SALOMON Élie

Par Daniel Grason

Né le 7 septembre 1887 à Beyrouth (Liban), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; manœuvre ; militant communiste.

Élie Salomon était hébergé depuis le 13 novembre 1940, 6 rue de l’Ancienne-Comédie à Paris (VIe arr.), dans un logement situé au 5e étage de l’immeuble. Celui-ci était loué par Antoine Aubrun, soixante-sept ans, chauffeur de taxi au chômage. Élie Salomon fut arrêté par la brigade spéciale d’intervention du commissariat d’Asnières (Seine, Hauts-de-Seine) le 16 mai 1941.
Deux autres militants communistes furent également interpellés : Antoine Aubrun et Lucie Vanhillé, étalagiste au chômage, trente-cinq ans. Ils furent inculpés pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 et reconstitution de parti dissous.
Le 16 mai 1941, le policier qui rédigea le procès-verbal d’arrestation d’Élie Salomon estima que le fait qu’il couchait dans un lit et une literie achetés par le Parti communiste ne lui paraissait pas « délictueux ». Il n’y voyait pas de preuve de « mauvaise foi » et proposait comme sanction « une mesure d’internement administratif ».
Élie Salomon ne fut pas jugé, mais transféré au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis). Son sort dépendait alors de la Section spéciale de recherche (SSR), et du « rayon Juif » dirigé par Louis Sadosky. Le rapport le concernant se transforma en : « Propagandiste communiste très actif, suspect et dangereux pour la sécurité intérieure. » Désigné comme otage, il fut passé par les armes le 15 décembre 1941 à 12 h 55 au Mont-Valérien. Il y eut soixante-dix fusillés ce jour-là, parmi lesquels cinquante et un Juifs extraits du camp de Drancy.
Élie Salomon a été inhumé au cimetière de Suresnes.
Son nom est gravé sur le Monument commémoratif cloche au Mont-Valérien.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143099, notice SALOMON Élie par Daniel Grason, version mise en ligne le 17 novembre 2012, dernière modification le 22 janvier 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo, BA 1928, BA 2057, BA 2439, CB 81.25, KB 95, KB 100, KB 106. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Laurent Joly (Présenté par) Louis Sadosky, Brigadier-chef des RG. Berlin 1942. Le voyage d’un collabo au cœur de la Gestapo, CNRS Éd., 2009. – Site Internet Mémoire des Hommes.

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