ANDLAUER Denis, Georges, Alain

Par Michel Gorand

Né le 23 novembre 1951 à Nice, mort le 30 août 2004 ; secrétaire général des cheminots CFDT de 1999 à 2003 ; membre du comité économique et social d’Ile de France en 2004 au titre de la CGT.

Les parents de Denis Andlauer étaient tous deux pharmaciens à Nice où il fit toute sa scolarité au collège Stanislas. Il échoua à son baccalauréat en 1970, travailla dans une banque à Nice puis effectua, par anticipation, son service militaire d’octobre 1970 à septembre 1971 au service santé à Vincennes : Denis Andlauer avait le brevet de secouriste depuis mai 1968. Il s’investit alors dans les comités de soldats tout en préparant, en candidat libre, son bac auquel il échoua en 1971 mais qu’il obtint en 1972. À l’issue de son service militaire, Denis qui prenait de la distance avec ses parents, devint ouvrier en usine (RHP France) à Paris, à Saint-Denis puis à Orsay (chez Engenering et construction). De 1972 à 75, il suivit des cours de géographie à l’Université de Jussieu.

Il entra à la SNCF le 15 octobre 1974 comme manœuvre (agent d’exploitation) à l’Ourq, région de Paris Est, puis devint attaché groupe 7 au 1er mars 1975 et agent mouvement au 1er mars 1977. Dès son entrée à la SNCF, Denis s’engagea à la CFDT où il prit des responsabilités sur l’Union professionnelle régionale (UPR) de Paris Est dès le début des années 80. À ce moment il était déjà à la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) où il milita pendant un quinzaine d’années jusqu’à la fin des années 80.

Il participa quelques années plus tard à l’animation du Groupe technique national (GTN) Transport Commercial de la CFDT puis fut élu au Secrétariat National des Cheminots CFDT lors du congrès de Port Leucate, les 27-28 avril 1989. Il siégea au bureau du comité central d’entreprise de la SNCF et à la commission économique de 1992 à 1996 comme élu puis comme représentant syndical au CCE de 1996 à 2003 en alternance avec Benoît Vincent.

Lors du congrès de Chambéry en 1996, il devint secrétaire général adjoint des Cheminots CFDT puis secrétaire général à partir de l’assemblée générale du 4 février 1999, en remplacement de Bruno Dalberto.

Le congrès suivant de La Bresse (Vosges) le confirma dans cette responsabilité à 96 % des suffrages. En désaccord avec la confédération CFDT à propos de la signature de l’accord sur les retraites de mai 2003, Denis Andlauer milita pour quitter la CFDT et rédigea un appel début novembre 2003 appelant à participer au renforcement du syndicalisme confédéré afin d’éviter l’éparpillement du mouvement syndical, se prononça pour une adhésion à la CGT et il œuvra dans ce sens lors du congrès extraordinaire du 6 novembre 2003, lequel se prononça à 50 % des mandats pour le départ de la CFDT.

Élu à la commission exécutive fédérale des cheminots CGT lors du congrès de Montpellier fin novembre 2003. Denis fut chargé des dossiers économiques et siégea au comité économique et social d’Ile-de-France au titre de la CGT. Denis Andlauer avait la passion de convaincre et le goût de l’analyse économique et de la politique des transports.

C’est en août 1995 que le cancer entra dans sa vie. C’est contre lui qu’il se battit pendant une dizaine d’années sans jamais oublier son engagement syndical. Il dut subir quatorze opérations et même à l’hôpital il rédigea certaines notes syndicales et rédigea des articles pour le « Cheminot de France ». C’est dans sa maison, avec les siens qu’il puisa la force de ses combats, au milieu des gens qu’il aimait. Claude Debons qui milita avec lui à la LCR puis à la CFDT pendant plus de 25 ans, termina ainsi son hommage au crématorium de Montfermeil : « Denis pratiquait un humour pince sans rire qui parfois déroutait et qui désormais va nous manquer cruellement. Il nous laissera le souvenir d’un grand courage face à la maladie, nourri par un formidable appétit de vivre au moins égal à son appétit tout court. Son formidable coup de fourchette nous impressionnait toujours ». Denis était marié avec Catherine, militante CFDT. Il avait trois enfants. Au moment de son décès, provoqué par un cancer, il était chef de secteur mouvement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143, notice ANDLAUER Denis, Georges, Alain par Michel Gorand, version mise en ligne le 6 novembre 2017, dernière modification le 14 juin 2023.

Par Michel Gorand

SOURCES : Arch. syndicales. — Témoignages de Catherine, son épouse, de Bruno Dalberto, de Claude Debons (novembre 2006)._

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