MÉNIL Geneviève [née TRUAN Geneviève, Blanche]

Par Gérard Montant

Née le 11 janvier 1934 à Saint Ouen (Seine-Saint-Denis), morte le 4 juillet 2002 à Schoelcher (Martinique) ; secrétaire au Théâtre national populaire, puis secrétaire à la faculté des sciences de Paris, puis, professeure en lycée d’enseignement professionnel ; militante syndicale de la CGT et du SNETP-CGT ; militante communiste.

Son père, Henri Truan (1899-1981), rédacteur en chef chez Damour (Publiciste années 1920-1930), professeur de latin-grec à Saint-Jean de Passy, correcteur d’imprimerie, gardien de musée durant sa retraite, fut surtout publiciste et directeur de ses sociétés, (liquidée à l’entrée en guerre, puis en faillite dans les années 1960). Sa mère, née Lucie Guichard (1903-1983), clerc de notaire, employée à l’usine d’aviation de Sartrouville pendant la guerre, puis devint intendante dans l’Éducation nationale. Geneviève Truan suivit une scolarité primaire aménagée à Maisons-Laffitte pour suivre une formation musicale de piano. Après avoir obtenu le BEPC à Annonay (Ardèche), elle entra au lycée Victor Duruy à Paris qu’elle quitta en première. Elle passa un diplôme de secrétariat sténodactylographe, fit une capacité en droit, puis présenta avec succès, en candidate libre, le baccalauréat en 1973.

Geneviève Truan épousa Emmanuel Ménil * en mai 1958 à Paris, juriste à la Sécurité sociale à Paris de 1967 à 1969 puis avocat au barreau de Fort de France (Martinique) de 1969 à 2002. Le couple eut deux enfants.

Geneviève Ménil commença par travailler dans l’entreprise familiale. En 1955, elle entra au TNP où elle fut la secrétaire de Jean Vilar jusqu’à l’été 1958. Pendant cette période, elle participa également au comité de lecture de l’institution et eut de nombreux contacts avec les auteurs. Entre 1958 et 1961 en Martinique, elle fut secrétaire, notamment à la librairie Penche de Fort de France. Entre 1961 et 1969, de retour dans l’hexagone, elle assura un emploi de secrétaire au département de mathématiques de Jussieu. En 1970, elle obtint un poste d’auxiliaire au lycée de la Pointe des Nègres à Fort de France. Titularisée en 1981, elle fut affectée au LEP de la Batelière (actuellement appelé Lumina Sophie) à Schoelcher. Elle resta dans cet établissement, jusqu’en 1999 date à laquelle elle fit valoir ses droits à pension. Dans cet établissement, une salle fut baptisée Geneviève Ménil après 2002.

Geneviève Ménil adhéra à la CGT lorsqu’elle fut employée à la faculté de Jussieu jusqu’en 1969. En 1970, lors de sa nomination comme professeur en Martinique, elle rejoignit le SNETAA qu’elle quitta en 1976, date à laquelle elle adhéra au SNETP-CGT. Elle participa activement à la transformation du SNETP de Martinique en Syndicat Martiniquais des Personnels de l’Éducation affilié à la CGTM dont elle devint secrétaire générale jusqu’à son départ en retraite. Elle fut membre du comité exécutif de la Confédération des éducateurs américains. Elle fut membre de la commission exécutive de la CGTM de 1982 à 1984, et élue à la commission administrative paritaire académique de sa spécialité de 1978 à 1992.

L’engagement politique des parents de Geneviève Ménil, notamment de son père, ne la prédisposait pas à rejoindre le Parti communiste français. En effet, ses parents furent membres du PCF dans les années 1929-1930, puis militèrent comme membres de « Citoyen du Monde » (passeport Nansen respectivement en 1936-1937 et en 1936-1938) et, dans ce cadre, apportèrent une aide aux réfugiés sans-papiers fuyant l’Espagne franquiste. Son père s’engagea dans la mouvance d’extrême-droite Doriot-Déat par antibolchevisme et défense du christianisme. Sans activité politique militante après la guerre, il resta résolument homme de droite, défenseur de l’empire colonial et proche idéologiquement de Tixier-Vignancour. Sa mère, en revanche, qui adhéra dans les années 1970 à Amnesty International, resta proche des mouvements féministes dans le prolongement de son soutien au mouvement des « suffragettes » d’avant-guerre.

Geneviève Ménil adhéra au PCF à son retour de Martinique en 1961-1962 jusqu’en 1969. Elle rejoignit le Parti communiste martiniquais en 1969, fut membre de son comité central en 1982 jusqu’à son exclusion en 1984 (en même temps que son époux) pour « déviationnisme gauchiste et bourgeois ». Elle ne rejoignit aucun autre parti politique tout en continuant de défendre les valeurs politiques et ses idéaux de justice et d’égalité auxquels elle consacra son existence.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142846, notice MÉNIL Geneviève [née TRUAN Geneviève, Blanche] par Gérard Montant, version mise en ligne le 5 novembre 2012, dernière modification le 17 mai 2021.

Par Gérard Montant

SOURCES : Renseignements fournis par Alain Ménil, son fils, et par Jacques Truan, son frère. — Archives du SNETP-CGT. — Notes de Francette Partel, militante du SMPE.

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