MARTIN Nicolas, Joseph, Antoine

Par Jacques Girault Jean-Marie Guillon

Né le 23 juin 1902 à Arles (Bouches-du-Rhône), exécuté sommaire le 27 juillet 1944 au Bessillon à Pontevès (Var) ; cafetier ; militant communiste dans le Var ; résistant.

Fils d’un maçon, Nicolas Martin travailla de 13 à 16 ans comme cuisinier-pâtissier à Arles puis devint limonadier à Toulon (Var) où, dans les années 1930, il tenait le bar Lafayette au centre ville, un des lieux de rencontre des communistes locaux. Il adhéra au Parti communiste en 1928. Candidat aux élections municipales, le 5 mai 1935, il obtint 2 546 voix sur 29 381 inscrits. A la fin de 1938, il devint membre du comité de la nouvelle région communiste varoise.

Nicolas Martin, veuf depuis août 1939, se remaria en août 1940 à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Surveillé par la police après sa démobilisation, Nicolas Martin fut interné au centre de séjour surveillé de Chibron, commune de Signes (Var), le 15 novembre 1940. Transféré à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), le 14 février 1941, puis à Fort-Barraux (Isère), il en fut libéré le 10 décembre 1942 et astreint à résidence à Brignoles (Var) où il géra le café « Cristal Bar », propriété de sa mère. Son café, considéré comme celui « des communistes » fut fermé de février à octobre 1943 pour vente d’absinthe. En contact avec les communistes locaux, dénoncé pour ses propos en novembre 1943, résistant, il fut arrêté en juillet 1944, probablement le 19 en même temps que Sylvestre Vinçon, ou le 24, par les felgendarmes et des éléments français du groupe Brandebourg. Interrogé, maltraité, il fut emprisonné à Brignoles et fit partie du groupe d’otages que les Allemands conduisirent avec eux lors de l’attaque du maquis FTP Battaglia, dans le massif du Petit Bessillon (Var), le 27 juillet 1944. Ils furent tous fusillés après avoir transporté des caisses de munitions. Selon l’attestation du commissaire aux effectifs FFI-FTPF, chef de groupe de réserve, « il avait pris part aux vols d’armes aux Allemands qui a eu lieu dan son bar ». Il fut homologué comme caporal-chef FFI à partir du 6 juin 1944 et comme élément des CFL (Corps francs de la Libération, ex-Armée secrète) du Var et de l’ORA (Organisation de résistance de l’Armée). Il reçut la Médaille de la Résistance à titre posthume le 26 juin 1960.

Plusieurs monuments, stèles et plaques furent érigés après la Libération pour rendre hommage aux otages fusillés et aux maquisards abattus le 27 juillet : une stèle sur les lieux même du drame, un monument au bord de la RN 560, à La Genevrière, inauguré le 27 juillet 1945, une plaque au carré des morts du cimetière de Brignoles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article141142, notice MARTIN Nicolas, Joseph, Antoine par Jacques Girault Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 7 juillet 2012, dernière modification le 8 février 2022.

Par Jacques Girault Jean-Marie Guillon

ICONOGRAPHIE : Nicolas Martin à la fin des années 1930 avec ses deux filles.

SOURCES : Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 9153 et Vincennes GR 16 P 398575 (nc). — Arch. Dép. Var, 4 M 59 4 4, 4 M 292, Cabinet. — Presse locale. —Documents fournis par la famille.

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