MESSIAEN Sirène, épouse BLIECK. [Belgique]

Par Willy Haagen

Menin (Menen, pr. Flandre occidentale, arr. Courtrai-Kortrijk), 20 août 1899 − Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 8 mai 1976. Tailleuse, militante à la Jeune garde socialiste, militante et dirigeante du Belgische socialistische partij et des Socialistische vooruitziende vrouwen au niveau provincial et national, conseillère communale, échevine à Menin, résistante, épouse de Cyriel Blieck.

Née en août 1899 à la Maison du peuple de Menin, Sirène est la fille de Vital Messiaen*, tailleur, et la sœur d’Edgard Messiaen*. Sa mère est gérante du café de la Maison du peuple. Sirène Messiaen étudie jusqu’à l’âge de quatorze ans. Elle ne peut continuer ses études car, à l’époque, il n’existe pas d’école moyenne dans l’enseignement officiel, du moins pour les filles. Après ses études, elle travaille comme tailleuse avec sa sœur.

Pendant la Première Guerre mondiale, en 1917, la famille Messiaen quitte Menin et part pour Malines (Mechelen, pr. Anvers, arr. Malines) où Sirène travaille dans un magasin de chapeaux. Là, elle assiste aux réunions clandestines du Parti ouvrier belge (POB) à la Maison du peuple locale, réunions qui sont principalement des soirées de délassement. Début 1919, la famille Messiaen revient à Menin où, après la reconstruction, elle exploite un café. Sirène Messiaen entre alors en contact avec les membres du bureau local des Jeunes gardes socialistes (JGS), entre autres, Maurice Detaevernier*, André Deleu* et Cyriel Blieck. Elle fait également partie des JGS mais, peu de temps après, elle passe à l’Algemeen jeugd centraal (AJC - Centrale générale de la jeunesse).

En 1924, Sirène Messiaen épouse Cyriel Blieck (1898-1937). Avec son mari, elle siège au Comité provincial de l’AJC d’Ostende (pr. Flandre occidentale). Dans cette fonction, elle est coorganisatrice de plusieurs manifestations de l’AJC, entre autres, à Brasschaat (pr. et arr. Anvers), Menin et dans les environs de Bruxelles à l’occasion de la manifestation pour les cinquante ans du POB en 1935. Elle poursuit la tâche de son mari, après le décès de celui-ci, et devient secrétaire adjointe de la Fédération du Belgische werklieden partij (BWP - Parti ouvrier belge (POB)) de l’arrondissement de Courtrai (pr. Flandre occidentale). Elle se charge alors de la rédaction de l’hebdomadaire socialiste Volksrecht (Droit du peuple).

En même temps, Sirène Blieck devient membre du Comité d’arrondissement de la Ligue des femmes socialistes. Ce dernier l’envoie comme déléguée au Comité national du POB-BWP pour l’action des femmes. En 1928, elle est nommée secrétaire propagandiste permanente pour la Flandre en remplacement de Mariette Adam*. Elle entre en contact avec Jos Star, Hélène Bouchery, née Hardyns, Mathilde Vandemeulebroucke et Alice Heyman. Lorsque Alice Heyman démissionne comme rédactrice en chef de Stem der vrouw (La voix de la femme), S.M. reprend cette fonction et c’est Vogelina Lobe-Dille* qui lui succède.

En 1930, Sirène Blieck reprend la direction de la maison de vacances de l’Union nationale des mutualités socialistes « Peter Pan » à Heist (aujourd’hui commune de Knokke-Heist, pr. Flandre occidentale, arr. Bruges). En juin 1931, elle abandonne son poste de secrétaire propagandiste. Elle reste membre du Comité national du POB-BWP pour l’action des femmes et membre du conseil de rédaction de Stem der vrouw. L’année suivante, elle est cofondatrice d’un secrétariat provincial du mouvement des femmes socialistes de Flandre occidentale. Julia Dierkens* est présidente et Sirène Blieck secrétaire. En 1932-1933, ce secrétariat se transforme en un groupement des Socialistische vooruitziende vrouwen (SVV - Femmes prévoyantes socialistes (FPS)), dont d’abord G. Piette* et plus tard Maria Dekeyser* sont secrétaires.

À partir de 1933, Sirène Blieck crée plusieurs sections locales des SVV en Flandre occidentale. En 1936, le Comité national des SVV-FPS lui demande de créer une section locale dans l’arrondissement d’Alost-Audenarde-Renaix (Aalst, Oudenaarde, Ronse, pr. Flandre orientale). Là également les groupements de femmes socialistes existants sont transformés en sections des SVV. Léone Hantse, de Renaix, est désignée comme secrétaire d’arrondissement tandis que S. Blieck se charge, pour un temps, de la présidence. Elle devient membre du Comité national des coopérateurs, ceci grâce aux nombreux groupements des SVV qui mènent une propagande pour la coopération. En 1936, elle devient membre du Comité provincial de l’Œuvre nationale de l’enfance. En tant que membre du Conseil d’administration de l’Union nationale des mutualités socialistes, elle prend part à quelques voyages d’étude à l’étranger.

Élue conseillère communale en 1932, Sirène Bliecke est désignée par Auguste Debunne comme échevine de la Santé et des Œuvres sociales à Menin. De 1938 à 1942, elle siège comme simple conseillère communale socialiste. Dans les années 1930, elle prend activement part à la propagande pour le Plan du travail. À partir de 1934, elle siège dans différentes commissions à Bruxelles pour discuter de l’exécution de ce plan.

En 1935, Sirène Blieck accompagne une délégation de femmes en Russie pour participer à la Ligue des femmes contre le fascisme et pour la paix. Pendant la guerre civile d’Espagne, elle visite Barcelone, avec quelques journalistes. Elle est reçue, avec Marthe Huysmans*, par la Passionaria et le ministre de la Guerre. Après la visite de Barcelone, Madrid, Valence et du front de Reuel, elle travaille activement à la venue d’enfants espagnols en Belgique qui sont d’abord accueillis dans le home Émile Vandervelde à Oostduinkerke (pr. Flandre occidentale).

Lors de l’invasion allemande en 1940, Sirène Blieck fuit en France, s’arrête à Clermont-Ferrand puis revient à Menin le 17 juillet 1940. Elle apporte chez elle les documents des SVV qui se trouvaient au secrétariat local du Parti. Le 21 mars 1942, elle quitte Menin pour devenir directrice dans un préventorium pour femmes de la solidarité mutuelliste, établi à Uccle (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale). Avec Alex Borguet* et Jeanne Vanderveken*, elle siège au bureau clandestin du Belgische socialistische partij (BSP - Parti socialiste belge (PSB)) comme représentante du mouvement des femmes. Elle écrit également des articles pour la presse clandestine.

Après la Seconde Guerre mondiale, Sirène Blieck reste provisoirement directrice du préventorium, se charge du secrétariat des SVV de Flandre occidentale, où elle travaille avec Marcella Isaac*, et du secrétariat national du mouvement. La mise en application de la loi sur la sécurité sociale de décembre 1944 et les nouvelles dispositions de l’arrêté du Régent concernant les indemnités pour l’assurance libre poussent à la création d’une mutualité primaire de femmes, dans chaque fédération mutuelliste. S. Blieck l’organise en Flandre, entre autres, à Alost, Anvers (Louise Cuypers), à Gand (Alice Heyman), à Namur (Béatrice De Cleer* et Léonce Nizet) à Saint-Nicolas (Liège) (Mireille Rotti), à Verviers (Germaine Copée) et finalement en Flandre occidentale. En 1946, elle est coorganisatrice de cours ménagers.

En 1949, Sirène Blieck est responsable du secrétariat du Centre national pour la jeunesse et la famille. Elle se charge, même pour un temps, de la page féminine dans De Werker (Le travailleur). À partir de 1946, elle siège au Conseil supérieur pour le logement, et, la même année, elle devient présidente du Conseil d’administration de la Maison des mères isolées à Uccle. En 1947, elle siège à la Commission du Conseil supérieur pour la famille dont elle devient vice-présidente en 1958.

En 1953, Sirène Blieck devient secrétaire nationale des SVV-FPS. Pendant de nombreuses années, elle est membre du conseil d’administration de la Caisse de remboursement d’allocations familiales et de l’Œuvre nationale des orphelins, veuves et parents, dans la même lignée des victimes de guerre, et, pendant quelques années, membre du conseil d’administration de Vacances et santé. Elle est également cofondatrice de l’asbl Familiale onderlinge hulp van de SVV (Aide familiale mutuelle des FPS). Elle participe à de nombreux congrès nationaux et internationaux.

Sirène Blieck prend sa pension le 1er août 1961 et Betty Frantzen* lui succède. Elle reste néanmoins membre des organes d’administration de la ligue nationale et d’organisations des femmes socialistes et présidente de la Fédération des SVV du Sud et du Centre de la Flandre occidentale et de l’asbl Kindervreugde (La joie de l’enfant).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142191, notice MESSIAEN Sirène, épouse BLIECK. [Belgique] par Willy Haagen, version mise en ligne le 5 octobre 2012, dernière modification le 4 octobre 2023.

Par Willy Haagen

SOURCES : Syrène Blieck, een socialistische militante, s.l. 1969 − Voor allen, arrondissement Kortrijk, 6 october 1961 ; 7 maart 1975 ; 28 februari 1975 ; 21 mei 1976 ; 25 april 1975 − Vooruit, 6 october 1961, p. 6 (icono) ; 12 mei 1976, p. 6 (icono) − Volksgazet, 12 mei 1976, p. 6 − De Stem der vrouw, januari 1964, p. 6.

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