AVANT-PROPOS DE LA QUATRIÈME PARTIE DU MAITRON (1914-1939)

AVANT-PROPOS DE LA QUATRIÈME PARTIE (1914-1939)
par Jean Maitron

C’est dans le numéro 24, juillet-septembre 1958 de l’Actualité de l’Histoire, modeste revue de l’IFHS, que, pour la première fois, j’ai lancé un « appel en vue d’une collaboration » au Dictionnaire. Aujourd’hui, fin 1980, je touche au terme de la folle entreprise après avoir publié en trois séries et quinze volumes un total de 6 250 pages, environ 40 000 biographies, et nous amorçons la publication de la quatrième et dernière - pour ce qui me concerne - série, 1914-1939 et au-delà le cas échéant qui, selon mes actuelles prévisions, devrait offrir une vingtaine de nouveaux volumes, quelque 60 000 biographies [c’est en fait 55 500 notices qui figurent sur la base pour cette période].

1939, qui voit se déclencher la Seconde Guerre mondiale, constitue une étape importante de l’histoire du mouvement ouvrier français : signature du pacte germano-soviétique, invasion et occupation de la France un an plus tard, début de la Résistance. Si j’ai suivi ceux qui participèrent au mouvement ouvrier jusqu’à leur mort, au-delà de 1939, je me suis interdit de traiter de la Résistance en tant que telle. Mon invariable critère pour le choix des participants au mouvement a été le suivant : avoir exercé une responsabilité, fut-elle modeste, antérieurement à 1939. Ceci étant, je redirai, comme je l’ai fait pour les périodes précédentes, qu’on ne saurait juger de l’importance d’un militant au nombre de lignes qui lui sont consacrées, d’un département au nombre des biographies. Tout est fonction des sources. Et dès maintenant il convient de préciser que si les communistes ont, dans cette quatrième série, la part belle, c’est que, du fait de leur action souvent de pointe, ils ont davantage retenu l’attention comme en d’autres temps ont été privilégiés les actes des Communards ou des anarchistes...

Et maintenant j’insisterai sur trois points qui me semblent ici particulièrement importants : les sources, le caractère collectif de l’œuvre, les personnages retenus.

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Affirmons d’entrée de jeu que nous avons fait effort pour que toutes les sources actuellement accessibles soient prospectées et utilisées et lorsque tel ou tel correspondant abandonna la recherche, nous avons, dans la mesure du possible, pallié cette défaillance, Claude Pennetier et moi-même, par une étude systématique des sources manuscrites consultables au plan national, par une étude systématique des sources imprimées au plan départemental. Et nous avons enrichi, nos biographies, par des centaines de lettres à MM. les maires et je tiens à exprimer ma gratitude à tous ceux, nombreux, qui ont bien voulu satisfaire mes demandes. Nous avons fait plus encore et, par accords particuliers avec tel ou tel détenteur d’archives ou de toute autre façon, nous avons complété ce qui pouvait l’être. Quelques exemples parmi d’autres. Roger Michaut, responsable du fichier AVER (Volontaires des Brigades internationales) ayant souhaité consulter les archives André Marty pour ce qui est des combats en Espagne républicaine, un accord fut conclu dont témoigne notre apport à la connaissance des combattants antifranquistes. Autre exemple : M. le doyen Renouvin puis M. le président P. Laroque, sollicités par moi, sont intervenus, le premier auprès de M. Papon, le second auprès de M. Somveille, Préfets de Police afin que, le caractère scientifique du Dictionnaire étant reconnu, l’accès aux centaines de cartons d’archives de la Préfecture de police ainsi que la photocopie des documents soient facilités. Qu’ils en soient remerciés ainsi que Madame Tulard hier, Madame Harburger aujourd’hui, directrice des Archives de la Préfecture de police. Il en fut de même aux Archives de France ainsi qu’aux Archives départementales et le Dictionnaire doit beaucoup à MM. les conservateurs. Mais je me dois de mentionner tout particulièrement l’aide qui me fut apportée par M. le Commissaire Claude Batal aujourd’hui disparu. Après que le feu vert eût été donné par le préfet de Police, le commissaire Batal mit à la disposition du Dictionnaire des centaines de biographies d’une exceptionnelle qualité, synthèses de multiples rapports de police et j’ai eu maintes fois l’occasion de vérifier leur exactitude et leur précision. Je vois d’ici la moue qu’esquisseront certains. Je le regrette et je tiens à m’acquitter aujourd’hui de la dette contractée il y a des années. Remarquable connaisseur du monde ouvrier auquel il avait appartenu comme soudeur à l’arc, Claude Batal apporta pendant plusieurs années avant d’être nommé directeur de l’École de Police, une aide précieuse au Dictionnaire. Les synthèses qu’il m’a confiées ont été notées dans les sources comme Archives J. Maitron puisqu’elles ne peuvent être consultées aujourd’hui sous aucune cote mais elles seront versées après ma mort avec mes propres archives et consultables dans un Centre d’archives publiques. D’autres sources furent également enrichissantes pour le Dictionnaire et je citerai le fonds d’archives coopératives Gaumont-Prache, non encore versées, les archives Jean Zyromski, les archives de l’Institut Maurice Thorez (aujourd’hui Institut de recherches marxistes) encore inaccessibles pour beaucoup mais auxquelles certains collaborateurs du Dictionnaire ont pu avoir accès, les archives Léon Trotsky de l’Université Harvard, ouvertes depuis peu aux chercheurs. Enfin, si certains très rares militants se montrèrent réticents pour communiquer archives et souvenirs, la plupart de ceux qui furent sollicités, quel qu’ait pu être leur itinéraire, nous ont réservé un accueil confiant dont je ne saurais trop les remercier au nom du Dictionnaire.

En dépit de tous ces apports, et je n’ai fait que les esquisser, je n’aurai pas la fatuité de penser que le dernier mot a été dit sur les militants répertoriés : il est aisé de comprendre pourquoi. En premier lieu parce que les sources accessibles aujourd’hui seront multipliées demain en quantité et en qualité. Les exemples ne manquent pas qui viennent confirmer cette assertion. Celui des archives publiques qui, année après année, seront plus largement ouvertes. Celui des archives d’organisations et je pense notamment à celles de l’Internationale communiste qui s’ouvriront aux chercheurs un jour que l’on souhaite prochain. Celui des archives privées enfin qui, peu à peu, livreront « leurs secrets ». Pour toutes ces raisons, il sera demain possible d’enrichir les biographies que nous présentons. Dès maintenant d’ailleurs, grâce aux éléments fournis par les biographies elles-mêmes et par les sources, il serait possible de faire plus et c’est bien ce que j’ai indiqué aux origines de cette entreprise : travail pionnier en vue de tracer un premier sillon. Je n’ai pas eu, mes amis n’ont pas eu, d’autre ambition.

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Je l’ai dit déjà mais il me faut y insister : le Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier français est oeuvre collective. Cela est vrai pour les quinze volumes déjà publiés mais plus encore pour les vingt et quelques volumes de la quatrième série 1914-1939 et au-delà.

En effet, les biographies sont signées, dès qu’elles ont quelque consistance, du nom de l’auteur. On trouve d’ailleurs tous ces noms clairement indiqués en tête de la série, par départements ou par courants à l’occasion.

Tous les collaborateurs du Dictionnaire n’ont certes pas égale importance quant à leur apport, mais il ne m’appartient pas d’établir un palmarès. Certains ont couvert deux ou trois départements, d’autres un seul, mais, les uns et les autres de façon remarquable. Le tiers des départements a été ainsi traité. En ce qui me concerne je me suis alors contenté de relire, harmoniser, compléter à l’occasion. Un second tiers a été réalisé grâce à une première recherche sur le terrain : archives départementales et municipales, presse, puis complété par les dépouillements effectués par mes soins aux Archives nationales. Quant au troisième tiers, il nous a incombé en totalité à Claude Pennetier et à moi-même, Claude Pennetier se chargeant de la quête de la presse départementale et de son dépouillement, moi-même m’étant acquitté des recherches d’archives au plan national. Disons pour finir que Claude Pennetier et moi-même avons sans cesse recherché un mieux qui nous a conduits par exemple à donner pour chacune des 80 communes de la Seine les noms des militants qui, sur le plan communal tout particulièrement, avaient participé à l’action ouvrière. Cette quête a été le fait de Claude Pennetier et de moi-même en même temps que d’historiens locaux dont les noms ont été cités à l’occasion, également d’étudiants ayant participé à des recherches sous la direction de Jacques Girault. Que tous soient remerciés. Mais cela est insuffisant et qu’il me soit permis de dire pour terminer - et ceci explique bien des choses - que s’il y eut des problèmes de temps, de talents, il n’y eut jamais problème de rétribution, problèmes d’argent avec les collaborateurs. Certes il leur a été promis par moi, à l’aube de tout engagement, que leur serait effectué, lors de l’édition, le versement d’une quote-part de droits d’auteur, mais je leur suis reconnaissant de n’avoir jamais plus soulevé ce problème par la suite. Je tiendrai parole mais je suis cependant fondé à parler, en ce qui les concerne, de travail gratuit, de travail passionné et militant, ce qui en dit toute la valeur et une telle collaboration confère au Dictionnaire une qualité qu’aucun autre genre d’édition ne peut escompter...

Quant au directeur - et si j’aborde la question, c’est qu’elle me fut déjà plusieurs fois posée - il n’est pas inutile, il est même indispensable d’en dire un mot. C’est à l’aube de ma jeunesse que je suis « entré, peut-on dire, en socialisme ». Je passe sur une carrière militante dont je serai amené à parler lorsque viendra le temps d’esquisser ma biographie et je me contenterai ici de rappeler que, docteur es-lettres en 1950 avec une thèse sur l’histoire du mouvement anarchiste, c’est en gros par le Dictionnaire que j’ai poursuivi durant trente ans mon engagement, m’y consacrant trois cents soixante-cinq jours par an et retrouvant chaque matin mes dossiers avec le même enthousiasme, y travaillant le jour, y pensant le soir, y rêvant parfois la nuit, toujours militant, toujours avec passion. Le lecteur sera étonné que Maître-assistant, j’aie pu me consacrer aussi totalement au Dictionnaire. C’est que l’Université ne m’a pas accueilli avec des transports de joie lorsque M. Renouvin m’imposa en quelque sorte à la direction du Centre d’Histoire du syndicalisme de Paris I-Sorbonne que j’avais charge de créer de toute pièce et, pratiquement, je fus interdit de cours... et d’avancement, de promotion. Passons... Si toute médaille a son revers et l’on sous-entend négatif, elle peut avoir aussi un revers positif et ce fut le cas. Dispensé pour l’essentiel de cours et de leur préparation ainsi que de corrections, je pus me consacrer au Dictionnaire en même temps qu’au Centre, aux étudiants et à leurs Mémoires de Maîtrise. Merci donc à tous les ultras de l’Université qui, me sanctionnant pour avoir fait profession de socialisme, m’interdirent certes une carrière universitaire normale, mais favorisèrent par là-même l’élaboration des quelque quarante volumes du Dictionnaire. Ils m’excuseront seulement de ne pas les citer pour autant au nombre des collaborateurs de l’entreprise...

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Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. Il me paraît souhaitable de revenir sur ce titre. Dictionnaire des militants a-t-on dit parfois et pour simplifier et je ne récuse pas cette simplification. Il s’agit bien d’un Dictionnaire des vies d’hommes et de femmes engagés, dans la mesure où les sources permettent de les suivre de leur naissance à leur mort, ce qui est l’exception. Mais je voudrais surtout revenir sur le terme ouvrier que j’ai toujours entendu au sens large de travailleur, manuel ou intellectuel, homme d’action ou théoricien, paysan à l’occasion, ayant exercé une action, importante ou non, de longue durée ou non, en vue d’apporter, par réformes ou par révolution, ou par les deux, plus de justice sociale et plus de liberté.

Mais entendons-nous bien sur les militants qui ont été retenus : ce sont ceux et celles qui, je l’ai précisé, de 1914 à 1939 inclusivement, se sont conduits en acteurs responsables du mouvement ouvrier, qui ont assumé une tâche, même modeste, pendant un temps, même court, dans une section, une cellule, un syndicat, une coopérative... Ont donc été éliminés ceux et celles qui, postérieurement à 1939, ont exercé une action, même notable, au service du mouvement. Bref, si, au-delà de 1939, nous nous sommes efforcés de suivre, même sommairement, l’action de ceux qui étaient déjà des militants responsables, nous avons éliminé ceux qui ne se sont révélés que postérieurement et, par exemple, les Résistants se trouvant dans ce cas. Demain, un Dictionnaire du mouvement ouvrier pendant la Seconde Guerre mondiale verra certainement le jour mais je me suis interdit de l’entreprendre ici.

Autre observation, de grande importance également. Le Dictionnaire n’a jamais voulu être un tableau d’honneur pour militants. Aussi mes amis et moi, nous sommes-nous efforcés de dire ce qu’ont été les militants durant un temps mais nous nous sommes refusés à les juger.

Il est une autre question qu’il convient d’examiner : le degré de fiabilité des documents biographiques présentés. Nous avons certes tout mis en oeuvre pour aboutir aux meilleurs résultats. Mais je ne saurais trop y insister, l’historien - et tout particulièrement l’historien du mouvement ouvrier - est tributaire des sources qui lui sont accessibles et celles-ci ne sont pas toujours, il s’en faut, de première qualité. Les organisations ouvrières, politiques et syndicales, sollicitées par l’action, n’ont pas toujours tenu comme il convenait un état de leurs adhérents, voire de leurs sections et je rappellerai à titre d’exemple les protestations de tel dirigeant national, Jacques Duclos en l’occurrence, déclarant : « C’est inadmissible que nous ne puissions pas dire exactement au mois de mai combien nous avons eu d’adhérents durant l’année précédente » (Cahiers du Bolchevisme, 1er juin 1932). Lorsqu’elles l’ont fait, les bilans n’ont pas toujours été conservés en raison des répressions, de la guerre, des négligences et, par ailleurs, ne sont pas toujours communiqués. Il est une source, la source policière, dont on pourrait attendre beaucoup. Or, si cela est parfois exact, les fonctionnaires de police n’ont pas toujours apporté tout le sérieux désirable à leur travail. Ainsi est-ce le cas de l’enquête concernant les communistes prescrite par le gouvernement en 1932. Il est manifeste que trop souvent les services préfectoraux se sont contentés de recopier les données des enquêtes antérieures et les chiffres avancés sont manifestement grossis, je l’ai personnellement constaté et des amis qui ont vécu la période l’ont constaté avec moi. Par ailleurs les erreurs sont nombreuses : orthographe des noms et données d’état-civil. Certes des vérifications et corrections peuvent être apportées en ce domaine mais dans certains cas seulement, grâce au concours des municipalités. Bref il convient de demeurer modeste et, mieux que tout autre, je connais nos insuffisances...

Il est une autre réflexion qui doit être faite à propos de toute biographie. On a parfois comparé le militant et plus généralement l’homme, à un iceberg dont seule une partie est connaissable, la plus visible certes mais non obligatoirement la plus importante. Remarque très exacte et je me suis surpris à quelque découragement parfois lorsque, après un effort prolongé pour saisir un de nos militants, je me disais : que savons-nous finalement de cet homme au-delà des données d’état-civil et de quelques autres. L’homme nous échappe comme nous échappons souvent à nous-mêmes. Truisme philosophique d’hier et de demain sur l’unique et l’inaccessible de l’individu mais qui ne saurait cependant nous dispenser de l’effort pour découvrir, malgré tout, l’homme et ses mobiles d’action.

Ayant déterminé les critères, il pouvait paraître aisé de savoir qui retenir. Et cependant il est d’autres problèmes que nous avons connus ; à ce sujet je présenterai trois remarques.

En premier lieu, convenait-il de retrancher du mouvement les gens qui, selon l’expression populaire ont « mal tourné ». Il s’agit là d’un jugement de valeur et, en aucun cas, nous ne nous le sommes permis. Tous ceux donc qui ont été, à un moment de leur vie, des militants du Mouvement ouvrier ont trouvé place dans le Dictionnaire. Au lecteur de juger, s’il le désire.

Une seconde difficulté a dû être résolue. Vers 1936-1938, les syndicats se sont multipliés comme champignons après une pluie d’été et bien des maisons ou entreprises de quelques dizaines d’employés ont vu se constituer un syndicat. Les services de police en ont tenu un registre très complet et pour dix à quinze syndiqués, on a eu droit à chaque création à un bureau des quatre ou cinq responsables avec état-civil, adresses, etc... Convenait-il de retenir tous ces météores ? J’ai plus d’une fois hésité et j’avoue avoir négligé le syndicat professionnel des jockeys de galop en France qui déposa ses statuts le 7 juillet 1938 et qui était distinct du syndicat des lads des écuries de trot en France déclaré le 31 juillet 1936. Et ce n’est là qu’un exemple. Le Dictionnaire ne pouvait retenir tous ces « militants syndicalistes » sans multiplier abusivement le nombre des volumes. Aussi y eut-il parfois, mais rarement, choix de notre part, choix difficile, et nous ne pouvons que nous excuser.

Troisième difficulté. Le titre de notre ouvrage nous interdisait certes de retenir les syndicats patronaux qui, eux aussi, foisonnèrent vers 1936-1939 mais la distinction fut parfois difficile. Et les syndicats de tendance fasciste ? Convenait-il par exemple, de retenir ce syndicat corporatif franciste du rail qui vécut en 1934-1936 et dont la dizaine de membres appartenaient tous au Parti de Marcel Bucard, syndicat ouvrier certes mais que j’ai cependant éliminé, compte tenu des buts poursuivis. J’ai par contre retenu le syndicat PPF doriotiste des employés communaux de Saint-Denis qui apportait au Dictionnaire une liste de responsables locaux avec nombre d’indications intéressantes, responsables, qui, d’ailleurs, avaient été appelés à figurer antérieurement dans le Dictionnaire au titre d’adhérents du Parti communiste...

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Mais alors ce Dictionnaire de quelque quarante volumes, acte de foi, qui a demandé une telle somme de travail, qu’apporte-t-il finalement ? Je suis le mieux placé pour en mesurer, je crois l’avoir dit ou suggéré, les imperfections et mieux que quiconque je sais que tel critique, s’emparant d’un nom - surtout pour la dernière période - pourrait se montrer sévère. Mais je répondrai d’un mot : hier, il n’y avait rien. Aujourd’hui il y a quelque chose, insuffisant certes, encore lacunaire, mais combien prometteur. À partir des premiers éléments fournis, un approfondissement, un enrichissement sont possibles. Et ceci déjà justifie notre effort.

En second lieu, compte tenu de ses imperfections, le Dictionnaire apporte sur un mouvement, qu’à tort ou à raison, je considère et mes amis avec moi, comme essentiel et moteur de l’histoire de nos sociétés depuis deux siècles, sur ses acteurs, des données précises - bien que limitées - et neuves et ainsi aide à le mieux connaître, à le mieux comprendre.

Et pour finir, je dirai que nos biographies, résurrection des obscurs, par leur nombre, permettent, en dépit des aspects toujours mystérieux de nos icebergs, une approche nouvelle de l’humain qui, inscrit dans une histoire globale et impersonnelle, favorisera une plus valable réflexion sur le passé et éclairera le présent. N’est-ce pas là l’objet essentiel de l’histoire...

Jean MAITRON.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142315, notice AVANT-PROPOS DE LA QUATRIÈME PARTIE DU MAITRON (1914-1939), version mise en ligne le 8 octobre 2012, dernière modification le 11 mai 2022.
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