Né en 1899 dans les environs de Lvov (Lemberg, Lviv), Ukraine, Galicie, mort le 18 mars 1968 à Paris (hôpital Tenon) ; volontaire en Espagne républicaine.
Né dans une famille juive, pauvre, très religieuse, Sygmunt Stein fréquenta le heder puis rompit très jeune avec la religion et avec sa famille. Socialiste, membre du Bund, il adhéra au Parti communiste en Galicie et en Tchécoslovaquie, à Prague. Il y dirigeait le Gezerd, un mouvement communiste de fixant pour objectif le renforcement de la République juive autonome au Birodidjan et publiait Birobidjan in Bau (Birobidjan en construction). Selon son témoignage, heurté par les procès de Moscou, il partit comme volontaire en Espagne pour trouver de nouvelles raisons de croire dans le communisme. Désigné à Albacète comme commissaire à la propagande, il y côtoya André Marty dont il fait un portrait charge dans ses souvenirs.
De retour d’Espagne, en avril 1938, il s’installa à Paris mais il resta sans revenu et sans connaître la langue. Il parlait le yiddish, l’hébreu, le polonais, l’ukrainien et l’allemand. Il vécut dans la Yevsektsia de Paris où il rencontra Perla Fajnmel originaire de Pologne qui devint sa compagne. À la déclaration de guerre, il voulait s’engager dans la Légion étrangère mais un accident l’en empêcha. À l’arrivée des Allemands à Paris en juin 1940, ils partirent en Corrèze, à Saint-Pantaléon-de-Larche, vivant de jardinage et de l’élevage de poules. Puis ils se marièrent et passèrent Suisse où leur fille unique, Odette Stein, naquit le 2 juin 1944.
Le couple revint à Paris à la Libération. Il écrivit dans Undzer vort et donna des conférences littéraires en yiddish tout en vivant de la confection dans le XXe arr.
Éloigné du communisme, très hostile au stalinisme, il restait de gauche et soutenait les luttes des travailleurs. Il rédigea en 1961, en yiddish, des souvenirs sur son engagement en Espagne, témoignage passionnant mais malheureusement truffé d’invraisemblances.
ŒUVRE : Sygmunt Stein, Ma guerre d’Espagne. Brigades internationales : la fin d’un mythe, traduit du yiddish, rédigé en 1961, Seuil, 2012
SOURCE : Sygmunt Stein, Ma guerre d’Espagne, op. cit.