LONGUET Marcel

Par Claude Pennetier

Né le 13 mai 1920 à Preillé l’Eguille (Sarthe), mort le 20 juin 1992 à Saint-Avertin ; ouvrier du bâtiment, plâtrier ; secrétaire de la fédération communiste d’Indre-et-Loire  ; membre de la commission centrale de contrôle financière ; secrétaire de la commission centrale de contrôle politique.

Fils d’un cultivateur qui devint communiste et d’une mère sympathisante, Marcel Longuet obtint le certificat d’études primaires. Il avait une sœur. Par la suite, il eut un certificat de formation pédagogique, pour être moniteur de formation professionnelle accélérée (section plâtrier). La Jeunesse communiste reçut son adhésion en novembre 1936. Il fut aussitôt le secrétaire du groupe locale et le resta jusqu’en 1939, tout en militant à l’UJAF, aux Amis de l’Union soviétique et aux comités Amsterdam-Pleyel. Il déclara plus tard avoir compris le Pacte germano-soviétique, tout en indiquant que la cellule de Preillé avait perdu le contact avec la section et qu’elle-même l’avait perdu avec la fédération de la Sarthe. En 1940 : il travailla chez Demougin, entrepreneur de maçonnerie à Thoiré-sur-Dinan. En 1941, il se fit embaucher comme maçon pour une entreprise française (entreprise Agostini) au camp d’aviation de Tours utilisé par les Allemands, puis six mois plus tard refusa de travailler pour l’occupant. En octobre 1942, requis pour l’organisation Todt à Saint-Nazaire, son patron obtint un sursis en sa faveur. Le 27 mars 1943, requis pour le STO à destination de Steltin (Poméranie prussienne), il gagna Paris mais s’évada à la gare d’Austerlitz et se cacha difficilement à Paris, rue de Saintonge. En juin 1943, il se réfugia dans la Sarthe à Château-du-Loir et se fit employer dans des fermes. Revenu à Tours avec sa famille, il reprit son logement abandonné en 1943. « Je n’ai pris part à aucune résistance, dans le département, celle-ci n’étant pas active et ayant perdu contact avec les membres du Parti que je connaissais avant-guerre » écrivit-il à la Libération. Il revint à Tours en septembre 1944, milita à la JC et en janvier 1945 entra au PCF. Il était marié avec Henriette Pichard et était père de deux enfants.

La classe 1940 ne fut pas appelée au service militaire. Syndiqué depuis septembre 1944 au syndicat du bâtiment de Tours, Marcel Longuet devint secrétaire de la section des plâtriers, entra du conseil syndical et au bureau du syndicat de Tours avant d’être secrétaire du syndicat de Tours. Un nommé Renard ayant été accusé d’être un « provocateur » par la suite exclu du PCF, il le remplaça comme secrétaire permanent de l’USBB (Union syndicale du bâtiment et bois du département), pendant les grèves de 1947, il fut responsable du comité de grève et fit preuve d’une grande combativité. Vers la fin du mouvement, l’UD l’envoya chez les cheminots où il organisa le débrayage dans certains secteurs qui avaient repris. Il dirigea plusieurs grèves en 1948 et se battit pour faire revenir dans le giron de la CGT des syndicats passés à Force ouvrière (FO) comme ceux de Trogues et Paviers. La CGT en fit un secrétaire adjoint de l’Union départementale d’Indre-et-Loire en 1949. En janvier 1950, il prit l’initiative de la première action pratique contre la guerre en organisant l’arrêt d’un train transportant un canon de 380 de marine. Le 13 avril il fut un des animateurs efficace de la manifestation de Bléré contre le train de canons venant de Cherbourg. Ses qualités d’homme d’action furent remarquées dans le PCF.

Le Parti communiste lui fit suivre une École centrale de 4 mois d’octobre 1954 à février 1955 où il dut donner satisfaction, car il fut désigné comme directeur adjoint de l’école centrale pour la période janvier-février 1957. Cependant, les évaluateurs, tout en soulignant son intelligence, pensaient qu’il appliquait les directives "de façon un peu mécanique, sans toujours faire l’effort de réflexion et d’élaboration personnels suffisants". Il était décrit comme modeste, un peu bourru, combatif. Il avait été candidat en deuxième position législatives de janvier 1956 et était entré au conseil général à l’occasion de l’élection partielle du 21 octobre 1956. Il fut à nouveau candidat aux législatives de novembre 1958. Élu secrétaire fédéral communiste d’Indre-et-Loire en 1953 (3e) et premier secrétaire en juillet 1954, il le resta jusqu’en mars 1974, mais fut membre du bureau fédéral jusqu’en 1977 puis du comité fédéral jusqu’en 1985.

Marcel Longuet s’était affirmé au niveau national en entrant à la commission centrale de contrôle financier en janvier 1967, il fut, à partir de 1980, secrétaire de la commission centrale de contrôle politique. Proche de Gaston Plissonnier, il se vit confier des missions nécessitant efficacité et discrétion en liaison avec la commission des cadres, notamment celle des « archives réservées » selon le témoignage de Jean-Pierre Ravery.

A ses obsèques, le 24 juin 1992, Gaston Plissonnier, qui fut son mentor, salua celui qui était resté quarante ans dans les organismes fédéraux et neuf ans dans les organes de la direction nationale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article141387, notice LONGUET Marcel par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 juillet 2012, dernière modification le 21 juin 2013.

Par Claude Pennetier

ŒUVRE  : autobiographie, Une vie au service des miens et de mon idéal, achevée le 6 février 1990 (35 p.) et reproduite à quelques exemplaires.

SOURCES : Arch. comité national. — Notes de Jean-Pierre Ravery. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable