MOUGENOT Jacky, Michel

Fils d’un cheminot et d’une secrétaire de direction, Jacky Mougenot effectua toute sa scolarité à Charleville. Après l’école primaire, il poursuivit ses études au lycée professionnel François Bazin. Il y réussit le CAP de mouleur et de plaquiste, puis le brevet industriel de dessinateur.

Jacky Mougenot entra dans le monde du travail en 1956. Il exerça le métier de mouleur plaquiste dans diverses usines des Ardennes avant d’être embauché en 1957 chez Faure, qui fut repris par Arthur Martin, à Revin. À la suite d’un accident du travail, il fut reclassé comme dessinateur industriel en 1964. À partir de 1970, Jacky Mougenot occupa le poste de gérant du restaurant d’entreprise. Avec le rachat d’Arthur Martin par le groupe Électrolux en 1980, il reprit son métier de dessinateur industriel qu’il exerça jusqu’en 1985. À cette date, il entra dans l’Éducation nationale en qualité d’agent de service. Il travailla pendant dix ans au collège de Sézanne (Marne) pour terminer sa carrière professionnelle au lycée Armand Malaise de Charleville-Mézières en 1999.

Jacky Mougenot s’engagea très tôt en politique. Il était âgé de quinze ans quand il adhéra en 1956 à l’Union des jeunesses républicaines françaises et au Parti communiste. Le 9 décembre 1956, il participa au congrès départemental du Mouvement de la Jeunesse communiste qui se substituait à l’UJRF : élu membre du secrétariat fédéral, il devint secrétaire fédéral en avril 1957. À ce titre, il fut délégué au 6e festival mondial de la jeunesse démocratique qui se tint à Moscou au mois d’août suivant. En mars 1959, Jacky Mougenot partit au service militaire à Verdun. Il fut d’abord condamné à trois mois de prison pour avoir distribué des tracts en faveur de la paix en Algérie dans l’enceinte de la caserne. Il fut ensuite envoyé dans une unité de combat en Algérie où il passa dix-huit mois. De retour à la vie civile en juin 1961, après vingt-huit mois d’armée, il retrouva son poste de secrétaire fédéral de la JC des Ardennes et le conserva jusqu’en 1965.

Dans le même temps, Jacky Mougenot milita activement au Parti communiste. Il fut d’abord membre du comité fédéral des Ardennes du 2 juin 1957 au 30 juin 1959. Secrétaire de la cellule d’entreprise Arthur Martin et de la section de Revin, il siégea ensuite au bureau fédéral du 27 janvier 1963 au 18 décembre 1966. Enfin, il fut de nouveau membre du comité fédéral jusqu’au 14 novembre 1971. Jacky Mougenot représenta aussi son parti aux élections pour le Conseil général. Il échoua à deux reprises dans le canton de Fumay : il obtint 1002 voix sur 9 964 inscrits et 4 772 votants le 8 mars 1964, puis 1 575 voix sur 10 147 inscrits et 5 837 votants le 8 mars 1970. Aux élections des 7 et 14 mars 1976, il recueillit 879 suffrages sur 5 433 inscrits et 3 417 votants au premier tour dans le canton de Revin nouvellement créé.

Jacky Mougenot eut davantage de réussite dans la vie politique locale. Élu le 14 mars 1977 sur une liste d’Union de la gauche qui remporta la victoire aux élections municipales à Revin, il devint troisième adjoint au maire socialiste Gérard Istace. Réélu le 6 mars 1983, il occupa alors le poste de neuvième adjoint. Il démissionna en 1985 en raison d’un changement de profession suivi d’une mutation. Jacky Mougenot, qui avait été le suppléant du député communiste René Visse (dans la circonscription de Charleville-Givet) du 19 mars 1978 au 14 juin 1981, quitta le Parti communiste en 1985. Il resta toutefois un sympathisant.

Parallèlement à ses engagements politiques, Jacky Mougenot, qui avait adhéré à la CGT en 1957, mena une activité syndicale importante. D’abord au sein de l’usine Arthur Martin, il fut secrétaire du syndicat de 1965 à 1985 et membre du comité d’entreprise de 1961 à 1985. Son militantisme et ses compétences l’amenèrent à exercer des responsabilités locales et départementales. Il occupa le poste de secrétaire de l’Union locale CGT de Revin de 1968 à 1985. Il siégea à la commission exécutive de l’UD-CGT des Ardennes du 15 juin 1973 au 18 juin 1976, puis au bureau départemental jusqu’au 28 mai 1982. Dès son embauche dans l’Éducation nationale, Jacky Mougenot rejoignit le SGPEN-CGT dans lequel il s’imposa vite comme un leader régional : il fut commissaire paritaire des personnels de l’Éducation nationale et membre du bureau académique de Reims de 1986 à 1995. Après son départ à la retraite le 5 février 1999, il siégea au bureau du Collectif retraités du personnel de l’Éducation nationale.

Jacky Mougenot s’investit également dans la vie associative à Revin, en particulier dans la cité HLM d’Orzy où il résida pendant de nombreuses années. Il fut membre du comité des locataires et du conseil d’administration du collège de ce quartier qui lui donnait près de 60 % des voix à chaque élection cantonale.

Divorcé et père de deux enfants (une fille et un garçon), Jacky Mougenot épousa, en secondes noces, Madeleine Collignon, agent de service de l’Éducation nationale, le 30 avril 1966 à Revin ; de cette union naquirent deux garçons. À la retraite, Jacky Mougenot s’était fixé, avec sa famille, à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).