ARNICHAND Constant

Par Michel Aguettaz

Né le 23 août 1924 à École-en-Bauges (Savoie) , exécuté sommairement le 6 juillet 1944 à École-en-Bauges ; cultivateur ; résistant FTP.

Constant Arnichand était un jeune agriculteur célibataire, membre de la compagnie FTP 92-05. Il fut arrêté, torturé et exécuté le 6 juillet 1944 à École-en-Bauges avec dix autres hommes : Roger Burgos ; André Ferroud-Platet, Lucien Gonthier ; Émile Gonthier ; Eugène Nardin  ; Henri Orset ; Alexandre Paulandré ; Joseph Trepied ; André Trepied.

Le 4 juillet 1944 les Allemands lancèrent une vaste opération de police sur l’ensemble du massif des Bauges (Savoie). Cette répression se traduisit par l’attaque de plusieurs maquis et de nombreuses exécutions sommaires. Comme le 1er mai, la vallée qui s’étend entre le col du Frêne et Jarsy fut investie : des troupes allemandes s’installèrent à École et patrouillèrent depuis cette localité. Les compagnies FTP 92-03 et 92-05, qui avaient envisagé une embuscade sur la route du col du Frêne, s’étaient retirées le 4 au matin sous une pluie battante. La 92-03 rejoignit son camp de base à Bornette et fut attaquée le jour même. Les sédentaires de la 92-05 reçurent, eux, ordre de se disperser jusqu’au départ des Allemands.

À École, le maire, Jules Ballaz, âgé de soixante-treize ans, et ses collaborateurs furent soumis à des interrogatoires et des menaces. Le 6 juillet au matin, Claudius Blanc, un négociant de trente-six ans, tenta de s’échapper au cours d’un interrogatoire. Rattrapé à l’extérieur du village, il fut dépouillé de ses biens et abattu. Dans la même matinée, l’officier dirigeant les opérations, le même qui commandait la répression du 1er mai, ordonna l’arrestation de huit jeunes gens d’École (Constant Arnichand, André Ferroud-Platet, Émile Gonthier, Lucien Gonthier, Eugène Nardin, Alexandre Paulandré, André Trepied, Joseph Trepied). Il semble que ces jeunes gens, tous membres de la Cie FTPF 92-05, s’étaient dans un premier temps réfugiés dans les environs du village et qu’ils étaient rentrés depuis peu chez eux, pensant que la situation s’était calmée. Une fois rassemblés, ils furent torturés. Ces interrogatoires violents aboutirent à la découverte et la destruction, à proximité du bourg, d’un dépôt d’armes contenant une cinquantaine de kilos de dynamite.

À quinze heures toute la population fut rassemblée sur la place publique et le commandant allemand annonça qu’à titre de représailles, le maire et les huit jeunes gens allaient être fusillés ainsi que deux adolescents (Roger Burgos et Henri Orset) capturés la veille à Jarsy. Après que les femmes et les enfants eurent été renvoyés, les onze prisonniers furent abattus sur la place, un à un, en présence des hommes du village. Une fois l’exécution terminée il fut ordonné que les corps restassent en place tant que les hommes de la Gestapo seraient présents dans les lieux et plusieurs maisons furent incendiées. Une quinzaine de français en uniforme allemand participèrent à cette opération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143100, notice ARNICHAND Constant par Michel Aguettaz, version mise en ligne le 18 novembre 2012, dernière modification le 5 janvier 2022.

Par Michel Aguettaz

SOURCES : Historique de la compagnie 92-05 par Louis Rochon-Laurent. — NARA, Rapport du 17 septembre 1944, mission Union. — Arch. Dép. Savoie, 961 W 31, Rapport du 25 10 1944. — Michel Aguettaz, Les FTP dans la résistance savoyarde, Grenoble, PUG, 1995.

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