MONTMAYEUR Charles

Par François Prigent

Né le 31 octobre 1891 à Carhaix (Finistère), mort en mars 1966 à Guémené-sur-Scorff (Morbihan) ; garagiste ; militant laïque ; conseiller municipal radical (1935) ; résistant Libération-Nord ; membre de la direction fédérale de la SFIO (1946-1966) ; maire de Guémené-sur-Scorff (1946-1966) ; conseiller général de Guémené-sur-Scorff (1945-1949).

Charles Montmayeur s’engagea autour des réseaux républicains locaux, élu conseiller municipal radical de Guémené-sur-Scorff en 1935. Passé à la SFIO par le biais de son investissement dans le réseau Libération-Nord (prisonnier de guerre), il fut élu maire de Guémené-sur-Scorff en 1945.

Renforçant le groupe socialiste au conseil général (Emmanuel Svob* à Lorient 2, Raymond Moysan* à Lorient 1, Jean Le Coutaller* à Gourin, et Ferdinand Thomas* à Hennebont), il fut élu conseiller général de Guémené-sur-Scorff en 1945 (recueillant 49.9% des voix au premier tour). Membre de la commission départementale des finances, il incarnait la captation socialiste du vote bleu de cette zone du Morbihan.

Garagiste très populaire, il géra sa commune à la suite du pharmacien Le Halpert* (SFIO) de 1946 jusqu’à sa mort en mars 1966. En revanche, il fut battu au renouvellement cantonal de 1949 dans un contexte d’affrontement avec le PC et le MRP, tout comme Jean Le Coutaller à Gourin. Avec 13.6% des suffrages au premier tour, il dut se désister en faveur du candidat communiste. Un rapport des RG suite à sa défaite en 1949 signale également sa « faible audience dans les milieux paysans, au contraire de son adversaire conservateur ».

Secrétaire de section et figure majeure du réseau d’élus locaux de Jean Le Coutaller, Charles Montmayeur joua un rôle important dans la direction fédérale de la SFIO durant les années 50 et 60, tout particulièrement au sein de la commission des contrôles et des conflits.

Militant laïque, sapeur-pompier, ses réalisations dans la lignée du socialisme municipal à dimension républicaine furent continuées par son premier adjoint l’instituteur Louis Hubert* (successeur à la mairie, SFIO puis PS entre 1966 et 1983).

Donnant son nom à une cité logement, la figure de Charles Montmayeur fut aussi invoquée dans un canton instable politiquement par ses successeurs socialistes aux cantonales, Jean Moëc (professeur, élu conseiller général dans une triangulaire 1985-1992, maire entre 1983 et 2001) et Jean-Luc Guilloux (employé municipal à Lorient, conseiller général 1998-2004, maire de Ploërdut en 2001). En 2001, la mairie comme le siège de conseiller général fut conquis par un enseignant communiste, Jean-Claude Perron.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article141646, notice MONTMAYEUR Charles par François Prigent, version mise en ligne le 15 octobre 2012, dernière modification le 19 septembre 2017.

Par François Prigent

SQURCES : Arch. Dép. Morbihan, 85 J, 2 W 15 741, 2 W 14 359, 2 W 12809 et 2 W 14372. — Arch. Fédérales du PS du Morbihan. — Arch. de l’OURS, dossiers Morbihan. — Le Rappel du Morbihan (1947-1998). — François Prigent, « Les réseaux seconds en politique. Prosopographie des conseillers généraux socialistes du Morbihan au XXe siècle (1898-2004) », in Recherche Socialiste, n° 42, mars 2008. — Entretiens avec Jean Moëc et Jean-Luc Guilloux.

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