MÉDARD André

Par Jacques Girault

Né le 13 juillet 1892 à Paris (VIe arr.), mort le 1er janvier 1975 à Aillevillers (Haute-Saône) ; professeur de faculté ; résistant ; militant socialiste en Haute-Saône, conseiller municipal d’Aillevillers.

Fils d’un brocheur, André Médard, après avoir obtenu le baccalauréat en 1911, entra à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1912 et obtint une licence es-lettres (anglais) à la Sorbonne en 1914. Mobilisé en novembre 1914, officier, il fut interprète à l’État-major. Affecté au service de renseignement en Russie de novembre 1917 à novembre 1918 11 17-11 18, il devint attaché militaire en Suède jusqu’en novembre 1919.

Reçu à l’agrégation d’anglais en 1920, Médard fut nommé professeur en classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Henri Poincaré de Nancy, chargé de cours de langues à l’école supérieure de commerce et à l’école nationale des eaux et forêts. Il obtint en 1926 un enseignement de deux heures de conférences à la faculté des Lettres de Lille et se lia avec Reyther puis avec Jean-Jacques Mayoux. Par la suite, il obtint à la faculté de Nancy un service d’enseignement en philologie anglaise de 1926 à 1939, puis de langue et littérature anglaise en 1940 qu’il poursuivit pendant la guerre.

André Médard avait de la famille en Haute-Saône et séjournait souvent à Aillevilliers. Membre du Parti socialiste SFIO, il fut initié à la Franc-maçonnerie à la loge du Grand Orient de France à Vesoul. En juillet 1939, il s’en éloigna et expliqua plus tard, « j’ai cessé d’assister aux tenues à cette date considérant toute activité maçonnique comme incompatible avec ma qualité d’officier du deuxième bureau ».

André Médard fut mobilisé en septembre 1939 comme capitaine, officier de liaison au quartier britannique. Il devint chef de la commission interalliée en Belgique entre mai et juillet 1940. Il revint en zone interdite avec des faux papiers et participa à la constitution des premiers groupes gaullistes dans l’Est, en contact avec Mayoux, qui resta à Lyon jusqu’en 1942. Il continua à assurer son travail à Nancy (examens, cours) tout en prenant part à la direction des groupes de résistants, souvent étudiants, sous le nom de capitaine Lapluie. Mayoux revenu à Nancy, à la fin de 1942, était en contact avec lui. Mais en septembre 1943, Mayoux, découvert par la Gestapo, partit en Afrique du Nord. Médard étendit ses contacts en direction des cheminots et des postiers avec le réseau « Lorraine », en relations avec le Mouvement de libération nationale puis de « Ceux de la Résistance. Après l’arrestation d’un de ses lieutenants Robert Klee, professeur agrégé de philosophe, et de son beau-frère qui, déportés, moururent en déportation, il subit plusieurs interrogatoires par la Gestapo. Il participa à l’organisation des groupes de combats dans les Vosges et la Haute-Saône. Il revenait parfois à Nancy, et y fit notamment passer les examens en mai 1944. Le 9 juin 1944, après deux perquisitions à son domicile, il quitta la ville pour prendre le commandement du maquis Rabat jusqu’au 18 septembre 1944.

André Médard s’était marié en 1921. Veuf, il se remaria novembre 1935 à Nancy. Il était père d’un enfant.

André Médard fut chargé du cours de langue et littérature anglaise, suppléant Mayoux nommé à l’Assemblée consultative. Au retour de ce dernier, il conserva le poste de chargé d’enseignement jusqu’à sa retraite en 1950.

Toujours membre du Parti socialiste SFIO, André Médard fut candidat en Haute-Saône aux élections des assemblées nationales constituantes de 1945 et de 1946 en deuxième puis en troisième position sur la liste de « liste de discipline républicaine radicale socialiste »conclue entre la fédération socialiste et les radicaux-socialistes. En tête de la liste figurait le sénateur Maroselli, qui fut récusé par la direction nationale du Parti SFIO. La fédération reçut un blâme pour cette indiscipline. Il était alors conseiller municipal d’Aillevillers et conduisit la liste socialiste SFIO aux élections législatives de 1951.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140823, notice MÉDARD André par Jacques Girault, version mise en ligne le 7 juin 2012, dernière modification le 8 juin 2012.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F17 25384. — Arch. OURS, fédération SFIO de Haute-Saône.

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