MENANTEAU Pierre, Honoré, Camille

Par Jacques Girault

Né le 22 novembre 1895 au Boupère (Vendée), mort le 7 avril 1992 à Versailles (Yvelines) ; professeur, inspecteur primaire, directeur d’école normale ; militant syndicaliste ; militant pédagogique .

Pierre Menanteau était l’un des cinq enfant d’Honoré Menanteau, instituteur, qui exerça par la suite à Dompierre-sur-Yon, et de Victoire Ouvrard. Elève de l’école primaire supérieure de Chantonnay, il entra à l’École normale d’instituteurs de La Roche-sur-Yon (Vendée) en 1911. À partir de 1914, il fut instituteur à La Roche-sur-Yon puis à Dompierre-sur-Yon.

Mobilisé comme simple soldat dans l’infanterie en décembre1914 jusqu’en novembre 1919, blessé au combat le 5 mai 1917 au Chemin des Dames, il tint des carnets sur les horreurs vécues, qui constituaient sans doute une explication de son comportement futur d’enseignant. Revenu à la vie civile, titulaire de la première partie du certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures (lettres), il fut nommé instituteur délégué à l’école primaire supérieure de Belvès (Dordogne) en 1920. Après un séjour en Angleterre, reçu à la deuxième partie du CAPENEPS en 1921, il fut nommé professeur de lettres à l’École normale d’instituteurs de Guéret (Creuse) et enseigna l’anglais à l’école normale de filles. Muté à l’École normale d’instituteurs de Poitiers (Vienne) en 1923, il réussit le concours d’inspecteur primaire en 1924 et effectua une scolarité à l’École normale supérieure de Saint-Cloud en 1924-1925. Il dût refuser de prendre la direction de l’École normale d’instituteurs de La Roche-sur-Yon en 1926, où son frère, directeur de l’école annexe, était actif dans les œuvres extrascolaires, dans la mutualité scolaire, organisant les fêtes des écoles, la vie du patronage laïque des écoles de garçons comme trésorier, les activités de cercle ouvrier de la jeunesse yonnaise.

Il se maria en septembre 1925 à Talence (Gironde) où habitaient les parents de son épouse, Augustine, Marie-Louise Vergnes, née le 26 août 1892 à Bordeaux (Gironde), professeur à Poitiers, qui désormais le suivit dans ses divers postes et termina sa carrière de professeur de sciences au collège Paul Bert à Paris en 1957. Le couple eut trois enfants.

Pierre Menanteau, toujours professeur à Poitiers, commença sa carrière d’inspecteur primaire en 1928 à Bellac (Haute-Vienne) où il parvint à redresser une situation difficile de tension entre son prédécesseur et les autorités locales. Il s’occupa de créer une bibliothèque pédagogique, des bibliothèques scolaires, des caisses des écoles, des cantines scolaires. Il fut nommé directeur des écoles normales d’instituteurs de Cahors (Lot) en 1930, puis d’Évreux (Eure) en 1935. Ces directions furent marquées par une certaine bienveillance fondée sur la confiance permettant de bons rapports avec les syndicats d’instituteurs. Quand l’école normale fut détruite par les bombardements, il se chargea de la répartition de ses élèves et les envoya à La Roche-sur-Yon achever leur formation d’élèves-maîtres. Il fut chargé en 1940-1941 des fonctions d’inspecteur d’Académie dans l’Eure. Face aux exigences de sa fonction imposées par le régime, ses rapports permirent parfois de sanctionner des enseignants (voir Élise Loule). Délégué dans les fonctions de directeur de l’Institut de formation professionnelle des instituteurs de Poitiers en 1941, nommé directeur de l’École normale d’instituteurs de la ville à son rétablissement au printemps 1945, il était déjà en poste d’inspection primaire à Paris qu’il continua à occuper jusqu’à sa retraite en 1961. A partir de 1962, il se partagea entre Paris et Péault où son père, retraité, était devenu maire.

Se signalant par sa culture, sa « grande douceur », « poète qui n’est pas égaré dans l’administration » selon l’inspecteur général » en 1958, il participait à la vie du syndicat des inspecteurs de la Fédération de l’Éducation nationale.

Pierre Menanteau écrivit plusieurs ouvrages littéraires et poétiques. Il collaborait à L’Ecole libératrice, le journal du Syndicat national des instituteurs, avec des articles littéraires dans la chronique « Sur un rayon de la bibliothèque » à la fin des années 1940. Son œuvre poétique et d’introduction à la poésie considérable donna lieu à publication chez des éditeurs proches du syndicalisme enseignant ("L’amitié par le livre") ou SUDEL. Il reçut le prix Gérard de Nerval en 1952. Peintre, il était membre du jury du prix Jeunesse.

Il fut inhumé à Péault. Son nom fut donné à la médiathèque de Luçon et aux écoles primaires du Boupère et de Dompierre-sur-Yon.

Son frère Honoré Menanteau, né le 29 juin 1990 au Boupère, ancien directeur de l’école annexe de La Roche-sur-Yon, fut chargé des fonctions d’inspection primaire en 1942-1943 à La Roche-sur-Yon et à la Libération aux Sables d’Olonne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142842, notice MENANTEAU Pierre, Honoré, Camille par Jacques Girault, version mise en ligne le 5 novembre 2012, dernière modification le 25 avril 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comprend une cinquantaine de titres publiés à partir de 1939. Signalons des anthologies poétiques publiées aux éditions SUDEL sous le titre général Trésor de la poésie française puis Nouveau trésor de la poésie. Son œuvre poétique sur rééditée en huit volumes à partir de 1998 à La Meilleraie-Tillay (éditions Soc et Foc).

SOURCES : Arch. Nat., F17/27022 (dossier de Marie Menanteau), 27871 (dossier de Pierre Menanteau). — Presse syndicale. — Site internet de l’association « des amis de Pierre Menanteau » et notes de Gaston Herbreteau, son président.

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