MACEDO Joseph, dit MARTEL

Fils d’un garçon de ferme, orphelin de mère en 1904, Joseph Macedo prit le métier de son père dès l’âge de sept ans et le garda jusqu’à son départ à l’armée à vingt-et-un ans. Sergent, envoyé en France, décoré pour avoir sauvé un de ses camarades, il fit la connaissance de Blanche Guérin, dactylographe, qu’il épousa. Dans un rapport de 1934, elle le qualifia d’ « illettré ». Il fut gardien d’immeuble à New-York, puis vint en France où il travailla comme garçon de magasin, garçon de laboratoire et portier à l’hôpital Américain de Neuilly.

Chômeur, il retourna aux USA avec sa femme, mais ne connut que la misère. Révolté, il se rapprocha semble-t-il des milieux anarchistes  ; sa femme en tout cas reconnut avait été membre d’un groupe anarchiste. Elle écrit : « Lorsque je me suis mariée j’étais écœurée de la saleté de la bourgeoisie, mon mari n’ayant jamais vécu parmi elle, était au début réfractaire aux idées révolutionnaires, c’est moi qui lui ai inculquées ».

À nouveau en France à partir de février 1933, il n’obtint pas de travail, mais sa compagne exerça le métier de dactylo à la Fédération CGTU des services publics, sous les ordres de Marcel Paul*. Il adhéra au Parti communiste en février 1933, cellule 842, 18e rayon de Paris, avec comme secrétaire de cellule Lucienne Marrane. Il travaillait avec les militants portugais de Saint-Ouen car il en connaissait la langue.

Sa femme fut en conflit avec Marcel Paul. Elle était accusée d’avoir donné des informations sur son service au Libertaire. Elle n’était que sympathisante et demandait son adhésion au Parti communiste. Une enquête du parti mit en lumière des écarts de vie dans la jeunesse de Blanche Macedo et un penchant pour l’anarchisme. Elle communiqua au parti une étonnante lettre de confession de treize pages en demandant d’exercer un contrôle « le plus rigoureux sur tous mes actes, dépenses etc, et de ne pas craindre de me rappeler sévèrement aux ordres au moindre écart ». Rien n’y fit, le couple fut écarté du mouvement communiste.