SOUQUE André, Jules, Guillaume

Par Daniel Grason

Né le 6 février 1897 à Bordeaux (Gironde), mort le 7 juin 1980 à Talence ; manœuvre ; militant communiste ; résistant ; déporté.

Fils de Jean, charcutier et de Marie, née Méric, André Souque alla à l’école primaire. Il épousa Marie Ripert le 26 août 1933 en mairie de Talence (Gironde), le couple vivait au 40 avenue Paul-Bert. Il adhéra au Parti communiste en 1938, travaillait comme manœuvre aux Tanneries de Bordeaux. Il fut mobilisé le 25 août 1939, affecté à la section d’infirmiers de Bordeaux, réformé le 27 février 1940. Il reçut une convocation du commissariat de Bordeaux, craignant arrestation et internement il estima plus prudent de quitter domicile et emploi.

Il vint à Paris, logea dans un garni 11 rue Saint-Jacques Ve arr. Un militant communiste lui procura une fausse carte d’identité au nom de Jules Monier, il loua un logement 6 Rue de Savoie, VIe arr., accepta des missions de l’organisation clandestine, il devint permanent rétribué deux mille francs par mois. André Souque déclarait à un loueur de charrette à bras qu’il travaillait pour un marchand de meubles de la rue du Faubourg Saint-Antoine. Il chargeait des paquets de tracts, qui partaient de la gare d’Austerlitz à destination de la région Sud-Ouest en Charente, Charente-Maritime, Gironde, Landes et Basses-Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques). Les envois étaient effectué en recommandé, les colis portaient la mention « fragile ».

André Souque indiquait comme expéditeurs des noms de négociants résidant à Paris qui ignoraient tout de l’activité communiste. Un incident fortuit mis fin au stratagème, un négociant du quartier de la porte Saint-Denis fut avisé qu’un colis qu’il avait expédié était en souffrance en gare de Saintes (Charente-Maritime). En ignorant l’existence, il demanda son rapatriement, l’ouvrit, découvrit 45 kilos de tracts édités par le parti communiste. Il prévint le commissaire de police, dans le colis, plus de treize mille tracts : l’Humanité, La Vie Ouvrière, une adresse aux « Camarades socialistes », aux « Paysans de France », des numéros des Cahiers du Bolchevisme, des textes pour la confection de papillons.

La Brigade spéciale n° 1 fut chargée de l’affaire, André Souque fut interpellé le 13 mai 1942, interrogé par le commissaire Fernand David. Les expéditions étaient bien cloisonnées, il ne connaissait qu’un prénom « Albert », il ne fut pas identifié. Inculpé d’infraction au décret-loi du 26 septembre 1939, il comparut le 17 juillet 1942 devant la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris, condamné à sept ans de travaux forcés.

Le 22 mars 1944, il était dans le convoi de mille deux cent dix-huit hommes qui partit de Compiègne à destination de Mauthausen (Autriche). Il fut affecté au Kommando de Wiener Neudorf, dans une usine située dans la banlieue de Vienne au montage des moteurs d’avions, puis transféré au camp de Mauthausen. Matricule 60557 André Souque fut libéré par la Croix rouge le 28 avril 1945.

Il se remaria le 7 octobre 1965 avec Marguerite Bournet à Talence, mourut dans cette ville le 7 juin 1980.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142895, notice SOUQUE André, Jules, Guillaume par Daniel Grason, version mise en ligne le 7 novembre 2012, dernière modification le 5 février 2015.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., 77W 297. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil de Bordeaux.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable