CHARPENTIER Gabriel

Par Daniel Grason

Né le 18 juillet 1920 à Paris (XXe arr., Seine), mort le 30 novembre 2009 à Saintes (Charente-Maritime) ; ébéniste ; militant communiste.

Fils d’Émile Charpentier et de Blanche Vacossaint, Gabriel Charpentier obtint à l’issue de l’école primaire son CEP. La famille demeurait 52 rue Eugène Varlin à Goussainville (Seine-et-Oise, Val-Oise). Il travaillait aux établissements Siegel 2 rue de la Chine, (XXe arr.). Militant de la jeunesse communiste depuis 1938, il vivait 116 boulevard de la Villette, Paris (XXe arr.), il poursuivit son activité après l’interdiction de l’organisation. Le 11 mai 1940, les gendarmes de Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis) l’arrêtèrent dans une rue de la ville alors qu’il distribuait des tracts du parti communiste. Incarcéré en détention préventive à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), les autorités allemandes le firent libérer en juin 1940.

Des inspecteurs appréhendaient dix-sept jeunes le mercredi 13 août à proximité de la station de métro Havre-Caumartin, (IXe arr.). Les jeunesses communistes de la région Paris-Est entendaient manifester vers 18 heures 30 contre la présence des troupes allemandes. Gabriel Charpentier interrogé dans les locaux des brigades spéciales à la préfecture de police reconnut son appartenance passée à la jeunesse communiste, en soulignant qu’il était simplement un distributeur de tracts qui assistait aux réunions et participaient aux manifestations.

Depuis la dissolution de l’organisation, il déclara qu’il participait à quelques distributions de tracts à Goussainville. Il relata son arrestation en mai 1940 à Saint-Denis et sa libération par les allemands. Il avait quitté ses parents depuis plus d’un an, il affirma avoir cessé toute activité, il refusa d’indiquer son nouveau domicile parisien. Quant à sa présence près du métro Havre-Caumartin, il expliqua qu’étant en congé, il se trouvait là tout à fait par hasard.

Les policiers adressèrent la procédure et les scellés au conseiller Karl Boemelburg commandant SS-Sturmbannführer qui dirigeait la SIPO et la Gestapo sur le territoire français. Gabriel Charpentier fut incarcéré au Cherche-Midi (Paris, VIe arr.), prison administrée par les allemands. Le 23 août une cour martiale allemande, siégeant rue Saint-Dominique (VIIe arr.), prononça trois condamnations à mort : Jean-Louis Rapinat, Raymond Justice et André Sigonney, Il y eut quatre condamnations aux travaux forcés à perpétuité pour avoir favorisé l’ennemi, il était parmi les neuf relaxés qui prirent la destination d’un camp d’internement. Interné à Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), il épousa le 22 novembre 1941 Paulette Vandaele, avec qui il divorça le 8 juillet 1965.

Gabriel Charpentier fut homologué interné résistant.

Après la guerre, il continua à militer au parti communiste, il devint trésorier de la Fédération de la Seine de l’Union des Vaillants et des Vaillantes, sa femme militait à l’Union des Femmes Françaises. Le couple habita au 48 de la cité des Sorbiers à Chevilly-Larue (Seine, Val-de-Marne), Gabriel Charpentier, mena notamment la campagne du référendum du 8 janvier 1961 pour le « Oui » à l’autodétermination du peuple algérien qui l’emporta avec plus de 75% des suffrages exprimés. En 1964, il demanda à être déchargé de sa responsabilité de membre du comité de section, le couple divorça l’année suivante.

Il mourut le 30 novembre 2009 à Saintes (Charente-Maritime).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142305, notice CHARPENTIER Gabriel par Daniel Grason, version mise en ligne le 15 octobre 2012, dernière modification le 13 décembre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KB 64, 77W 1729. — Bureau Résistance GR 16 P 121654. — État civil, Paris XXe.

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