DÉDERICH Joseph.

Par Freddy Joris

Ensival (aujourd’hui commune de Verviers, pr. Liège, arr. Verviers), 26 décembre 1871 – Ensival, 7 avril 1951. Tisserand puis permanent de la Fédération du Parti ouvrier belge de Verviers, militant socialiste, membre du Cercle populaire, cofondateur de la coopérative Germinal, conseiller communal puis bourgmestre d’Ensival, père d’Armand Déderich.

Époux de Marie-Anne Gillis puis de Marie Michel et tisserand à la firme Hauzeur à Ensival, Joseph Déderich adhère, en 1892, au Cercle populaire local, créé en 1885. À ce moment, il y a déjà cinq ans qu’un socialiste a été élu au conseil communal, sur une liste de cartel anticlérical, et deux ans que cette commune industrielle est à majorité socialiste : le Parti ouvrier belge (POB) y a obtenu en 1890 quatre des sept sièges de conseiller, avec 55% des suffrages et ce quatre ans avant les premières élections au suffrage universel. C’est dire si c’est dans une commune « rouge » que Déderich milite, sous la conduite du futur député, Jean Malempré.

Secrétaire de la chorale ouvrière locale L’Écho populaire, Joseph Déderich est élu, en 1894, trésorier de la Fédération socialiste verviétoise. Chargé de trouver des fonds pour la campagne électorale, il récolte une somme considérable. La Fédération le choisit en 1919 pour remplacer Joseph Sougnez*, futur bourgmestre de Wegnez (aujourd’hui commune de Pepinster, pr. Liège, arr. Verviers), comme secrétaire fédéral, charge qu’il assume bénévolement en continuant à tisser.

Ce n’est qu’en 1913 que le POB régional est à nouveau en mesure - comme c’est le cas entre 1895 et 1898 - de payer un permanent. Joseph Déderich quitte alors l’usine et peut se consacrer exclusivement au socialisme. À Ensival, il fonde en 1907, avec quelques vieux militants, la coopérative Germinal, dont il est président puis trésorier. De toutes les coopératives régionales, elle sera la seule à progresser régulièrement.

En 1909, Joseph Déderich succède à Jean Malempré, décédé, comme secrétaire du Cercle populaire ensivalois. Il s’occupe du ravitaillement durant l’Occupation de 1914-1918. En avril 1921, il est élu, à cinquante ans, conseiller communal. Nommé bourgmestre en juillet suivant, il quitte alors son poste de secrétaire fédéral – Léonard Ohn le remplace – pour s’occuper uniquement de sa commune et de « sa » coopérative, dont il devient le gérant.

Voulant conserver à la coopérative son caractère autonome, Joseph Déderich refuse jusqu’en 1935 la fusion dans l’Union coopérative de Liège qui regroupe, à partir de 1918, toutes les sociétés de la province. Chaque fois réélu, Déderich reste bourgmestre d’Ensival pendant un quart de siècle, parvenant à se maintenir durant l’Occupation de 1940-1844 sans collaborer. Il a la sagesse de ne pas se représenter en 1946, à 75 ans. Mais après les élections communales de 1946, c’est son fils, Armand Déderich, qui lui succède à la tête de la commune.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140749, notice DÉDERICH Joseph. par Freddy Joris, version mise en ligne le 5 juin 2012, dernière modification le 12 janvier 2020.

Par Freddy Joris

SOURCES : Le Travail, Verviers, 10 et 12 avril 1937 (icono) – BONAVENTURE R., Parti socialiste et mouvement syndical à Verviers, 1893-1914, Mémoire de licence ULg, Liège, 1962, p. 81 – Cercle populaire d’Ensival 1885-1982, s.l., s.d., p. 18-24 (icono) – HELLE (pseudo de E. Laurent), Silhouettes et profils verviétois, Verviers, s.d., p. 185-187 (caricature) – Le mouvement ouvrier socialiste à Verviers, Verviers, 1960, p. 57, 91 – ZUMKIR A., Les partis politiques et les élections dans l’arrondissement de Verviers sous le régime censitaire 1830-1893, Mémoire de licence ULg, Liège, 1948, p. 474.

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