MATHIOT Alice [née JOUVENOT Marcelle, Alice]

Par Jacques Girault

Née le 29 mars 1908 à Mesnay (Jura), morte le 7 mars 2007 à Besançon (Doubs) ; institutrice dans le Doubs ; militante communiste, conseillère municipale de Besançon.

Fille d’Ernest Jouvenot, électricien, et de Cécile Robert, institutrice, Alice Jouvenot entra à l’Ecole normale d’institutrices de Besançon.

Elle se maria le 27 décembre 1928 à Arbois (Jura) avec Henri Mathiot, instituteur. Ils furent nommés instituteurs à Chemaudin. Ils pratiquaient les méthodes pédagogiques de l‘Ecole moderne (pédagogie Freinet) avec imprimerie, coopérative scolaire et journal scolaire La Mare. Syndiquée au Syndicat national des instituteurs, en 1932, elle parraina un jeune allemand dont le père était chômeur dans le cadre du Secours rouge international.

Pendant la guerre, elle fut en contact avec la Résistance (aide aux enfants juifs, hébergement de résistants, mise à la disposition des locaux de son école pour des réunions du Comité départemental de Libération).

Elle obtint sa mutation pour Besançon et enseigna à l’école de la place Victor puis dirigea l’école Pierre et Marie Curie où elle prit sa retraite.

Alice Mathiot adhéra au Parti communiste français en 1946. Militant à l’Union des femmes françaises, elle devint membre du bureau départemental au début des années 1960. Membre du bureau de la section communiste de Besançon, puis du seul comité, elle entra au comité de la fédération communiste en 1955 et en demeura membre jusqu’à la conférence fédérale de 1965. Secrétaire de la cellule des Gras en 1972, elle écrivit au secrétariat du PCF pour déplorer les difficultés du Parti puisque « le centralisme démocratique est à sens unique : du haut vers le bas », selon ses termes. D’autre part elle se montra hostile à l’approbation par le PCF de l’armement atomique. Selon elle, la stagnation de l’organisation résultait du manque d’informations données par la fédération et qui se traduisait, entre autres, par la faillite menaçante de l’activité de librairie. Après avoir démissionné du PCF, elle y ré-adhéra.

Alice Mathiot fut élue conseillère municipale de Besançon en 1947, en 1953, mais ne fut pas réélue en 1959, candidate en deuxième position sur la liste présentée par le PCF. En 1958, elle fut candidate au Conseil général dans le canton de Besançon-Sud (687 voix sur 13 346 inscrits, retrait pour le deuxième tour) ainsi qu’en 1964, puis en 1967 dans celui de Roulans.

Militante syndicale, Alice Mathiot devint membre du conseil d’administration de la caisse départementale de Sécurité sociale au début des années 1960, élue sur la liste de la CGT.

Après sa retraite, elle animait le club du troisième âge de Palente-Orchamps qu’elle avait contribué à créer. Elle participa à la relance du Secours populaire de France dans le département qui fut particulièrement actif lors des grandes grèves, notamment celles de la Rhodia en 1967 et de Lip en 1973. Elle s’occupait aussi de l’aide à des enfants scolarisés.

À l’annonce de son décès, une réunion du conseil municipal de Besançon rendit hommage à cette « dame au grand cœur » par une déclaration suivie d’une minute de silence.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140633, notice MATHIOT Alice [née JOUVENOT Marcelle, Alice] par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 mai 2012, dernière modification le 6 mars 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. mun. Besançon (Elise Lambey). ─ Archives du comité national du PCF. ─ La Résistance dans le Doubs, CD-ROM de l’Association pour ces études sur la Résistance intérieure (Musée de la Résistance et de la Déportation, Besançon, Marie-Claire Ruet).

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