VION Louis, Émile

Par Daniel Grason

Né le 4 août 1905 à Thil (Meurthe-et-Moselle), fusillé le 23 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chauffeur, riveur ; militant communiste ; résistant FTPF.

Louis Vion.
Louis Vion.

Fils de Lucien, entrepositaire de bière et de Marie, née Vitré, Louis Vion effectua son service militaire en 1925 à Thionville (Moselle). Il épousa le 26 juin 1936 Louise Paquin ; le couple eut un fils. Il travaillait comme chauffeur. Lors de la déclaration de guerre, il fut mobilisé au 139e Régiment d’infanterie, puis libéré de ses obligations militaires en 1940 à Gien (Loiret). Demeurant à Rehon (Meurthe-et-Moselle), avec sa femme, il vint habiter au 32 rue Montaigne à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine) et fut embauché comme riveur à l’usine Chausson de Gennevilliers.
Il fut arrêté le 26 mars 1943 par des inspecteurs de la Brigade spéciale no 2 (BS2) au moment où il se présentait dans la chambre d’un hôtel du 83 boulevard Voltaire, à Asnières, pour voir son ami Gabriel Delbonnel, dit Marius. Interrogé pendant neuf jours dans les locaux des BS à la préfecture de police, il soutint lors de sa première audition qu’il n’était pas membre du Parti communiste, mais adhérent avant les hostilités au Parti social français. Il reconnut qu’il était membre d’une organisation, le Front patriotique. Il avait été présenté trois mois auparavant par un collègue de travail à une jeune fille rousse (Andrée Massip) lors d’un rendez-vous dans un café-tabac du boulevard Victor-Hugo à Clichy. Il n’était pas question de commettre des attentats et des sabotages, mais de préparer un « mouvement de masse ». Il y avait eu une rencontre avec Guyot (Claudius Mullembach) et Pierre Schlup, dit Garnier, à Issy-les-Moulineaux. Il avait participé à une opération de reconnaissance avec Louis Dir, dit Bibi, et Pierre Schlup au pont de Gennevilliers, où les Allemands disposaient d’une baraque en bois pour abriter une DCA : il était prévu d’y mettre le feu. Louis Vion, Gabriel Delbonnel et Louis Dir devaient former un groupe sous la direction de Pierre Schlup.
La perquisition à son domicile fut sans résultat. Selon les policiers, Louis Vion était membre de la commission des cadres du Parti communiste.
Il fut transféré au quartier allemand de la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et jugé le 5 octobre 1943 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « actes de franc-tireur », Louis Vion fut passé par les armes le 23 octobre 1943 à 12 h 25 au Mont-Valérien. Sa femme témoigna après la Libération : « Mon mari a été frappé durant sa détention à la brigade spéciale, il m’a déclaré : ``J’ai préféré passer six mois à Fresnes que huit jours dans les locaux des Renseignements généraux.’’ »
Louis Vion fut inhumé après la Libération dans le carré des fusillés au cimetière d’Asnières. Le conseil municipal donna le 30 mars 1946 le nom de Louis Vion à la rue du Potager. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune. Le ministère des Anciens Combattants l’homologua comme FTP à titre posthume.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143133, notice VION Louis, Émile par Daniel Grason, version mise en ligne le 21 novembre 2012, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Daniel Grason

Louis Vion.
Louis Vion.

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, BA 2299, KB 6, PCF cartons 13 et 14 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste, GB 190 (photo). – DAVCC, Caen, AC 21 P 689456. – Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 597146 (nc). — Site Internet Mémoire des Hommes. – Arch. mun. Asnières. – Le Pays-haut, bulletin, 1981, Longwy. — État civil.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 190 cliché du 16 mars 1943.

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