CHANDON Daniel, André, Georges

Par Daniel Grason

Né le 12 septembre ou 12 décembre 1922 à Gretz-Armanvilliers (Seine-et-Marne), mort le 7 mai 1981 à Paris (XIIIe arr.) ; soudeur à l’arc, serrurier ; militant communiste ; résistant ; déporté.

Fils de Georges, employé à la Compagnie des Chemins de fer du Nord et de Marcelle, née Bouchard, Daniel Chandon vivait chez ses parents 9 avenue de Bobigny à Noisy-le-Sec (Seine, Seine-Saint-Denis). Son père était membre du parti communiste. Daniel Chandon adhéra en 1937 aux jeunesses communistes ainsi qu’à la FSGT.

Pendant l’occupation allemande, il resta en contact avec des membres des jeunesses communistes de la région Paris-Est. Le 12 août 1941, il apprit qu’une manifestation était organisée par les jeunesses communistes le lendemain pour protester contre la présence des troupes allemandes. Le rendez-vous était fixé entre 18 heures et 19 heures à la sortie du métro Havre-Caumartin. Étant chômeur Daniel Chandon était très disponible, il contacta les frères Pierre et Claude Boucharinc. Ces derniers hésitaient, puis décidèrent de l’accompagner.

Ils sortirent du métro vers 18 heures 45, parcourent une courte distance sur le boulevard Haussmann puis furent interpellés par des policiers. Il y eut dix-sept jeunes d’arrêtés dont une jeune fille, Odette Lecland, future Odette Nilès. Tous furent emmenés pour interrogatoire dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police. La procédure et les scellés étaient adressés au conseiller Karl Boemelburg commandant SS-Sturmbannführer qui dirigeait la SIPO et la Gestapo sur le territoire français.

Un militant Désiré Bertieau parvint à s’enfuir du Dépôt le 14 août. Le 23 août les seize jeunes qui étaient encore détenus comparaissaient devant une cour martiale allemande, siégeant rue Saint-Dominique, Paris (VIIe arr.). Daniel Chandon fut condamné aux travaux forcés à perpétuité pour "avoir favorisé l’ennemi ", il en fut de même de Marcel Ancelin, Émile Grout et Rémy Toutin ; le procureur général du Parquet de Cologne fut chargé de l’éxécution des peines. Désiré Bertieau fut condamné à la même peine par défaut. Émile Grout mourut le 27 octobre 1941 à la prison de Rheinbach (Allemagne).
Il y eut trois condamnations à mort, Raymond Justice, Jean-Louis Rapinat et André Sigonney, qui furent fusillés le 26 août 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine).
Les neuf autres jeunes qui avaient été arrêtés furent acquittés, mais internés administrativement. Parmi ces derniers Simon Bronsztein fut fusillé le 23 avril 1942 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) comme otage et le FTP François Marais fut fusillé le 6 octobre 1943 au Mont-Valérien.

Le 22 septembre 1941 un train quitta la gare de l’Est à destination de l’Allemagne, Daniel Chandon fut emprisonné la prison de Karlsruhe, puis à celles de Rheinbach, Sieburg, enfin au camp disciplinaire de Nieder-Roden au sud de Francfort-sur-le-Main, créé le 21 avril 1938 pour interner les opposants allemands au régime nazi. Il fut libéré le 27 avril 1945.

Un certificat d’appartenance à la Résistance Intérieure Française au titre du Front national lui fut délivré le 9 novembre 1948 par le Secrétariat d’état aux Forces armées, ainsi qu’un certificat d’arrestation le 17 décembre 1948 par le Ministère des anciens combattants et victimes de la guerre. Il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déporté interné résistant (DIR).

Daniel Chandon épousa le 14 janvier 1946 Paulette Rolandez à Vincennes (Seine, Val-de-Marne), le couple eut trois enfants, habita 270 rue Diderot, puis 170 rue de la Jarry. Il travailla comme serrurier aux établissements Dubois à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne). Il mourut à Paris le 7 mai 1981.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142119, notice CHANDON Daniel, André, Georges par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 septembre 2012, dernière modification le 20 juin 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KB 64, 77W 25. — SHD Vincennes, GR 16 P 11830. — Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. — État civil, Gretz-Armanvilliers.

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