Par Freddy Joris
Liège (pr. et arr. Liège), 10 octobre 1820 − Saint-Gilles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 24 février 1878. Républicain, pionnier du mouvement démocratique à Verviers (pr. Liège, arr. Verviers), membre de l’Affranchissement puis des Cosmopolitains.
Rentier, fils d’un noble luxembourgeois installé à Verviers et apparenté par sa mère à la riche famille des de Lezaack, Hyppolite de Steiger joue un rôle très important dans le mouvement démocratique verviétois, aux côtés de Joseph Goffin et de Hector Mottet. Collaborateur du quotidien radical, L’Union constitutionnelle, dès sa création en mars 1847, il est un an plus tard un des fondateurs et le vice-président du club républicain local, la Société des droits et des devoirs de l’homme. À ce titre, il a de fréquents contacts avec les autres milieux démocratiques belges, fort actifs en cette période riche de bouillonnements révolutionnaires.
Hyppolite de Steiger collabore avec Joseph Goffin au Peuple, bihebdomadaire ouvrier, que publie à Liège en 1849 Prosper Esselens*. Après l’incarcération de Mottet dans le cadre de l’« Affaire du Prado », il remplace celui-ci à la tête du club républicain verviétois. Suite à la condamnation à mort d’Esselens* et à la disparition forcée de son journal, il crée, pour lui succéder, en janvier 1850, le Journal du Peuple, dont il est le propriétaire et le rédacteur en chef. Dès cette époque toutefois, la Société des droits et des devoirs de l’Homme a cessé d’exister, et le Journal du Peuplepremier d’une longue série d’organes ouvriers verviétois, disparaît peu avant la fin de l’année.
Hyppolite de Steiger poursuit sa participation au mouvement démocratique alors en régression, notamment en collaborant au quotidien de Joseph Goffin, La Réforme, qui paraît jusqu’en 1855. Puis sa trace se perd durant près de vingt ans mais c’est fidèle à ses convictions de jeunesse qu’il vit ses dernières années à Bruxelles puis à Saint-Gilles où il s’installe en 1873. Alors agent commercial d’une compagnie de charbonnage et peu fortuné semble-t-il, de Steiger est reçu membre de la société de libre pensée l’Affranchissement en août 1874. Après la scission qui affecte celle-ci en janvier 1875, il fréquente les Cosmopolitains, association regroupant les plus radicaux des rationalistes. Hyppolite de Steiger représente cette société au Congrès rationaliste de Lodelinsart (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi) d’août 1875 et participe activement à ses réunions jusqu’en 1876 au moins.
Par Freddy Joris
SOURCE : JORIS F., La presse verviétoise de 1818 à 1850, Louvain-Paris, 1978 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’Histoire contemporaine, 87).