DECAYEUX Michel

Par Louis Botella

Né le 23 mars 1945 à Paris (XVe arr.) ; ouvrier métallurgiste puis ouvrier du Verre enfin agent technique de laboratoire puis cadre ; syndicaliste Force ouvrière (FO) de l’Oise et de l’Industrie du Verre ; secrétaire général de la Fédéchimie FO (1997-2006) ; président des comités syndicaux européen et mondial du Verre, de la Céramique et du Ciment ; conseiller municipal.

Michel Decayeux fut le fils et le petit-fils de bergers d’origine picarde, sa mère, blanchisseuse à domicile, était d’origine alsacienne. Il fréquenta l’école primaire de Boves (Somme) puis le lycée d’Amiens. En raison de la situation sociale très modeste de ses parents, il ne put suivre des études de dessinateur industriel au lycée professionnel d’Amiens, malgré sa brillante réussite au concours d’entrée. Par la suite, il changea à plusieurs reprises d’établissements scolaires parfois en raison de ses manifestations d’indiscipline. Finalement, ses parents l’obligèrent à travailler, ce qu’il fit entre septembre 1963 et avril 1964.

Marié entre temps avec Nelly, il effectua son service militaire successivement à Toulon, Fréjus et Outre-mer, en Côte-d’Ivoire.
Père de famille, il retravailla après sa libération de ses obligations militaires, intervenue le 31 juillet 1965. Il commença d’abord comme ouvrier à l’usine automobile Brissonneau-Lotz (future usine Chausson) à Montataire (Oise), puis, à partir d’octobre 1966 à l’usine Saint-Gobain Isover à Rantigny (Oise). Pour conserver son emploi dans cette usine fortement syndiquée, il fut obligé de prendre une carte à la CGT. Mais au bout d’un mois, il déchira publiquement sa carte et se syndiqua immédiatement à FO.

Michel Decayeux prit rapidement des responsabilités au sein de sa nouvelle organisation. Dès janvier 1967, il devint secrétaire adjoint de son syndicat, le mois suivant, il fut élu délégué du personnel. Ses mandats s’enchaînent les uns aux autres : délégué syndical, représentant syndical au comité d’établissement, membre de la commission administrative de l’Union départementale FO de l’Oise alors dirigée par Henri Delaplace.
Il succéda, en janvier 1968, à Jean Dehainault, malade, au poste de secrétaire du syndicat. Lors des événements de mai-juin 1968, Michel Decayeux prit part, au sein de la délégation fédérale FO, aux négociations ouvertes avec la Chambre syndicale patronale du verre mécanique.

En 1969, à La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes), assistant à son premier congrès fédéral, il soutint les opposants à Maurice Labi alors secrétaire général de la Fédération FO des Industries chimiques et du Verre. Parmi les opposants à Maurice Labi figurèrent Henri Delaplace, Charles Strohmenger, Louis Blanc, Marc Prevotel, ces deux derniers appartenant à la branche de l’Energie atomique.

Ayant repris des cours par correspondance, Michel Decayeux obtint le brevet d’études industrielles de chimie et il devint ainsi agent technique de laboratoire.
Lors du départ à la CFDT, début février 1972, de Maurice Labi et de son équipe, La Fédéchimie FO fut reconstituée : Henri Delaplace devint alors son secrétaire général et Michel Decayeux fut élu à la commission administrative fédérale. Il était alors âgé de 27 ans seulement. L’année suivante, il déclina la proposition faite par le nouveau secrétaire général de sa fédération, François Grandazzi d’entrer au bureau fédéral. Il préféra se consacrer à d’autres mandats au plan local, notamment à partir de 1977 : conseiller de l’enseignement technologique pour l’Oise, président de jury d’examens, président d’une association de parents d’élèves, conseiller municipal d’Etouy (1977-1987 )...
En 1982, FO devint la première organisation dans son usine et Michel Decayeux devint trésorier du comité d’établissement et président de la mutuelle de cette usine. Après 1981, il devint coordonnateur du comité FO du groupe Saint-Gobain. Ce comité de coordination regroupa des représentants des fédérations FO concernées par les activités de cette multinationale : Chimie, Métallurgie et Bâtiment. L’année suivante, il prit part aux discussions sur le droit syndical dans ce groupe et à la mise en place, progressive, du Comité européen de Saint-Gobain.

A la suite de la restructuration de son usine (les effectifs passèrent, en un an, de 1500 à 250), Michel Decayeux en vertu d’un accord syndical tout en restant dans le groupe St Gobain fût détaché à sa fédération. En juillet 1985, il devint donc secrétaire permanent au sein de sa fédération, puis deux années plus tard, il accéda au bureau fédéral.
Il succéda en 1997 à François Grandazzi au poste de secrétaire général de la Fédéchimie. Il assuma cette fonction jusqu’en mai 2006

Au plan international, Michel Decayeux assuma plusieurs fonctions, d’abord celle de président du Comité de secteur du Verre puis du Comité du Verre, de la Céramique et du Ciment au sein de la Fédération internationale de la Chimie et des Industries diverses (ICEF) devenue en 1995 l’Internationale de la Chimie, de l’Energie et des Mines (ICEM). Il assuma cette fonction de 1990 à 2005. Puis, il en devint son vice-président jusqu’en juin 2008.
Au plan européen, il présida entre 1993 et 2004 le Comité du Verre, de la Céramique et du Ciment au sein de la FESCID (Fédération européenne des syndicats de la Chimie et des Industries diverses) devenue par la suite l’EMCEF (Fédération européenne de la Mine, de la Chimie et de l’Energie). Entre 2004 et septembre 2008, il assuma la fonction de vice-président.

Il fut promu chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur en janvier 2007.

Il épousa, le 11 mars 1964, Nelly Devaux. De cette union naquit une fille, Sabine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140616, notice DECAYEUX Michel par Louis Botella, version mise en ligne le 22 mai 2012, dernière modification le 28 juillet 2012.

Par Louis Botella

SOURCES : Arch. de la Fédération FO des Industries chimiques — FO Hebdo, 1971-2006. — Informations transmises en mars 2012 par Michel Decayeux. — Notes de Jean-Pierre Besse. — Rapports des congrès de l’ICEF, de l’ICEM, de la FESCID et de l’EMCEF. — Louis Botella in Les Syndicalismes en Europe, Editions Technologia-Le Petit Pavé, Paris, Saint-Jean-Mauvrets, 1999.

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