LE MASSON Marie, Élise, épouse LE COENT, alias Madeleine

Par Alain Prigent

Née le 1er novembre 1914 à Mellionnec (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), morte le 16 novembre 2015 à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) ; institutrice ; membre de la direction clandestine du PC en Ille-et-Vilaine ; membre du bureau de la section départementale du SNI des Côtes-du-Nord (1953).

Née dans une famille d’agriculteurs installés dans le hameau de Kersauce, Marie Elise Le Masson, que l’on appelait Elisa, fit ses études à l’école primaire publique communale puis au cours complémentaire de Rostrenen où elle obtint son brevet élémentaire en 1931. Elle fut reçue à l’Ecole normale d’institutrices de Saint-Brieuc (promotion 1932-1935). Elle était en troisième année lorsqu’une surveillante de l’école normale, Suzanne Blin, fut exclue de l’établissement pour avoir essayé d’organiser un groupe de normaliens et de normaliennes. Marie Élise Le Masson obtint son premier poste dans son village d’origine à Mellionnec où l’école publique accueillait six classes. Syndiquée au SNI, elle participa aux congrès départementaux en 1938 et 1939. Elle fréquenta également les auberges de jeunesse avec un groupe de jeunes institutrices comme Simone Le Roy* et Jeanne Le Jeune. À la rentrée d’octobre 1939, elle eut comme collègues de travail Hélène Le Chevallier, qui effectuait le remplacement d’un collègue mobilisé, et Maria Chevalier*. À la fin de l’année 1941, elles furent en contact avec François Jégou et Jean Lejeune, membres du PC clandestin dans la région de Rostrenen.

Elisa Le Masson hébergea alors des responsables de la résistance communiste comme Yvonne, Marie Miry et Huguette, Yvonne Dissoubray.

Maria Chevalier fut arrêtée à Mellionnec le 1er septembre 1943 par la SPAC (section de protection anticommuniste) aidée par la trahison de Léon Renard*, nouveau responsable du PC clandestin de Noël 1942 à février 1943, dans le cadre d’une très vaste opération de démantèlement de l’organisation clandestine du PC. Élisa Le Masson réussit à s’échapper, aidé par le frère de Maria, Toussaint Chevalier*, qui la conduisit chez un de ses cousins à Béganne, dans le Morbihan. Elle fut ensuite dirigée vers Montfort-sur-Meu, en Ille-et-Vilaine, par décision de l’organisation clandestine. Elisa Le Masson, Madeleine, intégra ensuite la direction du PC clandestin installé à Tinténiac autour d’Yves, Louis Picard*, et Roger, Jean Roger Perennez*. À la Libération elle participa au développement de l’UFF (Union des femmes françaises) en Ille-et-Vilaine puis dans les Côtes-du-Nord.

A la rentrée 1945, elle reprit son poste à Méllionnec (1945-1948). Elle enseigna ensuite à Saint-Nicolas-du-Pélem (1948-1950), à Maël-Pestivien (1950-1964) puis finit sa carrière à Saint-Brieuc en 1969. Elle fut élue sur la liste cégétiste lors du renouvellement du conseil syndical de la section du SNI des Côtes-du-Nord en 1951. Elle intégra le bureau de la section départementale du SNI en 1953 dirigé Alice Merrien*, institutrice à Pontrieux, avec le poste de trésorière adjointe. Elle siégea au conseil syndical jusqu’en 1956.

Il épousa Albert Le Coënt, frère du député communiste des Côtes-du-Nord Auguste Le Coënt, en 11 septembre 1952 à Maël-Pestivien.

Toute sa vie, elle resta membre du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143287, notice LE MASSON Marie, Élise, épouse LE COENT, alias Madeleine par Alain Prigent, version mise en ligne le 29 novembre 2012, dernière modification le 19 mai 2021.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 1T1539, dossier professionnel versé par l’inspection académique ; 1043W32. — SHD vincennes, GR 16 P/360382]. — Arch. de la FSU 22 (bulletins des sections départementales du SNI et de la FEN). -Christian Bougeard , Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’Etat, Rennes II, 1986. — Jean Le Jeune, Itinéraire d’un ouvrier breton, chez l’auteur, 2002. — Alain Prigent, Les instituteurs des Côtes-du-Nord sous la IIIeRépublique (Laïcité, amicalisme et syndicalisme), Editions Astoure, 2005. — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. — Alain Prigent, Les femmes dans la Résistance dans les Côtes-du-Nord, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N°3/4, 1996.— Entretien en 1994. — État civil précisé par la mairie de Mellionnec.

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