BOUCHERY Désiré, Jacques, Romain.

Par Willy Haagen

Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand), 1888 − Malines (Mechelen, pr. Anvers-Antwerpen, arr. Malines), 6 novembre 1944. Employé de banque, enseignant puis directeur de l’École ouvrière supérieure, rédacteur au Vooruit, militant à la Jeune garde socialiste, député de l’arrondissement de Malines, ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones, conseiller communal et échevin de Malines, administrateur de plusieurs coopératives socialistes, époux de Hélène Hardijns.

Fils d’Alfons Bouchery, employé, et de Maria Alida De Clercq, Désiré Bouchery doit abandonner prématurément de brillantes études à l’université de Gand. Son père meurt jeune. Afin d’alléger les difficultés financières de la famille Bouchery, le jeune Désiré devient employé de banque. Il garde néanmoins contact avec le monde estudiantin gantois où il fait la connaissance notamment de Henri De Man. C’est également au sein de l’association Reiner leven (Vie plus saine) qu’il rencontre la fille de Ferdinand Hardijns*, rédacteur en chef à l’époque du journal socialiste, Vooruit (En avant). Hélène Hardijns devient son épouse et lui donne deux enfants, une fille et un garçon.

Désiré Bouchery est membre de la Jeune garde socialiste (JGS). Dirigeant du mouvement de de Gand en mai 1910, il est dirigeant de l’aile flamande à la fin de l’année. Il est membre du collectif de rédaction de la Lutte des classes. Vers 1906, il est nommé propagandiste du Parti ouvrier belge (POB). Il exerce le métier d’employé de banque jusqu’en 1919, date à laquelle, après un examen, il devient rédacteur au Vooruit. Comme journaliste, il s’intéresse principalement à la chronique sociale et politique.

En 1911, lors de la création de la Centrale d’éducation ouvrière (CEO), Désiré Bouchery y est nommé professeur pour la partie flamande du pays. Il s’installe à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale). Sans être un orateur vraiment populaire - il n’est ni un démagogue, ni un agitateur -, Bouchery essaie d’enseigner le « socialisme » de manière raisonnée. Après la Première Guerre mondiale, la CEO organise à Uccle une école permanente, Bouchery continue à enseigner dans la section flamande. De même, lorsque l’école obtient le statut officiel de service public, la formation des cadres reste son but et il y poursuit son enseignement. Pendant toute sa vie, il restera un défenseur de l’École ouvrière supérieure (EOS). En 1925, il devient directeur de la section flamande de l’EOS.

De 1919 à 1944, Désiré Bouchery est député socialiste de l’arrondissement de Malines. De 1925 à 1936, il est secrétaire de la Chambre des représentants et, de 1939 à 1944, il en est vice-président. Bien qu’il occupe le poste de ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones dans les cabinets Van Zeeland (1936-1937) et Janson (1937-1938), son intérêt va surtout aux problèmes de l’enseignement. Dans le débat sur la proposition de loi Van Cauwelaert à propos de la flamandisation de l’université de Gand en 1922, il en souligne surtout la portée démocratique.
En 1922-1923, au nom de la Fédération du POB de Malines, Désiré Bouchery soutient Camille Huysmans* à qui les socialistes wallons reprochent sa politique scolaire à Anvers. En 1929, il est membre de la Commission linguistique Flamands-Wallons du POB.

Comme échevin de l’Instruction publique et du Contentieux de Malines de 1921 à 1926, Désiré Bouchery siège dans diverses commissions à Malines. Ainsi il est membre de la Commission administrative de l’École professionnelle communale en 1922, président de la Commission administrative de l’Académie des Beaux-Arts en 1921. Il est président, de 1921 à 1926, puis membre de la Commission administrative du Conservatoire de musique et président de la Commission administrative de la Bibliothèque populaire en 1921.

Bouchery est également actif sur le plan coopératif dans la région de Malines-Lierre (pr. Anvers). Il est administrateur de plusieurs coopératives, notamment de la coopérative, Vooruit, à Malines. À partir du 9 décembre 1939, il est membre du Comité provincial d’aide et de ravitaillement des citoyens de la province d’Anvers.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Désiré Bouchery est interné au camp de Breendonk (commune de Willebroek, pr. Anvers, arr. Malines) puis à Huy (pr. Liège, arr. Huy). Pendant les derniers mois de la guerre, il doit séjourner à Leert avec sa femme. Peu avant la Libération, malade, il revient à Malines où il décède le 6 novembre 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142213, notice BOUCHERY Désiré, Jacques, Romain. par Willy Haagen, version mise en ligne le 5 octobre 2012, dernière modification le 16 décembre 2021.

Par Willy Haagen

ŒUVRE : Kursus in zes lessen voor de antisocialistische argumenten, Brussel, s.d. − De geschiedenis der Belgische arbeidersbeweging, kursus in zes lessen, Brussel, 1914.

SOURCES : Encyclopedie van de vlaamse beweging, t. I, Tielt, 1983, p. 211 − VAN MOLLE P., Le Parlement belge 1894-1972, Anvers, 1972, p. 23 (icono) − « Herdenking Desire Bouchery door Leo Magits », Voor allen, 2 mei 1970, p. 1-4 (icono) − JANSSENS L., BLADT R., 75 jaar centrale voor arbeidersopvoeding, Brussel, 1986.

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