DAVISTER Guillaume, Hubert et DAVISTER Jean, Nigobert.

Par Freddy Joris

Ouvriers textiles, militants anarchistes de la région verviétoise (pr. Liège).

Au milieu des années 1880, Guillaume Davister, mentionné à une occasion comme tisserand, reprend la librairie tenue jusque là par le militant anarchiste, Émile Piette, au début de la rue du Marteau, côté Pont du Chêne, à Verviers (pr. Liège, arr. Verviers). Avec son frère Jean, tisserand, habitant rue de Hodimont, le plus souvent cité, il succède aussi à Piette, exilé (émigré ?) en Argentine, à la tête du cercle anarchiste L’Étincelle.

Lors des événements de mars 1886, les deux frères font circuler des listes de souscription pour aider les victimes de la répression à Liège et à Seraing (pr. et arr. Liège), organisent des meetings. Celui de Dison du 28 mars, présidé par Jean, réunit, selon eux, deux cents personnes sur le thème : « Les manifestations des meurt de faim à Liège » ; Guillaume y évoque l’éventualité de reproduire le même type d’événement. Les deux frères entrent en contact début août avec les mineurs hennuyers.

Accompagné du militant bruxellois Henry Wysmans, Jean envisage de se rendre dans le Borinage (pr. Hainaut) puis dans le bassin de Charleroi (pr. Hainaut, arr. Charleroi) pour distribuer des secours, notamment le produit d’une collecte de la Socialist League de Londres, et pour prêcher les idées anarchistes avec l’espoir aussi de ramener de la dynamite à Verviers. Rien ne confirme cette intention.
Jean fait une déclaration provocatrice devant la Commission d’enquête siégeant à Verviers en septembre 1886.

À la fin de l’année 1886 et jusqu’en juin 1887, les deux frères assurent l’édition du journal anarchiste, La Liberté. En mai 1887, ils appellent à rééditer les émeutes de mars 1886. Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, Jean doit alors prendre la fuite. Les frères Davister organisent encore des meetings anarchistes jusqu’en 1893 au moins, à la tête de la quinzaine de militants de L’Étincelle. Ils semblent ensuite céder le leadership du groupe aux ensivalois, Hubert Sevrin et Jean Bosson. La librairie Davister subsistera rue du Marteau jusqu’à la démolition quasi intégrale de cette artère vers 1975. Après quoi, elle poursuivra encore ses activités durant quelques années seulement rue Ortmans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140742, notice DAVISTER Guillaume, Hubert et DAVISTER Jean, Nigobert. par Freddy Joris, version mise en ligne le 5 juin 2012, dernière modification le 5 janvier 2020.

Par Freddy Joris

SOURCES : Lettres de Jean Davister à un certain Antoine le 22 mars 1886, et de Legros à un certain Marin le 8 août 1886, jointes à la correspondance de Pierre Fluche à Dave à l’Internationaal instituut voor sociale geschiedenis (IISG) à Amsterdam – JORIS F., Pierre Fluche et le mouvement ouvrier à Verviers sous Léopold II, Tubize, 1997 – MOULAERT J., Le mouvement anarchiste en Belgique 1870-1914, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, 1996.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable