VOUHÉ René, Constant

Par Daniel Grason

Né le 17 avril 1922 à Paris (XVIIIe arr.), fusillé par condamnation le 22 août 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; employé ; membre de la Jeunesse communiste ; résistant au sein de l’Organisation spéciale (OS).

René Vouhé.
René Vouhé.

Fils d’Hyacinthe, facteur des postes, et de Marie-Louise, née Picaud, René Vouhé poursuivit des études au-delà de l’école primaire et réussit la première partie du baccalauréat série B. Il habitait avec sa mère 44 rue Ramey à Paris (XVIIIe arr.), là où il était né. Le 16 janvier 1942, il fut embauché comme employé auxiliaire au ministère de l’Éducation nationale, au secrétariat général de la Jeunesse.
En décembre 1941, jeune communiste, il s’engagea dans l’OS auprès de Jean Debrais. Il aurait participé en compagnie de Georges Tondelier au jet d’une bombe dans un garage occupé. L’engin, de faible puissance, brisa quelques vitres et du mobilier. Il était en contact avec James Herout, qui était lui-même en relation avec Karl Schönhaar. Ce dernier fut arrêté le 8 mars 1942 avec Georges Tondelier lors de la tentative d’attentat salle Wagram (XVIIe arr.) contre l’exposition « Le Bolchevisme contre l’Europe ». Le 20 mars vers 20 heures, les policiers appréhendèrent James Herout, dix-neuf ans, au domicile de ses parents.
Le lendemain vers midi, un inspecteur se présenta au domicile de René Vouhé et demanda à sa mère l’adresse de son lieu de travail. Celle-ci pensa que son interlocuteur était un camarade de son fils et donna l’adresse. Le soir, le policier revint avec un collègue et lui annonça l’arrestation de son fils. Ils perquisitionnèrent le logement, où rien de répréhensible ne fut trouvé.
Inculpé pour « intelligence avec l’ennemi et détention d’armes », le 7 août 1942, René Vouhé comparut avec James Herout devant le tribunal militaire du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Ils furent condamnés à mort pour aide à l’ennemi. Le 22 août 1942, ils furent passés par les armes.
Confronté le 10 décembre 1945 dans le cabinet du juge d’instruction avec l’inspecteur qui arrêta son fils, Marie-Louise Vouhé le reconnut, ce que le policier ne contesta pas. Elle ignorait si son fils avait été maltraité. Elle déposa plainte contre les policiers qui l’avaient arrêté.
Le nom de René Vouhé figure dans l’entrée du ministère de l’Éducation nationale sur la plaque commémorative en souvenir des résistants, déportés, fusillés, massacrés par des miliciens, tel Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts du Front populaire, ainsi que sur celle de l’avenue de la Porte-de-Sèvres, « Ici sont morts fusillés par les nazis », aux côtés de cent quarante-cinq autres fusillés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143134, notice VOUHÉ René, Constant par Daniel Grason, version mise en ligne le 21 novembre 2012, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Daniel Grason

René Vouhé.
René Vouhé.

SOURCES : Arch. PPo. 77W 290, KB 21, KB 72, GB 190 (photo). – AVCC, Caen B VIII 3 (Notes Thomas Pouty). – FMD, Livre-Mémorial, op. cit. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris (XVIIIe arr.).

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 190 cliché du 24 mars 1942.

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