CORRADI Élie, Étienne

Par Gérard Leidet, Antoine Olivesi

Né le 7 juillet 1893 à Istres (Bouches-du-Rhône), mort le 25 mai 1951 à Septèmes-les-Vallons (Bouches-du-Rhône) ; employé, puis négociant en vins ; militant socialiste ; maire de Septèmes-les-Vallons (1931-1941, 1944-1951).

Élie Corradi
Élie Corradi

Élie Corradi était le petit fils de Francesco Corradi et de Marietta Carli, originaire de Piani, village du Piémont. Ce fut son père Maurice, né à Piani le 18 avril 1850 et décédé à Septèmes le 3 janvier 1933, qui émigra en France et fonda une famille avec sa cousine Célina-Maria Corradi. Son frère aîné Marius, qui était journalier, naquit à Septèmes le 15 août 1881 et y mourut le 30 janvier 1939, au quartier des Peyrets sur la route d’Aix.

Engagé volontaire le 4 décembre 1914 dans le 4°régiment de zouaves, Elie Corradi fut blessé le 24 avril 1915 à Lizerne (bataille d’Ypres) puis le 12 aout 1916, lors de la bataille de Verdun à Massignes, par éclats d’obus au bras et au poignet gauche. A la suite de cette dernière blessure il fut réformé temporairement le 7 septembre 1917, puis réformé définitivement le 9 avril 1919.

Élie Corradi était employé, puis négociant en vins. Militant socialiste SFIO, il fut élu conseiller municipal de Septèmes-les-Vallons, commune limitrophe de Marseille, le 5 mai 1924 ; puis adjoint de Pierre Tramoni - premier maire socialiste de Septèmes élu en 1924- , le 19 mai 1929 ; maire enfin de cette commune le 10 mai 1931, après la disparition accidentelle de ce dernier qui se rendait à une réunion publique et fut renversé par une automobile.

Démissionnaire, en qualité de maire et de conseiller municipal, le 23 octobre 1934, il fut réélu le 16 décembre de la même année et redevint maire après le renouvellement normal de mai 1935. Ainsi, à la veille du Front populaire, Septèmes faisait partie (parmi les vingt-sept communes des Bouches-du-Rhône de plus de deux mille cinq cent habitants) des douze municipalités SFIO (avec Arles, Aubagne, Gardanne, Istres, Marignane, Marseille, Noves, Saint-Chamas, Saint Rémy, Tarascon et Trets) ; le Parti communiste conservant la cité cheminote de Miramas avec Isidore Blanc.

Le 18 octobre 1931, Corradi avait été candidat au conseil d’arrondissement dans le canton de Gardanne contre un autre socialiste, Victor Savine et n’avait obtenu que 121 voix. De nouveau candidat dans le même canton, en octobre 1937, pour le conseil général cette fois, il recueillit 1 195 suffrages sur 4 536 électeurs inscrits et se retira au second tour, en vertu des accords de Front populaire, pour le candidat radical Brémond, mieux placé.

Élie Corradi accueillit par deux fois le congrès fédéral de la SFIO dans sa commune, en 1934 et en 1936, année où il fut délégué au congrès national. Le 25 janvier 1941, la préfecture le remplaça par le directeur de l’usine de produits chimiques Émile Duclos, Dominique Sérinelli.

Celui qui avait été élu maire à 38 ans, revint en août 1944, comme président légitime de la délégation spéciale composée de 21 membres. Elie Corradi fut réélu maire en 1945 puis 1947, dans une équipe où figuraient notamment Henri Martelli, d’origine italienne comme lui, Gaston Durbec et François Césari qui allait devenir le premier maire communiste de Septèmes en 1965.

Élie Corradi mourut à Septèmes, le 25 mai 1951, alors qu’il était toujours premier magistrat de sa commune. C’est son premier adjoint, Baptistin Raphaël qui lui succéda dans la décennie à venir (maire de 1951 à 1960).

Depuis 1993 - centième anniversaire de sa naissance - un boulevard de la commune de Septèmes-les-Vallons porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143218, notice CORRADI Élie, Étienne par Gérard Leidet, Antoine Olivesi, version mise en ligne le 26 novembre 2012, dernière modification le 5 novembre 2019.

Par Gérard Leidet, Antoine Olivesi

Élie Corradi
Élie Corradi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, III M/54 et 56 ; VM2/282, 285 et 295 (rapport du sous-préfet d’Aix). — Archives communales de Septèmes. — Le Petit provençal, octobre 1937, 31 janvier 1939. — Renseignements communiqués par la mairie de Septèmes. — Provence Socialiste, notamment le 19 septembre 1936 (caricature) et publicité régulière dans ce journal (À la Renommée du Bon Vin). — Septèmes, entre mémoire et avenir, éditions Centre culturel Louis Aragon, Septèmes, 2009. — Note de Pierre Bourrelly.

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