BONENFANT Alfred, Marcel [dit Lucien]

Par Daniel Grason

Né le 13 août 1896 à Paris (XVIIIe arr.), mort par suicide le 12 janvier 1943 à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) ; ouvrier dans l’aéronautique ; militant communiste ; résistant.

Alfred Bonenfant.
Alfred Bonenfant.

Fils de Louise Ledoigt, blanchisseuse, Alfred Bonenfant fut reconnu par son père Alfred le 2 décembre, puis légitimé par leur mariage le 25 juin 1898. Lui-même se maria le 2 octobre 1915 avec Marie Geron. Pendant la guerre, veuf, il habitait 8 rue Kléber à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine). En décembre 1942, les policiers arrêtèrent près de deux cent cinquante militants communistes, dont une soixantaine à la mi-décembre.
Les inspecteurs de la BS2 arrêtèrent un militant communiste. Interrogé, battu dans les locaux de la préfecture de police, il livra le jour et l’heure d’un rendez-vous place Villiers à Levallois-Perret. Les policiers appréhendèrent André Joly dit Raymond le 17 décembre 1942 vers 18 h 30. L’équipe d’inspecteurs le frappèrent à coups de nerfs de bœuf ; il indiqua qu’il était hébergé par Alfred Bonenfant depuis une huitaine de jours.
Alfred Bonenfant habitait un pavillon. Les policiers s’y rendirent le 18 décembre. La porte grillagée extérieure était verrouillée à double tour mais ils franchirent l’obstacle sans difficulté. La porte du pavillon, elle, n’était pas fermée. Selon leurs déclarations d’après-guerre, ils fouillèrent toutes les pièces en son absence et découvrirent un revolver 7,65 mm. Ils tendirent une souricière, vers 22 h 30, l’arrêtèrent ainsi que son amie Madeleine Lemaire. Il aurait opposé une vive résistance, mais n’était pas armé.
Interrogé à plusieurs reprises dans les locaux des Brigades spéciales, il fut transféré à la prison de Fresnes le 30 décembre. Il se serait suicidé par pendaison dans sa cellule le 12 janvier 1943.
Alfred Bonenfant était sans famille connue dans le département de la Seine. Les commissions d’épuration de cinq dossiers d’inspecteurs mis en cause n’engagèrent aucune investigation sur les causes du suicide.
Son amie Madeleine Lemaire, incarcérée à Fresnes, puis internée administrativement au camp de La-Lande-à-Monts (Indre-et-Loire), fut libérée le 14 décembre 1943.
Alfred Bonenfant fut reconnu comme sergent FFI à titre posthume. Le ministère des Anciens Combattants lui décerna la mention « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article142926, notice BONENFANT Alfred, Marcel [dit Lucien] par Daniel Grason, version mise en ligne le 14 novembre 2012, dernière modification le 24 septembre 2019.

Par Daniel Grason

Alfred Bonenfant.
Alfred Bonenfant.

SOURCES : Arch. PPo. BA 2299, KB 8, KB 24, KB 54, KB 5, KB 97, Carton 13 activité du PCF, rapports hebdomadaires des Renseignements généraux carton. – DAVCC, Caen, dossier 21P 315 527 (Notes Delphine Leneveu). – État civil.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 141, sans date.

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