DELORT Raymond, Jean

Par Daniel Grason

Né le 6 juin 1923 à Bondy (Seine, Seine-Saint-Denis), mort le 4 novembre 1973 au Raincy (Seine, Seine-Saint-Denis) ; terrassier ; militant communiste ; interné.

Fils de Raymond, chauffeur et de Hélène, née Augé, Raymond Delort suivit l’école primaire, savait lire et écrire. Il vivait chez ses parents dans un pavillon 29 Rue de Versailles à Bondy. Depuis juin 1941 il travaillait comme terrassier à l’entreprise Caroni à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne).
Le 13 août 1941 alors qu’il sortait du métro à la station Havre-Caumartin en compagnie de Marcel Ancelin, tous les deux étaient interpellés par des inspecteurs de police. Il fut emmené pour interrogatoire dans les locaux des brigades spéciales à la préfecture de police de Paris. Il déclara que ce même jour, vers 17 heures 30, il avait rencontré Marcel Ancelin au café-tabac route de Rosny, près du canal de Bondy, celui-ci lui demanda de l’accompagner à Paris où il devait prendre livraison d’un costume neuf chez un tailleur. Il affirma : « Ancelin ne m’a à aucun moment parlé d’une manifestation communiste ». La perquisition de son domicile fut infructueuse.
Il y eut dix-sept jeunes d’arrêtés dont une jeune fille, Odette Lecland, future Odette Nilès. La manifestation était organisée par la région Paris-Est des Jeunesses communistes. Les policiers adressèrent la procédure et les scellés au conseiller Karl Boemelburg commandant SS-Sturmbannführer qui dirigeait la SIPO et la Gestapo sur le territoire français. Raymond Delort fut incarcéré au Cherche-Midi, Paris VIe arr., prison administrée par les allemands. Le 23 août il comparaissait devant une cour martiale allemande, siégeant rue Saint-Dominique (VIIe arr.). Il y eut des condamnations aux travaux forcés à perpétuité, trois condamnations à mort, peines prononcées pour avoir favorisé l’ennemi. Du fait de l’absence de preuves Raymond Delort fut acquitté comme huit de ses camarades, mais internés administrativement en application du décret du 18 novembre 1939.
Raymond Delort fut interné au camp de Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), son père écrivit le 21 septembre 1941 au préfet de police. Il indiquait que lui fut un « ancien combattant de la Grande Guerre » où il servit dans l’Artillerie de campagne, étant né en 1899, cette participation dut être brève. Remobilisé en août 1939, fait prisonnier, il venait d’être libéré le 4 juillet 1941. « Je ne pense pas que vous priverez un ancien soldat de son fils unique, dont j’ai été assez privé pendant deux ans ; mon fils ne s’est jamais occupé de politique ». Il espérait son retour proche : « Je prends du reste serment de garder mon garçon sous mon entière responsabilité. » Cette demande de libération fut rejetée.
Son père était mouleur machiniste aux Fonderies et Aciéries de Paris et de la Seine à Noisy-le-Sec, sa mère Hélène travaillait comme soudeuse à la Société des accus fixes et de traction à Romainville. Le père continua ses démarches pour le faire libérer du camp de Voves (Eure-et-Loir) où il était interné en mai 1942. Les démarches aboutirent, le préfet de ce département prit un arrêté le 14 août 1942 où il ordonnait sa libération.
Raymond Delort épousa Huguette Danet le 10 février 1945 en mairie de Bondy. Il mourut le 4 novembre 1973 au Raincy.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142127, notice DELORT Raymond, Jean par Daniel Grason, version mise en ligne le 25 septembre 2012, dernière modification le 20 juin 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77W 25. — Bureau Résistance (pas de dossier). — Vincent Duguet, Des Bondynois dans la Résistance, s. date. — État civil, Bondy.

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