MAGNAN Gaston

Par Jacques Girault

Né le 30 août 1891 à Alba (Italie, province de Cuneo), mort le 29 septembre 1973 à Montferrat (Var) ; instituteur ; militant syndicaliste ; militant coopérateur ; maire de Montferrat.

Fils de bouchonniers fabricants, de nationalité française, Gaston Magnan, élève de l’école primaire supérieure de Lorgues (Var), entra à l’École normale d’instituteurs de Draguignan en 1908. Instituteur à partir de 1911 dans diverses communes du Var (Trans de 1911 à 1913, Le Muy, poste double de 1913 à 1916, Montferrat, poste double de 1916 à 1936). Après la suppression du poste de son épouse dans le cadre des mesures déflationnistes, il fut nommé directeur de l’école annexe à Draguignan de 1936 à 1942. À nouveau instituteur en classe unique à Montferrat en 1942-1943, il devint directeur de l’école enfantine Hériot à Draguignan en 1943 qui fut repliée à La Roche-Posay (Vienne) en mars 1944 à la suite des bombardements. Il exerça comme directeur du cours complémentaire de Draguignan en 1944-1945 et y termina sa carrière, l’année suivante.

Réformé du service militaire, Gaston Magnan se maria uniquement civilement en août 1913 à Rebouillon dans la commune de Châteaudouble avec une institutrice. Le couple eut deux enfants qui ne reçurent aucun sacrement religieux. Lors des nominations à Montferrat, il exerça le secrétariat de mairie.

Syndicaliste, en 1919, Gaston Magnan signait au nom des jeunes instituteurs, dans la presse syndicale, des articles sur les traitements ou appelant à rejoindre le syndicat. Aussi figura-t-il en 1921 parmi les instituteurs « supposés communistes » recensés par la Préfecture, ne devant cette présence qu’en raison de son abonnement à L’École émancipée. Il fit partie, dès le 15 mai 1924, de la section pédagogique varoise qui regroupait, autour de Florentin Alziary et de Joseph Pascal, quelques instituteurs syndiqués du département. A la fin des années 1920, les normaliens effectuaient chaque année une sortie pédagogique dans sa classe. Son enseignement vivant intégrait la pratique des classes-promenades, des observations, des expériences et s’enrichissait grâce aux nombreux contacts avec les partisans des méthodes pédagogiques de Célestin Freinet, dont Alziary.

Le 2 février 1927, répondant aux propositions d’Alziary favorables à l’unité, il notait : « L’œuvre à entreprendre dès maintenant et malgré l’opposition des deux fédérations, serait de préparer l’unité organique nationale. » Il poursuivait en soulignant que la loi des majorités pouvait mener par le biais de la représentation proportionnelle à l’organisation de tendances dans le syndicalisme. Pressenti par Alziary pour faire partie du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national (CGT), il refusa pour des raisons de santé et exprima un point de vue personnel sur le syndicalisme qu’il avait déjà fait connaître dans le bulletin syndical : « J’ai sur le syndicalisme des idées très arrêtées et peut-être trop synthétiques ». Sans éprouver pour Léon Jouhaux « un culte très étendu », il indiqua son accord avec l’idée « que la CGT ne s’intégrera jamais dans l’appareil fondamental. L’alliance est impossible ».

Correspondant local du Petit Provençal, Gaston Magnan possédait deux actions du groupe des coopérateurs de Montferrat adhérent à l’Union des coopérateurs du Var.
À la Libération, Gaston Magnan, « requis à titre civil » pour administrer provisoirement la commune de Montferrat, fut désigné à la tête de la délégation municipale en août 1944 au titre de la CGT par le Comité départemental de Libération. Élu conseiller municipal, il devint adjoint au maire, le 13 mai 1945 et démissionna, le 23 décembre 1945.

Retiré à Montferrat à partir de 1945, secrétaire de la mairie de Montferrat à nouveau en 1955, Gaston Magnan devint maire en mai 1959 et démissionna de ces fonctions par lettre au préfet, le 29 janvier 1962, pour raisons de santé. Cette démission ne fut annoncée au conseil municipal que le 24 mars 1963. Toujours président du groupe local des coopérateurs du Midi, il était le correspondant du quotidien La République du Var.

Gaston Magnan fut enterré civilement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article141178, notice MAGNAN Gaston par Jacques Girault, version mise en ligne le 14 juillet 2012, dernière modification le 30 avril 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var : 4 M 59 4 1, 18 M 94. — Arch. Coopérateurs du Midi. — Renseignements fournis par la fille de l’intéressé. — Arch. privées : F. Alziary. — Presse locale et syndicale. — Sources orales.

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