Par Claude Pennetier
Né le 14 août 1920 à Besse-en-Chandesse (actuellement Besse et Saint-Anastaise), mort le 21 octobre 2012 à Besse-en-Chandesse (Puy-de-Dôme) ; instituteur ; coopérateur.
Fils d’Urbain Juillard, revenu gazé de la Première Guerre mondiale, ébouer, vacher et tailleur de pierres, et d’Élise Maillet, femme de ménage et lavandière durant la saison d’été à Besse, Pierre Juillard avait deux sœurs. Dès huit ans, il fut loué dans les fermes pour garder les vaches, mais, bon élève de l’école publique, il prenait avec lui ses livres d’école. Son instituteur le proposa avec avance au certificat d’études qu’il obtint premier du canton. Ses parents acceptèrent qu’il soit pensionnaire au collège d’Issoire, où il réussit le concours d’entrée à l’École normale.
Instituteur à Mazoires à partir de 1940, il fut prévenu par les gendarmes, deux ans plus tard, qu’ils avait mission de l’envoyer au STO. Il rejoignit alors le maquis et fut chargé de l’administration, des procès verbaux de réquisition et de la répartition de l’approvisionnement et des vêtements.
Réintégré dans l’enseignement, il renonça pour raisons financières, car il était marié et père de famille. Il tint un bar avec sa femme à Clermont-Ferrand puis travailla comme inventoriste dans une magasin COOP de Limoges, puis très vite à Paris au siège du Mouvement coopératif où il devint responsable de la Société générale des coopératives de consommation.
Franc-maçon du Grand Orient de France, Pierre Juillard se mobilisa contre la guerre d’Algérie et milita au Parti socialiste dans les années soixante-dix.
Militant d’Amnesty International, trésorier pour les Hauts-de-Seine pendant une décennie, il mourut à quatre-vingt douze ans dans sa ville natale.
Ses obsèques civiles eurent lieu au crématorium de Clermont-Ferrand.
Par Claude Pennetier
SOURCE : Le Monde, 25 octobre 2012. — Renseignements communiqués par sa fille, Michèle Rhetiere.