AYGUESPARSE Albert. Pseudonyme puis nom officiel d’Albert CLERCK. [Belgique]

Par Anne Morelli - Paul Aron

Saint-Josse-ten-Noode (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 1er avril 1900 − 28 septembre 1996. Instituteur, écrivain, militant syndical socialiste dans l’enseignement, fondateur et rédacteur dans la presse prolétarienne.

Albert Clerck est le fils de Gustave Clerck et de Catherine Solau. Son père, ouvrier lithographe puis professeur de lithographie à l’Institut des arts et métiers, est syndiqué. Son oncle, Guillaume Solau*, milite à la Centrale des métallurgistes. Albert Clerck poursuit ses études d’instituteur à l’École normale Charles Buls de Bruxelles. Il y a pour condisciples, Joseph Bracops, Laurent Vandersmissen* mais aussi Edmond Vander Cammen, Raymond Renaux et Van der Goter (alias H.V. Crouzy).

Dès sa sortie de l’école normale, Albert Ayguesparse qui épouse en 1924 Rachel Tielemans, s’inscrit et milite au syndicat des instituteurs socialistes ainsi qu’au Cercle Jean Jaurès. Il est instituteur à Forest (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) de 1919 à 1952, principalement à l’École n° 3 où il applique les méthodes de Célestin Freinet (imprimerie scolaire, journal échangé avec d’autres écoles, théâtre, etc...).

Les premiers poèmes d’Albert Ayguesparse datent de 1915. Il écrit de la poésie révolutionnaire : Prometteurs de beaux jours, Poèmes pour trois voix, La mer à boire, Aube sous sentiers. En 1935, il rédige des poèmes de propagande en faveur du Plan du travail. Avec Arthur Haulot*, il écrit également sur ce thème dans une pièce Temps nouveaux, représentée dans la province de Liège. Il s’agit d’un chœur parlé avec un fond d’images cinématographiques. En 1926, il écrit, avec Fernand Piette*, Charles Plisnier*, le peintre Charles Counhaye, Augustin Habaru*, Le théâtre prolétarien proche du Parti communiste.

Albert Ayguesparse écrit dans L’Étincelle, organe du syndicat (1925), Le Drapeau rouge en 1927, L’Action socialiste (1933-1934), Le Peuple (à partir de 1933), La Jeune garde (1934), Le métallurgiste-Documents (1933-1936), Mouvement syndical belge (1935), Combats (1936-1939), La Revue socialiste (1939-1940), Syndicats (1948-1960), Germinal (à partir de 1950).
De 1920 à 1930, Ayguesparse défend les idées de la littérature prolétarienne. Avec Pierre Hubermont, il signe une contribution à l’enquête dans Le Monde (15 septembre 1928). Il collabore épisodiquement à cet hebdomadaire progressiste. En 1930, il est secrétaire des Amis du monde qui cherchent à le diffuser en Belgique. De 1930 à 1938-1940, il est un des auteurs les plus clairement engagés politiquement. En 1929, il signe Le manifeste de l’équipe belge des écrivains prolétariens de langue française, et, en 1934, il est l’un des fondateurs, le secrétaire du Front littéraire de gauche (1934-1935).

En 1940, Albert Ayguesparse abandonne progressivement l’écriture militante pour se consacrer à la littérature. En 1955, il participe à la fondation de l’Association des écrivains socialistes dont il devient le président. En 1928, il est rédacteur de Mouvements, l’organe du théâtre prolétarien. Il crée, avec Pierre Hubermont, la revue Tentatives (1928-1929), avec Charles Plisnier, Prospections (1929-1932), avec Plisnier encore, L’esprit du temps (1933), avec Joseph Bracops, Marginales, revue fondée en 1945. Il collabore également à Le rouge et le noir, Le nouvel âge de Henry Poulaille et réalise avec Crouzy notamment des émissions pour la RESEF (Radio émission socialiste d’expression française) (1936). Son œuvre, poèmes, romans, son activité éditoriale et son activisme littéraire inlassable lui valent d’être admis à l’Académie royale de langue et de littérature françaises en 1962.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143065, notice AYGUESPARSE Albert. Pseudonyme puis nom officiel d'Albert CLERCK. [Belgique] par Anne Morelli - Paul Aron, version mise en ligne le 16 novembre 2012, dernière modification le 5 avril 2024.

Par Anne Morelli - Paul Aron

SOURCES : FAYT R., « Bibliographie des œuvres d’Albert Ayguesparse », dans Le livre et l’estampe, XXVI, 1980, n° 101-102, p. 132-138 − ARON P. (dir.), Albert Ayguesparse, la mémoire et l’histoire : exposition réalisée à la Bibliothèque Royale Albert Ier, Bruxelles, du 15 février au 15 mars 1986, Bruxelles, 1986 − ALARCIA S., Approche sociologique et politique des mouvements littéraires d’avant-garde. Rupture et Front littéraire de gauche, mémoire de licence en sciences politiques ULB, Bruxelles, 1985-1986.

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