NODDINGS Jean, Albert, Georges

Par André Caudron

Né le 1er avril 1906 à Pérenchies (Nord), mort le 16 novembre 1960 à Lille (Nord) ; prêtre diocésain, aumônier de la fédération lilloise (1936-1943) et de la province jociste du Nord (1945), aumônier pour le Cameroun puis aumônier général de la JOC panafricaine (1953).

Fils d’un mécanicien, père de six enfants, qui devint directeur de filature, Jean Noddings fit ses études secondaires à l’école libre Jeanne d’Arc de Lille. Dès l’âge de quinze ans, il consacrait ses loisirs aux jeunes des populeux quartiers Sud et Sainte-Catherine de cette ville. Ayant achevé sa formation cléricale au grand séminaire diocésain, il fut ordonné prêtre en 1930. Vicaire de banlieue à Wambrechies, il gagna rapidement la paroisse Saint-Louis de Fives-Lille où la direction du patronage lui fut confiée. Il eut alors comme objectif premier d’organiser la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) naissante sur des bases nouvelles, sans hésiter à s’opposer aux tenants du « patro » traditionnel qui craignaient l’appauvrissement des activités paroissiales.

Il accordait, quant à lui, un grand intérêt aux actions « préjocistes » des équipes recrutées par rues. Il installa le siège de la section jociste dans un garage et insista auprès des jeunes militants pour mettre sur pied des réunions dans les cafés, vendre leurs journaux à la porte des usines, fréquenter et multiplier les meetings, créer des « services » utiles aux jeunes, tels que le placement, l’aide aux analphabètes et aux soldats, etc.

L’abbé Noddings quitta Fives en 1936 pour l’aumônerie de la fédération jociste lilloise où il fut l’adjoint de l’abbé Adrien Dewitte jusqu’en 1943. Mobilisé au début de la guerre, en 1939-1940, il fut rendu à la vie civile et devint successivement aumônier de la fédération de Lille-Centre, du centre régional de Lille (1943) et enfin de la province jociste du Nord et du Pas-de-Calais en 1945. Surnommé le « Père No » par ses amis, Jean Noddings avait la réputation d’un éducateur de grande classe, à l’origine de nombreuses vocations de militants.

Au lendemain d’un premier voyage en Afrique, en 1951, avec une délégation jociste, il prit l’initiative de la fondation d’un centre « Action catholique et Mission », installé aux Facultés catholiques de Lille où il tenait des sessions et publiait une revue du même nom (1952). Bientôt, l’évêque de Douala, Mgr Bonneau, demanda pour lui au cardinal Liénart, évêque de Lille, l’autorisation de gagner le Cameroun, quatre ans avant l’encyclique Fidei Donum. Nommé chanoine honoraire, Jean Noddings arriva en 1953 dans la capitale camerounaise où il jeta les bases de la JOC. Il en fut l’aumônier diocésain puis pour l’ensemble du pays, directeur national des œuvres et enfin aumônier général de la JOC panafricaine. Il était ainsi chargé de l’implantation du mouvement dans toute l’Afrique occidentale française.

Des militants africains et européens l’aidèrent à établir à Douala un collège de travailleurs ainsi que le village-pilote Saint-Antoine, modeste communauté de travail, à Ekité. Il lança aussi en 1955 un bulletin trimestriel intitulé LAICCAM, qu’il destinait à la formation d’un laïcat d’action catholique dans l’ensemble du pays. Mais rongé sans doute par une maladie tropicale, il dut rentrer en France en septembre 1960 et on le retrouva mort quelques semaines plus tard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143264, notice NODDINGS Jean, Albert, Georges par André Caudron, version mise en ligne le 29 novembre 2012, dernière modification le 29 novembre 2012.

Par André Caudron

SOURCES : Paul Catrice, L’Église de Lille missionnaire, chez l’auteur, Lille-Roubaix, 1966-1967. — André Caudron, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 4. Lille-Flandres, Beauchesne, Paris, 1990. — Semaine religieuse de Lille, 26 mars 1961. — Léon-Noël Berthe, JOC, je te dois tout, Les Éditions ouvrières, Paris, 1980. — L‘Effort camerounais, 27 novembre 1960 — Frank Georgi, Eugène Descamps, chrétien et syndicaliste, Les Éditions de l’Atelier, 1997.

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