presse locale en général, plus particulièrement Ouest-France du 17 mai 2006 (témoignage de Claude Martel cinquante ans après les événements du 16 mai 1956 en gare du Mans). – Les organes successifs de la fédération sarthoise du PCF : Nouvelles de la Sarthe, 18 juin 1961 (retour de la délégation des JC à Évian) ; Sarthe Nouvelle, 26 mai-2 juin 1977 (notice biographique). — Entretiens avec l’intéressé le 17 février 2005 puis le 21 avril 2012.

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