Par Florence Regourd
Né le 5 mars 1920 à Saint-Christophe du Ligneron (Vendée), mort le 19 avril 1952 à La Roche-sur-Yon (Vendée) ; contrôleur aux PTT ; secrétaire général de l’UD-CGT de Vendée de 1949 à 1952 ; membre du bureau fédéral du PCF.
Fils de Pascal Mornet, propriétaire exploitant et d’Émilienne Bonnin de Saint-Paul Mont Penit (Vendée), Maurice Mornet devint postier, contrôleur puis inspecteur-adjoint aux PTT à La Roche-sur-Yon.
Considéré comme un résistant actif, au FUJP, il apparut comme membre du Comité local de Libération de La Roche-sur-Yon mais pas du Comité départemental de Libération.
Maurice Mornet avait épousé en 1946 Marthe Perdrieau, ouvrière, militante communiste.
Militant syndicaliste CGT, il fut élu à la commission administrative (CA) de l’UD-CGT de Vendée au (16e) congrès de reconstitution en 1945, secrétaire départemental du syndicat national des travailleurs des PTT et secrétaire départemental de la Fédération postale. À ces titres, il fut particulièrement actif durant les mouvements de 1947, animant les grèves dans son secteur et en 1949 également. Au 20e congrès départemental de la CGT en 1949, Maurice Mornet élu secrétaire général de l’UD, succèda à Noël Cadot*. L’UD-CGT atteignait un maximum revendiqué de près de 9000 syndiqués – en fait plus de 4000- dans 10 UL en 1946 avant de connaître un certain reflux dans le début des années cinquante. Maurice Mornet demeura secrétaire général de l’UD-CGT jusqu’à sa mort en 1952.
Membre du bureau fédéral du Parti communiste quand Auguste Brunet était secrétaire fédéral, candidat à l’élection cantonale d’avril 1952 dans le canton de Palluau (Vendée).
C’est à la veille des élections que son corps fut retrouvé, dévêtu, noyé dans un trou d’eau de l’Ornay. Deux versions s’affrontent sur les circonstances de cette disparition mal élucidée. La version officielle — après avoir évoqué la thèse du suicide — faisait référence à des crises d’épilepsie, fréquentes chez Maurice Mornet, âgé de trente-deux ans. Sa famille — son épouse porta plainte devant les incohérences de l’enquête— et ses camarades dénoncèrent un assassinat, dans le contexte de la Guerre froide, de la candidature de Mornet aux cantonales et parce qu’il avait fait partie d’une commission d’épuration à la Libération. Il avait reçu plusieurs lettres de menace. Les tracts dénonçaient « un crime fasciste ».
Le 23e congrès de l’UD-CGT de Vendée, tenu en juin 1952, remplaça Maurice Mornet par quatre secrétaires à la tête de l’UD dont Aymon Petit qui lui succéda à partir de 1953.
Une salle de l’ancienne Bourse du Travail de La Roche-sur-Yon portait son nom. Une allée de la ville « Allée Maurice Mornet, syndicaliste, 1920-1952 » lui a également été dédiée en hommage, en 1978.
Par Florence Regourd
SOURCES : La Vendée libre, nombreux articles entre 1945et 1952. — Le Nouveau Messager de la Vendée,1951 et 1952. — Brochure du PCF « Ils ont assassiné Maurice Mornet » (1952), fonds CGT-4- du CDHMOT. — Arch. comité national du PCF, comités fédéraux. — État-civil. — Figures du mouvement ouvrier yonnais : les syndicalistes, par Florence Regourd Lettre d’information du CDHMOT, 2004. — Rencontre avec Mme Marthe Mornet* (2012).