LEMAIRE Louis, Auguste, Joseph

Par Lucette Battais, Françoise de Bricourt, André Caudron

Né le 14 avril 1913 à Roubaix (Nord), mort le 16 août 2003 à Bergues (Nord) ; président fédéral de la JOC de Roubaix-Tourcoing ; chef de service dans une entreprise textile ; permanent du syndicat régional des cadres du Nord-Pas-de-Calais, membre du bureau de la Fédération des ingénieurs et cadres CFTC.

Fils de Louis Lemaire, employé de commerce, et d’Anna Dekock, sans profession, Louis Lemaire dut perdre son père pendant la Première Guerre mondiale puisqu’il fut adopté par la nation le 26 février 1920. Il travailla dans une usine textile du nord de la France où il devint chef de service. Auparavant, entré à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) naissante, il était devenu rapidement président de la fédération de Roubaix-Tourcoing de ce mouvement, fédération qui comptait trente-huit sections en 1938. Il avait aussi adhéré le 1er août 1929 au syndicat des employés de l’industrie textile de Roubaix-Tourcoing. La guerre, en 1939, le rappela sous les drapeaux et il ne rentra de captivité qu’en 1945. Nommé secrétaire général du syndicat régional des cadres du Nord du 1er mars 1945 à 1953 au moins, il en fut permanent, en même temps que membre du conseil de la Fédération française des syndicats d’ingénieurs et cadres (FFSIC), créée en novembre 1944 et affiliée à la CFTC.

De mai 1948 à 1965, il conserva ce poste où il représentait les cadres du textile. Il participa aux travaux du bureau de la FFSIC de 1947 à 1948, puis au cours d’une seconde période, de 1962 à 1965. En septembre 1962, il avait été appelé dans le groupe des structures de la commission d’organisation ainsi que dans celui des conventions collectives de la fédération textile.

Lors du congrès extraordinaire de la CFTC, organisé les 6 et 7 novembre 1964 à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine), Louis Lemaire fut de ceux qui refusèrent l’abandon de la référence à la doctrine sociale chrétienne. À l’issue de ce congrès, il figura parmi les cinq membres démissionnaires de la commission administrative du Nord, avec Maurice Bodart, Robert Amard, Raymond Catty et François Decornet. Ceux-ci furent remplacés par des militants de la tendance majoritaire, favorables à la « déconfessionnalisation » et à l’adoption du nouveau nom CFDT. Louis Lemaire reconnut néanmoins le caractère démocratique de la méthode employée pour décider de l’évolution de la centrale et participa par ses exposés à l’effort d’information accompli au sein des unions locales pour la libre détermination des adhérents. Mais il choisit de rester à la « CFTC maintenue », suivant l’exemple de son président Maurice Gevaert et de la plupart des « anciens » de la Fédération générale des syndicats chrétiens de l’industrie textile. Ceux-ci, en effet, étaient très influencés par le franciscain Stéphane-Joseph Piat*, missionnaire du travail, partisan résolu du statu quo. Par contre, les jeunes se prononcèrent de préférence pour la CFDT.

Marié le 25 février 1943 à Roubaix avec Odette Thesse, Louis Lemaire était père de quatre enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article140959, notice LEMAIRE Louis, Auguste, Joseph par Lucette Battais, Françoise de Bricourt, André Caudron, version mise en ligne le 22 juin 2012, dernière modification le 9 juillet 2012.

Par Lucette Battais, Françoise de Bricourt, André Caudron

ŒUVRE : Pour être meilleur chef d’équipe, la leçon de quelques expériences, brochure, 23 pages, s.d.

SOURCES : Archives nationales du monde du travail, Roubaix, 2002026 106, JOC. — Archives confédérales CFDT, congrès confédéraux 1 G 12. — Archives interfédérales CFDT, fonds Hacuitex : conseils et bureaux de la fédération du textile. — Bruno Béthouart, Un siècle de combat syndical. Histoire de la CFTC-CFDT du Nord-Pas de Calais, ARHOS, 2007. — « Maurice Delahaye » par Madeleine Singer, Dictionnaire biographique mouvement ouvrier mouvement social, tome 4, CDRom, Éditions de l’Atelier, 2008. — Lettre de Lucien Demonchaux, 24 avril 2012. — État civil de Roubaix.

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